Une édition très particulière
Du soleil (et la chaleur) en juillet à Cannes ? Rien de plus ordinaire. Des vacanciers en cette période ? Idem. Mais aux « juillettistes », il faut ajouter cette année les habitué.es (« maitistes » ou « maitiens » ?) du Festival de Cannes, de retour après une année d’interruption.
Une 74e édition bien particulière compte tenu de la pandémie. A l’automne 2020, malgré le contexte, la direction du Festival, Pierre Lescure et Thierry Frémaux, avait envisagé, en concertation avec la ville de Cannes, trois dates : mai comme d’habitude, juillet ou septembre. Avec le confinement, mai n’était pas possible. Septembre ? C’était le télescopage avec la Mostra de Venise. En dehors d’une autre hypothèse (« scénario catastrophe » non envisagé officiellement :une nouvelle annulation), la sensible amélioration sur le plan sanitaire a permis de retenir finalement la solution d’un festival en juillet, du 6 au 17.
Le coronavirus n’ayant pas pris ses quartiers d’hiver, c’est toute une organisation qui a été revue. Sur le plan sanitaire les festivaliers doivent être vaccinés ou se faire tester toutes les 48 heures pour accéder au Palais des Festivals. Les gestes barrières, la consommation de gel hydro sans modération et le port du masque sont de rigueur. En soirée, les photographes de la montée des marches sont invités à porter, en plus du smoking, un masque… noir (!). La billetterie dématérialisée doit garantir l’accès à une séance tout en évitant l’interminable attente qui la précédait (…1h30 à 2 heures en moyenne !).
Autres nouveautés de ce Festival 2021, la création de « Cannes première » avec des films hors compétition haut de gamme (on y croise notamment Andrea Arnold, Charlotte Gainsbourg, Eva Husson, Emmanuelle Bercot, les frères Larrieu, Oliver Stone,Mathieu Amalric), une section qui permet de redonner à Un Certain Regard son « esprit de jadis » (tourné vers le jeune cinéma d’auteur). Enfin, la manifestation est désormais placé sous le signe de la responsabilité environnementale. Outre la contribution financière versée par le Festival et demandée aux accrédités pour compenser l’empreinte environnementale (25€/personne), 12 mesures ont déjà été prises. Si la Palme d’Or est toujours en or, le tapis rouge (déjà recyclable) va diminuer de volume, la flotte de véhicules officiels est à 60% hybride ou électrique, les bouteilles en plastique devraient disparaître et un usage modéré de la production et de la consommation de publications papier, et de marchandises promotionnelles est recommandé… En parallèle, une programmation éphémère « Cinéma et climat » (fictions et documentaires) a été mise en place.
Pour revenir en amont à la Sélection 2021, en dehors des films qui ont obtenu le label Cannes 2020 et qui sont sortis dans les salles (comme Antoinette dans les Cévennes), il y a ceux qui auraient pu participer en 2020 et dont les producteurs et distributeurs ont pris le (gros) risque d’attendre l’édition 2021. Et puis, il y a les longs métrages dont ont disait le plus grand bien et qui, en fin de compte, ont « disparu des radars », à l’instar de L’Infiltré de Thierry de Peretti qui pourrait aller à Venise. Voila pour la « présélection » de 2020, à laquelle il faut ajouter les films qui ont été tournés depuis plus d’un an et qui pouvaient être « sélectionnables ». Même si l’activité de production et de tournage en France n’a pas été épargnée par la pandémie, elle est restée supérieure à celle d’autres pays du Globe. D’où, pour ce 74e Festival, une forte présence française dans la Sélection officielle. Pour la seule Compétition, 18 films (sur les 24 en lice pour la Palme d’Or, ce qui constitue également un record), sont des productions ou des coproductions françaises ! Sept réalisateurs ou réalisatrices français peuvent prétendre à la Palme : Catherine Corsini, Julia Ducournau, Mia Hansen-Love, Jacques Audiard, Leos Carax, Bruno Dumont et François Ozon. On retrouve également des cinéastes déjà venus sur la Croisette (Sélection officielle, Compétition ou non), comme Wes Anderson, Marco Bellocchio, Asghar Farhadi, Ari Folman, Todd Haynes, Nanni Moretti, Sean Penn, Oliver Stone, Joachim Trier, Paul Verhoeven, Apichatpong Weerasethakul.
Covid ou non, Hollywood se fait toujours attendre à Cannes, préférant Venise, rampe de lancement idéale dans la course aux Oscars. Aussi seulement trois réalisateurs américains sont en compétition : Sean Baker (Red Rocket), Wes Anderson (The French Dispatch) et Sean Penn (Flag day). Si elles ne sont que quatre à pouvoir remporter la Palme d’Or (aux trois réalisatrices françaises il convient d’ajouter la cinéaste hongroise Ildiko Enyedi), une quarantaine de femmes, majoritairement issues des sections parallèles viendront présenter leur film à Cannes.
Le Jury, présidé par Spike Lee, fait exception puisque les femmes sont en majorité. En effet, elles sont cinq sur les neuf membres : les réalisatrices Mati Diop et Jessica Hausner, les actrices Maggie Gyllenhaal et Mélanie Laurent et l’auteure, interprète Mylène Farmer.
A très bientôt sur la Croisette. « Moteur… ! » ;o)
Le site officiel du Festival de Cannes
La Semaine de la Critique
La Quinzaine des Réalisateurs
L’ACID
Philippe Descottes
[…] samedi soir, le jury du 74e Festival de Cannes, présidé par Spike Lee, a dévoilé son palmarès lors de la cérémonie de clôture. Au cours de […]
[…] des salles. Sans ce label il aurait peut-être pu faire partie en juillet de la nouvelle section du Festival de Cannes, Cinéma pour le climat qui ne présentait qu’une fiction pour six documentaires. Une […]
[…] une variante de Jules et Jim ou de Vertigo. En compétition dans la Sélection officielle du 74e Festival de Cannes, Drive my car était, de l’avis des critiques (en majorité la presse internationale) et des […]