Pour en savoir un peu plus ou aller plus loin, avant ou après la séance…
Avec un Festival de Cannes en juillet les magazines et revues de cinéma ne pouvaient faire l’impasse sur l’événement, d’autant plus que plusieurs films ont pu être vu avant l’événement…
Première a musclé sa couverture (et son double numéro de juillet/août, le 520) avec Fast & Furious 9 de Justin Li. Le mensuel se penche sur « la saga la plus explosive de Hollywood », a rencontré Neal H.Moritz, le producteur, et dresse le portrait de famille des protagonistes de la franchise. Du muscle encore, avec un entretien réunissant Dwayne Johnson/The Rock et Emily Blunt à l’affiche de Jungle Cruise (sortie le 28 juillet). Du muscle toujours avec « The Mussels from Brussels », Jean-Claude Van Damme (61 ans) au générique du Dernier mercenaire de David Charhon (sortie plateforme) qui revient sur sa carrière : « Toute ma vie, un peu comme Stallone, on m’a refilé des metteurs en scène pas terribles ». Côté Cannes, le magazine a recueilli les propos de Marion Cotillard, Hafsia Herzi, Mia Hansen-Love et Paul Verhoeven.
La rocksploitation est le thème de Cinéma Teaser (n°104) qui s’est également entretenu avec les Sparks et Edgar Wright, le réalisateur du documentaire The Sparks Brothers. Autres entretiens : Kevin Macdonald (Désigné coupable), M. Night Shyamalan (Old), Nia DaCosta (Candyman), Jeymes Samuel dont le 1er long métrage, The harder they fall est un western dont le casting est entièrement constitué d’acteurs et d’actrices noirs. Rencontres (pré-)cannoises : Paul Verhoeven (Benedetta) et Julia Ducournau (Titane).

Le double numéro de Positif (n°725/n°726) rend hommage à Bertrand Tavernier. Aux entretiens donnés par le cinéaste et aux contributions de Volker Schlöndorff et de Martin Scorsese, s’ajoutent les témoignages de Sabine Azema, Philippe Torreton, Raphaël Personnaz, Frédéric Bourboulon (producteur), Alain Choquart (Directeur de la photographie), Henri Texier (compositeur), Pierre-William Glenn (Directeur de la photographie) et plusieurs autres textes. Dans la partie actualité, la revue donne la parole à Arthur Harari (Onoda), Paul Verhoeven (Benedetta) et Farid Bentoumi (Rouge).Dans son numéro d’été Jeune cinéma (n°408/n°409) rend également hommage à Bertrand Tavernier et consacre une étude à Kinuyo Tanaka interprète de Mizoguchi ou d’Ozu, mais également réalisatrice.
A l’occasion de la ressortie de neuf films de Maurice Pialat, les Cahiers du Cinéma (n°778) lui consacre un important dossier. Il mêle deux textes inédits de Pialat, des textes nouveaux et d’autres parus dans les Cahiers lors de la sortie des films et donne la parole à Jean-Pierre Duret, ingénieur du son sur Van Gogh et Le Garçu, et à Katia Wyszkop qui a appris son métier de cheffe décoratrice sur Sous le soleil de Satan. En phase avec l’actualité cannoise, la rédaction a rencontré, pour Annette, les Sparks, Caroline Champetier (cinématographie), Pascaline Chavanne (costumes), Florian Sanson (décors), Erwan Kerzanet (ingénieur son), les marionnettistes, pour Benedetta, Paul Verhoeven, pour France, Bruno Dumont et pour Drive My Car, Hidetoshi Nishijima (acteur principal). A lire également, un entretien avec l’actrice japonaise Meiko Kaji.
Couverture et un long entretien de Julia Ducournau au sommaire du n°86 de Sofilm dont l’équipe s’est entretenue avec Julie Delpy, Hafsia Herzi et Juliette Welfing (chef monteuse aux cinq César). Le bimensuel a également recueilli les souvenirs de Dean Tavoularis (chef décorateur du Parrain, d’Apocalypse Now et de Bonnie and Clyde), et s’est intéressé à Onoda, le 2d long métrage et film de guerre d’Arthur Harari qui a fait l’ouverture de la section Un Certain Regard à Cannes, à l’audiodescription (pour les malvoyants) et au défunt Gaumont Palace qui était le plus grand cinéma du monde.
Un dossier Paul Verhoeven au menu de La Septième obsession n°35, qui a rencontré le réalisateur et Virginie Efira. Si la revue se penche aussi sur Annette c’est pour retrouver les mêmes interlocuteurs que les Cahiers… A noter un retour sur une autre saga, celle d’Indiana Jones, dont le 1er volet des aventures a 40 ans.

Une brève sélection de livres sortis ces dernières semaines ou mois :
Chez Marest, La petite géographie réinventée de Leos Carax de Jérôme d’Estais (essais). « Une traversée topographique et littéraire dans la filmographie d’un cinéaste rare et essentiel, à travers différents lieux récurrents (la chambre, le pont, la limousine, le corps de Denis Lavant…) ». La vie est un choix, l’autobiographie de Yves Boisset (Plon – réédition); « Il ne faut jamais s’attarder à regarder dans le rétroviseur, disait Michel Audiard, on risque de se casser la gueule ». Après avoir commis une cinquantaine de films, de Dupont Lajoie à Jean Moulin en passant par Le Prix du danger et Un taxi mauve, la tentation est pourtant grande de regarder dans le rétroviseur. 50 ans de cinéma avec trois obsessions : le refus de l’injustice, la quête de vérité et le combat contre la bêtise ». Pour patienter en attendant la sortie dans les salles d’OSS 117 : alerte rouge en Afrique Noire et tout savoir sur Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, né en 1949 avant James Bond : OSS 117, le dico de Philippe Durant (Hors-Collection) et, aux éditions de L’Opportun, La philosophie selon OSS 117 de Chris Le Guelf, philosophe.
Dialogue sur l’art et la politique Edouard Louis/Ken Loach (PUF). « Deux artistes de deux pays et deux générations différentes, Ken Loach et Édouard Louis, échangent sur l’art, le cinéma, la littérature et leur rôle aujourd’hui. Comment l’art peut-il poser et repenser la question de la violence de classe ? Comment inventer un art qui déstabilise réellement les systèmes de pouvoir et ne se contente pas de les décrire ? Et quel peut être le rôle de l’art dans un contexte politique mondial inquiétant ? »
Sur le Festival de Cannes : Dictionnaire amoureux du Festival de Cannes de Gilles Jacob (Plon – Extrait – Réédition en poche).« Ce dictionnaire amoureux conte le roman vrai du plus grand festival de cinéma au monde, et en révèle quelques secrets. Tour à tour historien, romancier, diariste, commentateur, j’ai souhaité témoigner de ces moments tragi-comiques qui forment la folle aventure du Festival. J’aimerais que le lecteur se coule dans l’esprit d’un sélectionneur, d’un juré, d’un critique, d’un cinéaste, et suive en coulisses le spectacle inouï de ces années éblouissantes. » Gilles Jacob qui en fut le directeur puis le président. Cannes Confidentiel – Sexe, drogues et cinéma de Xavier Monnier (Robert Laffont) « Loin des strass et des paillettes, une plongée au plus près du vrai pouvoir de Cannes », et une enquête sur les rouages internes du plus grand festival de cinéma au monde. Captivant, malgré un titre racoleur. La foire aux vanités de Gérard Lefort (Hors-Collection – 2019). Le Festival de Cannes vu par la petit bout de la lorgnette d’un habitué.
Bonnes lectures 😉
Philippe Descottes