Cinéma / 75e Festival de Cannes (17 mai)

La cérémonie d’ouverture en quatre temps forts…

CiaoViva - Virginie Efira - Credit photo Philippe Prost
Cannes 2022 – Virginie Efira – Maitresse de Cérémonie – Crédit photo : Philippe Prost

« Est-ce que le cinéma peut changer le monde ? s’est interrogée Virginie Efira, maîtresse de cérémonie de cette 75e édition. Pas sûr, mais en revanche, je suis persuadée – peut-être que vous aussi – qu’il peut bouleverser notre perception, qu’il peut l’agrandir, qu’il peut l’augmenter et qu’il peut la révolutionner, même, et que par conséquent le monde en est vraiment changé… Ce qui n’est quand même pas rien comme super pouvoir ! »
Après un hommage à plusieurs grands films primés au Festival (All that Jazz, Une Affaire de Famille, La Dolce Vita, Les Parapluie de Cherbourg, Pulp Fiction, Apocalypse Now, Le Guépard, Taxi Driver) la comédienne a clôs son inventaire en évoquant ce film de Mikhail Kalatozov, la Palme d’Or de 1958, «  d’une ambition formelle assez inouïe, Quand passent les cigognes, un film russe qui dénonçait les injustices, les atrocités de la guerre. Son humanisme avait été salué par le jury.
Le cinéma ne change peut-être pas le monde, mais s’il pouvait seulement lui servir d’exemple… Au milieu de notre nuit résiste une note d’espoir et de chance qui nous dépasse et qui nous unit. Oui, le cinéma est vivant ! »

Vincent Lindon, président du jury a tenu a souligner l’importance de la Culture :  « (…) n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société. Elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige », puis, de poursuivre :
« Ces sélections ont retenu des films dont l’ambition n’était pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du Festival de Cannes, c’est sa gloire. C’est cette ligne inflexible, artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui, sans cela, serait obscène : projeter des images radieuses, en sur-impression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque, et martyrisée ; ou bien ensevelir sous La Mélodie du bonheur les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour.
Pour conclure, une question : pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive, pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas. Que la puissance évocatrice et la profondeur des œuvres des grands cinéastes n’influent pas sur la marche du monde, je ne l’imagine pas non plus

Forest Withaker en recevant sa Palme d’Honneur : « Les souvenirs d’il y a trente-quatre ans me sont revenus. J’étais invité pour la première fois à Cannes pour soutenir Bird de Clint Esatwood. En montant les marches aujourd’hui, j’entends encore la foule scander : « Clint ! Clint ! » À la fin de ce Festival, grande fut ma surprise de recevoir ce Prix d’interprétation masculine. Je fus submergé d’émotions et de constater que c’était désormais mon nom qui était scandé. Les encouragements et le soutiens que j’ai reçus de Cannes m’ont confirmé que j’avais choisi la bonne voie et m’ont ouvert les portes d’une carrière artistique internationale.(…) le Festival nous montre les nombreuses facettes de notre humanité. La réside le véritable pouvoir du cinéma ».

Avant que Julianne Moore ne déclare ouverte la 75e édition du Festival de Cannes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui-même ancien acteur, a pris la parole par écran interposé et s’est appuyé sur Le Dictateur de Charlie Chaplin, sorti en 1940, pour établir un parallèle avec la situation d’aujourd’hui. « Des centaines de personnes meurent tous les jours. Ils ne vont pas se relever après le clap de fin. Est-ce que le cinéma va se taire, ou est-ce qu’il va en parler ? S’il y a un dictateur, s’il y a une guerre pour la liberté, de nouveau, tout dépend de notre unité. Alors, est-ce que le cinéma peut rester hors de cette unité ? (…) Il faut un nouveau Chaplin qui prouvera que, de nos jours, le cinéma n’est pas muet. » Après avoir repris partiellement le discours final du Dictateur il a conclu : « Je dis à tous ceux qui m’entendent : ne désespérez pas, la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront. Nous devons gagner cette victoire et nous avons besoin de cinéma qui assurera que cette fin soit, chaque fois, du côté de la liberté ».

Cannes 2022 - Coupez - Michel Hazavanicius
Coupez ! – Cannes 2022 – Crédit photo : Pan Distribution

Coupez ! de Michel Hazavanicius – Sélection Officielle – Film d’ouverture – Hors Compétition

Les deux OSS du réalisateur étaient un clin d’œil au film d’espionnage qu’il parodiait. Dans The Artist le cinéphile Michel Hazavanicius rendait hommage au cinéma muet et à ses Stars. Avec Le Redoutable il partait à la rencontre de Jean-Luc Godard en mai 68. Coupez ! est un autre clin d’œil au cinéma de genre, à l’horreur et plus particulièrement aux films de zombies.
Le titre initial,
Z (comme Z), pouvant prêter à confusion dans le contexte actuel (la lettre z étant utilisée par les forces armées russes engagées en Ukraine), le film est devenu Coupez ! Si le z n’était pas sujet à confusion (et à polémiques), il aurait pu tout aussi bien s’intituler De z à b…
Au départ, il y a ce long métrage fauché, réalisé en un temps record, par des étudiants japonais, sur le tournage d’un film de zombies, Ne coupez pas ! de Shinichirô Ueda. Un nanar de 2017 devenu « cultissime », dont Coupez ! est le remake assumé.
Un tournage de film de zombies dans un bâtiment désaffecté. Entre techniciens blasés et acteurs pas vraiment concernés, seul le réalisateur semble investi de l’énergie nécessaire pour donner vie à un énième film d’horreur à petit budget. L’irruption de morts-vivants va compliquer les choses un peu plus… Voilà pour le résumé de l’histoire de ce film dans le film. Un long plan-séquence nous embarque bien dans un film de zombies, mais de la série Z, au fil des deux autres parties de sa structure, il glisse vers la comédie de série B. C’est mal foutu (et voulu) et c’est rigolo à la condition de ne pas quitter la séance au bout de la première demi-heure.
Michel Hazavanicius : « 
Navet ou grand film, finalement, peu importe ! Ce qui compte, c’est l’engagement que l’on y met et l’aventure humaine que cela représente, même si l’on ne contrôle pas toujours tout. Parfois, le chemin emprunté est plus important que la destination ».

Coupez ! de Michel Hazavanicius avec Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield, Matilda Lutz, Sébastien Chassagne, Lyes Salem, Simone Hazanavicius (Comédie/Horreur /Série Z &B – France – 2022 – Durée : 111 minutes – Date de sortie : 17 mai 2022)

La bande annonce de Coupez ! (Pan Distribution -2022 – 1mn22)
La conférence de presse de Coupez ! (Festival de Cannes – 18 mai 2022 – 49mn)
Le Festival de Cannes sur France.tv
Philippe Descottes

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