Du 7 au 15 février, festival de Cinéma « La nuit et ses mystères » présenté par l’association Cinéma sans frontières au Cinéma Mercury.
Comme chaque année vers cette époque, Cinéma sans frontières se saisit d’un thème, pour nous faire faire un tour du monde en cinéma à travers les époques et les continents.
Après le cinéma des studios l’an dernier en hommage aux cent ans de la Victorine, cette année, le voyage nous conduira de nuit, de Finlande en Thaïlande, d’Italie au Sénégal en passant par la Chine, Bruxelles, Paris, New-York ou Cuba. Cinéma sans frontières est fidèle à son exploration du monde à travers le septième art.
L’ouverture se fera avec un film noir revu et corrigé par Aki Kaurismaki, « J’ai engagé un tueur » (1991). Jean-Pierre Léau à contre-emploi en morne gratte-papier qui n’arrive pas à se suicider et choisit de mettre un contrat sur sa propre tête. Mais, le lendemain, l’amour fait irruption dans sa vie. Comment alors échapper au tueur ? Du pur Kaurismaki, absurde et drôle du début à la fin le vendredi 7 février à 20h30.
Le lendemain, direction la jungle thaïlandaise avec le film qui avait secoué la Croisette en 2004 et valu le Prix du Jury au réalisateur Apichtpong Weerasethakul. « Tropical Malady » est une plongée en apnée dans la nuit la plus dense. Le face à face entre le jeune homme et le tigre fait déjà partie de l’Histoire du Cinéma. Samedi 8 février à 20h30.
Parmi les classiques, « Les nuits blanches » (1957) de Luchino Visconti adapté du récit de Dostoïevski. Invisible en France depuis des années, il ressort en copie restaurée dans un Noir et Blanc somptueux. Maria Schell, Marcello Mastroianni et Jean Marais au sommet de leur l’art. Ce sera en avant-première nationale le dimanche 9 février à 17h.
Cette année Cinéma sans frontières innove dans sa sélection en donnant une deuxième chance à des films récents, sortis si furtivement à Nice qu’ils n’ont guère trouvé leur public. Lundi 10 février à 20h30, c’est « Un grand voyage vers la nuit » (2018) deuxième film du réalisateur chinois Bi Gan dont on n’a pas fini d’entendre parler. Véritable splendeur visuelle, entre poésie et onirisme. Un homme part à la recherche d’une femme qu’il a aimé 20 ans plus tôt. Une banale histoire d’amour, comme pourtant on n’en a jamais vu. Et pour finir, un plan séquence d’environ ¾h. Tout simplement virtuose.
Présenté mercredi soir, Ghost Story (2020) de Bas Devos, troisième long-métrage d’un réalisateur belge peu connu en France, nous offre une singulière odyssée noctambule à travers Bruxelles, éclairant ainsi les multiples facettes d’une métropole contemporaine. Le film est porté de bout en bout par son actrice, Saadia Bentaïeb.
Troisième film en session de rattrapage « Atlantique » (2019) de Mati Diop, pourtant auréolé du prestigieux Grand Prix du jury au dernier festival de Cannes. Un film surprenant sur un sujet grave, traité entre poésie et film fantastique. La jeune réalisatrice choisit le point de vue de celles qui restent face à l’océan, personnage à part entière du film. Ce sera le Jeudi 13 février à 20h30
Innovation encore, Cinéma sans frontières a invité cette année le réalisateur Joseph Morder pour les deux dernières soirées de ce singulier festival.
C.V.