Dans l’Amérique d’aujourd’hui où la législation concernant l’avortement est différente selon les états. Face aux difficultés rencontrées, une mineure de 17 ans décide de partir à New-York, pour y être prise en charge sans restrictions. L’itinéraire de son combat pour imposer son choix et le drame vécu dont on finira par connaître les raisons , sont décrits avec une précision documentaire qui fait mouche !

La cinéaste Américaine dont c’est le troisième long métrage , mais le premier à être distribué sur les écrans français, s’est faite rapidement une place dans l’univers du cinéma indépendant , avec ses deux premiers films : It Felt like love ( 2013 ) et Beach rats ( 2017 ), explorant l’univers de la jeunesse et ses dérives ( drogue , sexe…) qui les exposent à la vulnérabilité et aux dangers. La qualité de son approche et du regard a séduit, aussi , les studios spécialisé dans les séries, qui lui ont ouvert leurs portes pour la réalisation d’épisodes de deux des plus célébres et prisées du public : Ghost et Manhattan. Avec son troisième long métrage , elle poursuit ici , l’ exploration des diffcultés auxquelles les jeunes se retrouvent confrontés au cœur d’une société dans laquelle ils subissant toute sortes de violences et se retrouvent face à une demande de protection qui , au lieu de leur offrir le soutien escompté, les laisse désarmés en multipliant les obstacles. Le récit de la réalisatrice qui nous invite à suivre sa jeune héroïne , Autumn ( Sidney Flanigan, épatante ), lui a été inspiré par un fait divers qui a secoué l’Irlande en 2012 suite au décès d’une jeune femme à qui l’on avait réfusé l’avortement qu’elle demandait !. Marquée par cette tragédie , la cinéaste s’en est inspirée pour dénoncer certains obstacles qui, aux Usa et consécutivement aux récentes restrictions autorisées par la cour suprême , pourraient conduire à une possible et semblable tragédie pour les femmes contraintes de trouver des solution alternatives , et ( ou) devant se résigner faute de soutien, de moyens financiers et de soins , livrées à elle-mêmes! . Les dispositions de la loi de 1973 établissant le droit pour toute femme sur le térritoire Américain, d’accéder à l’avortmeent volontaire durant le premier trimestre de sa grossesse . La cour suprême a récemment permis à certains états de restreindre l’accès à cette procédure , contraignant de nombreuses cliniques pratiquant l’ IVG , à fermer ! . La pression et le poids des manifestations « anti IVG » y aidant , ces associations menant également des actions violentes envers celles -ci qui ont vu, certains de leurs médecin menacés !. Dés lors, pour les femmes souhaitant y avoir recours, c’est un parcours du combattant semé d’embûches , qu’il va falloir affronter dans certains de ces états . Pour Autumn, notre jeune héroïne de 17 ans , il sera encore plus compliqué au vu de son jeune âge et de l’autorisation des parents qui est rendue obligatoire dans certains d’entr’eux , dont en Pennsylvanie où elle est née !…

Désemparée, devant faire face au dilemne de la confrontation à une grossesse envers laquelle elle n’était pas préparée à affronter le vécu… on découvrira, plus trad , les raisons qui la poussent à vouloir l’ intérrompre!. Suite au « test » éffectué confirmant son état , la voici , cherchant même sur internet de possibles recettes alternatives pour y parvenir !. Les tensions familailes ( avec son beau pére …) excluant la possible autorisation, elle va trouver aide et réconfort auprès de sa cousine et amie skylar ( Talia Ryder ) , et préparer avec elle , l’alternative possible : le départ pour New-york où des cliniques spécialisées ne font aucun barrage ni restrictions, pour la prise en charge accompagnée d’un soutien et d’un suivi , avant et après l’intervention . Réunissant l’argent des économies de leur travail à mi-temps dans un centre commercial en dehors des heures de cours au lycée. Les voilà dans le train pour la destination escomptée. Sur place , devant composer avec leus petites économies qui les obligeront à se serrer le ceinture pour la nourriture, et avoir recours pour dormir compte tenu du prix exhorbitant des hôtels !… aux salles d’attente du métro … ou aux trottoirs de la rue , et y être encore plus exposées. ! C’est évidemement à cette exposition à laquelle elle vont devoir faire face, et s’en prémunir . Pas facile, comme les nombreuses scènes en font état , au cœur du vécu quotidien de leur séjour dans la grande ville New-yorkaise . S’y retrouvant bien plus exposées qu’à celles auxquelles elles ont dû faire face, dans le quotidien de leur province où la situation économique qui s’est dégradée y a engendré , tensions , repli sur les valeurs et la recrudescence du harcèlement et de la domination masculine. Comme l’illustre la scène du concours de chanson auxquel Autumn participe et lui vaudra d’être insultée par un jeune spectateur… de la même manière qu’au domicile familial, la loi y est faite par le beau-père, à laquelle la soumission passive de la mère d’Autumn se retrouve également contrainte. Le poids de cette préssion quotidienne face à laquelle Autumn résiste et se rebelle , au lycée comme au travail et dans l’espace quotidien, y est décrit par la cinéaste par petites touches. Il pèse de la même manière au coeur institutions provinciales , comme l’illustre la séance du test de grossesse , se muant en leçon de morale : « êtes- vous sûre ? , rélechissez bien aux conséque,ces , revenez nous voir !… », dit-on à Autumn. . Celle-ci , découvrant plus tard, lors des examens dans la clinqiue New-Yorkaise que cette institution régionale lui a menti volontairement sur l’avancement de sa grossesse … afin de rendre son avortement impossible !. Face à ce quotiden oppréssant et aux barrières , il va lui falloir s’armer pour faire face, l’amitié solidaire qui lie Autumn et Skylar , en sera l’exemple dont la cinéaste souligne l’importance du combat commun y aidant , lui permettant de sortir justement de ce « repli » sur soi dans lequel , comme sa mère , Autumn à eu tendance à se réfugier . Car, ces mensonges et ces pressions , il faut les affronter et les dénoncer afin d’éviter qu’elles se perpétuent, et vous entraînent encore un peu plus, dans la dépréssion….

C’est de ce constat de l’enfermement et de son engrenage duquel il est nécéssaire de se librérer, dont Autumn , va faire le dur cheminement de l’apprentissage , décrit admirablement par la cinéaste. Auquel l’aboutissement dans cette clinique New-Yorkaise lui permettant de ce libérér du poids de sa grossesse et de disposer librement de son corps, sera une première victoire . Mais, celle-ci sera -t-elle suffisante, dans un monde qui ne cesse de mettre des barrières et où l’intégrisme moral refait surface, avec un violence inouïe comme l’illustre la courte scène de son arrivée à la clinique New-yorkaise , où elle y est accuellie par une manifesttation anti-ivg , brandissnant affiches – slogans, proférant menaces et insultes ? . La détermination d’Autumn, qui lui aura permis au moins de franchir le premier obtacle via l’acte libérateur souhaité, d’un long chemin qui lui restera à parcourir à son son retour au bercail familial et provincial , où, il lui sera forcément démandé des explications et suscitera des réactions , sur sa « fugue » New-Yorkaise ! . Le constat que la cinéaste fait d’une réalité tout au long du vécu et du long parcours d’Autumn, revêt , dès lors , des accents emblématiques . faisant écho à ces décénnies de luttes féminines pour tenter de sortir d’une soumisison et d’endiguer les fléau de l’oppréssion . Celui dont , les avancées des mouvements ( MLF…) des années contestataires avaient permis des avancées notables , qui seront – à l’image de cette loi de 1973 citée ci-dessus – remises en cause … dans de nombreux pays !. Pourtant, au cœur de l’itinéraire et du combat d’Autumn , on aime retenir ces belles scènes témoignant du soutien amical de sa cousine , ainsi que celui du jeune homme , Jasper ( Théodore Pellerin) rencontré dans le train , lors du voyage vers New-york qui insite pour les revoir , et finira par optimiser ses avances, en offrant aux deux amies désargentées, leur billet de retour !. Mais c’est surtout la magnifique séquence avec l’assistante sociale compréhensive et rassurante, lors du questionnaire d’avant – intervention , intérrogeant Autumn sur son vécu , sur les raports sexuels ( consentis, ou pas ?… ), et les raisons qui l’ont conduite à son choix . Autumn qui finra sortir du silence des non-dits restés jusque là , enfouis au plus profond , d’elle- même . Nous faisant découvrir révélant l’ampleur du traumatisme vécu, au coeur des silences qui nouent sa gorge et les larmes qui embuent ses yeux … avant que les mots n’en sortent!. La honte et de la douleur d’une violence psychologique, qui restera à jamais une meurtissure, y est enfin dite et éclate, dans sa tragique dimension . Et nous bouleverse ! …
(Etienne Ballérini)
NEVER, RARELY , SOMETIMES, ALWAYS de Eliza Hittman – 2020 – Durée : 1h 35-
AVEC : Sidney Flanigan, Talia Ryder, Théodore Pellerin, Sharon Van Etten , Ryan Eggold …
LIEN : Bande- Annonce du Film : Never , Rarely, Sometimes , Always d’ Eliza Hittman – Distribution : Universal Pictures France.