Je me souviens …de Michel Piccoli : Un Prodigieux comédien, une carrière exemplaire. Il s’est éteint le 12 Mai des suites d’un accident vasculaire cérébral dans son manoir de Saint-Philibert sur Risle dans l’Eure , a-t-on appris officiellement seulement ce 18 Mai . Il avait 94 ans.

Je me souviens que c’est le 27 Décembre 1925 que Michel Piccoli a vu le jour à Paris , né d’une famille de musiciens: père violoniste et mère Pianiste. Baignant dans un contexte familial d’artiste, pas étonnantque ce dernier se retrouve dès lors, attiré par le monde de la culture et de la création et se tourne très rapidement vers celui-ci …
Je me souviens que,très jeune , il se dirge vers une formation de comédien qu’il complètera en s’incrivant au très célébre cours Simon , et qu’il fera ses premiers pas au théâtre – et pas avec n’importe qui , puisque c’est entr’autres, avec la compagnie Renaud -Barrault qu’il fera ses débuts- avant que le cinéma ne prenne le relais. Mais déjà se déssinent les ambitions du comédien par ces premiers choix qui se poursuivront égalemnt par son implication avec la coopérative ouvrière de théâtre ( le théâtre de Baylone ) , qui lui fera découvrir le théâtre d’avant-garde et entr’autres Eugène ionesco…mais aussi d’Audiberti , Pirandello , ou Strindberg.
Je me souviens qu’il poursuivra ensuite cette carrière sur les planches, en travaillant tour à tour , avec les plus prestigieux metteurs en scène de la scène théâtrale , tels que Jean Vilar, Peter Brook , Luc Bondy, Jean – Marie Cherreau, Bob Wilson ou encore Patrice Chereau . Une carrière sur les planches qui se poursuivra de ses premiers pas en 1945 avec L’invasion de Léonid Léonov et , jusqu’en 2008-2009 avec Minetti de Thomas Bernard mis en scène par André Engel qui lui avait offert auparavant en 2006 -2007 d’être Le Roi Lear de Shakepeare…
Je me souviens aussi que le Cinéma lui fera très rapidement les yeux doux la même année 1945, par le biais de deux cinéastes prestigieux de l’époque . Il sera figurant dans Sortilèges de Chritian-Jaque en 1945 et Louis Daquin, lui offrira ses premiers rôles importants dans Le Point du Jour(1949 )et Le Parfum de la dame en Noir ( 1949 ) . Suivi par Jean- paul Le Chanois pour Sans laisser d’Adresse ( 1950) et Destinées (1952) de Jean Delannoy qui le convoque aussi pour Marie Antoinette ( 1955) . Jean Renoir se joindra à eux pour en faire le capitaine Valorgueil de son French Cancan (1954 ). suivi par René Clair ( Les Grandes manoeuvres / 1955 ) ….

Je me souviens que c’est l’ année 1956 qui marquera d’une peitteblanche la carrière de Michel Piccoli , avec l’une de ses premières rencontres cinématographiques importante parmi celle qui plus tard s’ajoueront à une carrière fructeuses en collaborations avec des cinéastes prestigieux où l’harmonie créatrice se conjuguera , pour donner vie a des œuvres Majeures . 1956 c’est en effet , l’année de la collaboration avec le grand Luis Bunuel qui lui offre le rôle du père Lizardi dans La mort en ce Jardin … puis en 1962 , c’est son rôle dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville qui viendra y apporter son point d’orgue et le propulsera vers une carrière prodigieuse de plus de 150 films…
Je me souviens que dès lors la marche du comédien débutant du cinéma et de la télévision qui l’invitait dans les téléfilms ( Stelio Lorenzi, , Jean Prat ..) et qui y fut un remarquable Don Juan dans Don Juan ou le festin de Pierre réalisé par Marcel Bluwal lui fit prendre définitivement son envol duechemin qui mène ra au sommet. Son jeu au fil qui s’affine en même temps que ses choix et c’est l’immense comédien que le public découvrira au fil des années dans des oeuvres majeures signées par le plus grans cinéastes…
Je me souviens pour avoir suivi ce parcours au fil des années au cours desquelles Michel Piccoli s’est inscrit comme une « perle » rare dans ma ménoire de cinéphile , et je sais que les spectateurs des salles de cinéma l’ont inscrit eux aussi dans cette mémoire collective célébrée par le beau film de Claude Sautet dans : Vincent, François, Paul , et les autres …
Je me souviens tout à coup que cette référence réveille le souvenir d’une magnifique rencontre avec Michel Piccoli lors de sa venue à Nice il y a quelques années pour une avant-première….et de cette heure d’échanges passionnés sur son métier, sur les auteurs et sa sa perception de l’art et de la création . Mais aussi de l’homme disponible et chaleureux qu’il avait été à l’écoute et curieux de l’avis des spectateurs…une rencontre inoubliable !

Je me souviens que sa carrière le reflète admirablement par ses choix, ses collaborations et son intérêt pour un cinéma qui interpelle et interroge le spectateur par ses sujets sur la société , les injustices et l’état du monde . Ses rôles et ses films sont aussi le miroir de l’engagement de l’hommme ( pour le mouvement de la paix, Amnesty International…ardent défenseur des artistes et du cinéma ). Pas étonnant dès lors, que cet athée qu’il disait être se rapproche de l’anti-clérical Luis Bunnel pour une collaboration décapante , fustigeant ( la scène finale ) l’extrême droite dans Le Journal d’une femme de chambre (1963), la Bourgeoisie ( Belle de Jour / 1966 ) et les conventions du cinéma Bourgeois dans Le charme discret de la Bourgeoisie ( 1972) , les hérésies du christianisme dans La voie Lactée (1969) , tandis que le surréalisme y revenait , faisant écho à ses premières oeuvres dans le Fantôme de la liberté ( 1974) dernier film testament du cinéaste…
Je me souviens aussi du « choc » en 1963 de la distribution magique et inattendue de concocta Jean-Luc Godard associant dans Le Mépris adapté d’Alberto Moravia , Michel Piccoli et Brigitte Bardot .Le couple, rejoignant sur lîle de Capri Fritz Lang en tournage d’une adaptation d’Ulysse et son Odysée . Coulisses de tournage , quiproquos , jeux de rôles , de pouvoir et de séduction , désagrégation du couple . Brigitte Bardot a rendu un bel hommage à michel Piccoli évoquant « l’humour et le talent de son partenaire et leur estime réciproque,et ajoute -t-elle ; « il aimait mes fesses ! », faisant référence à la scène du film devenue « culte » et son dialogue : « tu les aime mes fesses… mes seins…mes pieds ? » . Michel retrouvera Godard associé à Anne Marie – Mieville pour 2 fois cinquante ans de cinéma Français (1995) et le Passion de Godard ( 1981 )…
Je me souviens que le duo : Agnès Varda / jacques Demy comptèrent aussi parmi les fidéles repères de Michel Piccoli présent dans Les créatures ( 1965 ) et Salut les Cubains (1967) d’agnès Varda , puis dans Les demoiselles, de Rochefort ( 1966) et Une chambre en Ville (1983)de Jacques Demy …
Je me souviens de la belle connivence artistique avec Claude Sautet qui est née avec Les choses de la vie ( 1970 ) et se poursuivra avec Max et les ferailleurs ( 1971) , César et Rosalie ( 1972) , Vincent , François, Paul …et les autres ( 1974) , Mado (1976) magnifiques portraits de groupe de la société Française des années 1970 dont le cinéaste se disait « le peintre de l’air du temps. Magnifique rencontres sublimées de Michel Piccoli et Romy Schneider en superbe couple reflet-sociétal d’un certain mal -être dont Claude Sautet prolongera et privilégiera avec la comédienne, le portrait des choix de « femme libre » , dans Une histoire simple ( 1978 )…

Je me souviens aussi que Michel Piccoli a été au générique de trois films de Jacques Rouffio où sont décortiqués les spéculations boursières (Le sucre /1978) , les dérives du monde médical (Sept morts sur ordonnance/ 1975) . C’est au cœur des mécanismes de celles-ci que se retrouve Michel Piccoli, notamment en patron mégalomane de l’industrie sucrière où il excélle , et dans La passante du sans souci (1982 ) en président d’un organisation humanitaire , où il retrouve Romy Schneider bouleversnate dans son derneir rôle où planent les fantômes du passé et de l’horreur des camps de concnetration qui va bouleverser les destinées du présent des peronanges …
Je me souviens aussi de sa passion pour les cinéastes Italiens et de leur cinéma : Scola, Bellocchio, Ferreri, Petri, moretti , Luciano Tovoli et de Marco ferreri l’enfant terrible di cinéma italien et provocateur comme les aimait Piccoli. Ils ont tous les deux bousculé les codes et fait dans la provoc et le sujets sulfureux avec une belle dérision férocce . Le jeu commence avec Dillinger est mort (1969) , jeu de rôles erotiques, meurtre et référence au gangster Américain , et se poursuit avec l’audinece (1970) chemin de croix kaflaïen pour un jeune catholique en quête d’audience Papale . Avec Liza (1971) la quête de bonheur et d’absolu sur une île refuge loin de la cinvilisation , se mue en réflexion amère et mortifère , comme le deviendra le repas pantagruélique de la Grande bouffe (1973) satire de l’indigestion provoquée par le consumérisme qui scandalisa le Festival de Cannes où le Michel Piccoli et ses amis ( Noiret, mastroianni, Tognazzi , andrea Ferreol…) s’en donnaient à coeur-joie .Touche pas à la femme Blanche (1974) et Michel Piccoli en Buffalo Bill , dans les ruines du pavillon Baltar où la rénovation Urbaine moderne qui évince les classes populaire renvoie l’écho du génocide des indiens d’Amérique . La dernière femme(1975) , Conte de la folie ordinaire (1981) et Y’a bon les blancs (1988 ) parachèveront leur collaboration fructueuse.…
Je me souviens que Elio Petri ( Todo Modo / 1975) , Luciano Tovoli (Le Géneral de l’armée morte / 1982) , et Marco bellocchio et son magnifiue Le saut dans le vide qui vaudra à Michel Piccoli le prix d’interpétartion masculine au Festival des Cannes 1979 … et nous n’oublionas pas bien sûr celle qui se concrétisera avec Nanni Moretti et son Habemus Papam ( 2011 ) , où michel Piccoli y incarne magistralement un « pape » pris de panique et envahi par le doute ne réussissant pas à « assumer » son statut « je ne suis pas le chef dont vous avez besoin !» , dira-t-il s’adressant de son balcon donnant sur la place Saint Pierre aux fidéles rassemblés …
Je me souviens que c’est aussi que c’est de son « goûts des autres » et de la curiosité qui ne cessera de le guider Michel Piccoli dans sa carrière , mutipliant rencontres et collaborations qui viendront enrichir et completer celles fructueuses citées ci-dessus. N’hésitant pas à aller vers les jeunes cinéastes débutants comme il le fit hier, avec Jacques Doillon ( la fille prodigue/ 1981 ) , Paul vecchiali ( les petits drames / 1961) ) , Jacques Rozier ( Paparazzi et Adieu Philippines / 1963 ), léos Carax ( Mauvais Sang / 1986) ) , Alain cavalier ( La Chamade / 1968) ou Alain Resnais ( La guerre est finie / 1963 ) ce dernier qu’il retrouvera pour Vous n’avez encore rien vu en 2012) … on le retouve aussi chez Jacques Rivette pour le superbe la belle Noiseuse ( 1991) aux côtés d’Emmanuelel Beart …

Je me souviens que peu impotantait la longueur du rôle pour Miclel Piccoli anti-star proclamée et assumée , qui a été au génrique des films des plus grands cinéataes mondiaux comme Hitchcock ( l’Etau / 1969 ) , Peter Fleishamn ( La faille / 1974) ou Jerzy Skolimowski ( Le succès à tout prix / 1984 ) Youssef Chahine ( L’émigré / 1994 ) Manoël De Oliveira ( Je rentre à la maison/ 2001 ) Théodore Angelopoulos ( La poussière du temps / 2008 ) ou encore Raoul Ruiz ( généalogie d’un crime / 1997 ) . Comme il le confiera dans ses dialogues égoïstes ( écrit avec la collaboration d’Alain lacombe -éditions Alain Orban -1975) et dans j’ai vécu dans mes rêves écrite en collaboration avec Gilles Jacob ( éditions Grasset 2015 ) , pour lui l’important c’état d’être là présent , fut-ce en apparition fugace dans une projet et (ou), une aventure stimulante …
Je me souviens de ce jeu auquel il s’adonnait avec de nombreux cinéastes dont il aimait hanter les univers . S’amusant à jouer tour à tour son propre rôle ( dans Les acteurs de Bertrand Blier / 1999) ou celui du narrateur (dans intervention divine d’Elia Souleiman / 2001) , ou se déguisant en mère du héros dans Jardins d’Automne ( 2009) d’Otar Ioselliani . Michel aura vécu intensément ses rêves ….jusqu’à à se muer en producteur de certains films comme Le Général de l’armée morte de Luciano Tovoli déjà cité ci-dessus . Et puis , passer- aussi- derrière la caméra par le court métrage ( Ecrire contre l’oubli le film pour lequel il réalise le Segment pour Nassim Rasooli en 1991 et Train de nuit en 1994 ) . Puis , réalisera deux longs métrages Alors Voilà (1997) qui sera sélectionné au Festival de Venise , et enfin La plage noire ( 2001 ) , deux œuvres aux accents autobiographiques abordant les thématiques qui lui sont chères . Mais dont la distribution en salles fut maleheureusement trop confidentielle. Peut-être faudrait-il , leur rendre la place qu’elles méritent…

Alors Monsieur Piccoli on vous garde à jamais dans nos cœurs , et merci pour tous ces moments d’ émotions que vous nous avez offerts en partage . Tous les amoueux du cinéma sont tristes aujourd’hui et paratagent la douleur de vos proches.
R.I P, Monsieur le Saltinbanque.
(Etienne Ballérini )
Une pluie de récompenses a concrétisé son immense carrière :
-Prix interprétation Masculine ( Avoriaz 1973) pour Temroc de Claude Faraldo.
-Prix d’interprétation Masculine, Cannes 1980 pour Le saut dans le vide de Marco Bellochio.
-Ours d’argent meilleur acteur Berlinale 1982 pour Une étrange affaire de Pierre Granier Deferre.
-Prix dd’intyerprétation Masculine , Locarno 2007 pour Les toits de Paris d’Hineer Salem
-David de Donatello 2012 ( Le « césar Italien) pour Habemus Papam de Nanni Moretti
-Césars : 4 Nominations Meilleur acteur ( 1982, 1985, 1991 et 1992 ) , mais sans jamais être récompensé !…
LIENS :
Blow Up – C’est quoi Michel Piccoli (12mn – Arte)
Gros plan sur Michel Piccoli – (08 février 1982 – 40mn – Les Archives de la RTS)(12mn – Arte)
L’acteur Michel Piccoli est décédé à l’âge de 94 ans
Michel Piccoli en trois métamorphoses
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[…] la robe de soirée et… même pas de marches à monter ! 😉(Pour information : le décès de Michel Piccoli a amené les chaînes à changer leur programmation).L’équipe de La Vie d’Adèle […]
Merveilleux comedien. Dans la liste de toutes ses participations j’avais oublié le formidable Don Juan de Marcel Bluwal. Merci pour ce rappel.
[…] ou sélectionnées à Cannes. Cette semaine est également marquée par différents hommages à Michel Piccoli, décédé le 12 mai. A noter également, le cycle Bong Joon-ho sur Canal + Cinéma, cinq films avec […]
[…] Choses de la Vie de Claude Sautet a eu 50 ans en mars dernier. Triste hasard, Michel Piccoli, son inoubliable interprète avec Romy Schneider (et Léa Massari) s’est éteint quelques […]
[…] à Paris, le jour même où la télévision rediffusait Les Choses de la Vie de Claude Sautet en Hommage à Michel Piccoli. Il en a écrit le scénario, ainsi que les paroles de La Chanson d’Hélène qui accompagne […]
[…] ! ho ! Qu’est-ce qui te prend, la camarde ? En deux semaines,Michel Piccoli, Jean-Loup Dabadie et maintenant Guy Bedos ? Qu’est ce qu’elle t’a fait, la Culture ? […]
[…] Funès. Ciné+ Famiz à 20h50. Vendredi 17 Le Fantôme de la Liberté de Luis Bunuel (1974). Avec Michel Piccoli, Jean Rochefort, Monica Vitti, Julien Bertheau. OCS Géants à 20h40 La Grande Lessive ! de […]
[…] anodin avec un producteur va conduire la jeune femme à mépriser profondément son mari. Michel Piccoli, Brigitte Bardot, Jack Palance, Fritz Lang et la musique de Georges Delerue. Adaptaion du roman […]
[…] le ministre des Affaires étrangères, reçoit Fouché, ministre de la Police. Avec Claude Rich, Michel Piccoli, Claude Brasseur, Ticky Holgado. Arte à […]
[…] vidéo où sont enregistrés ses ébats intimes… Avec Christophe Malavoy, Nicole Garcia, Michel Piccoli. France 5 à 20h50 – Larry Flint de Milos Forman (Biographie – 1996 – 2h05). En 1972, […]