Après une « insoutenable attente » c’est fait, le verdict du Jury du 72e Festival de Cannes est connu !

La Palme d’Or revient donc à Parasite de Bong Joon-ho. Un consensus idéal qui, pour une fois, réunit Festivaliers, les pros de la Critique et le Jury !
Comme tous les ans (ou presque) place aux coups de gueule, aux jérémiades et pleurnicheries diverses, notamment de « la Critique » parisienne, plus ou moins justifiées, encore moins à l’occasion de cette 72e édition d’un très bon niveau :

– « Pedro Almodovar encore oublié pour la Palme d’Or ! ». D’accord. « Prix de consolation » certes mais quand même, Prix d’interprétation mérité pour Antonio Banderas. Insuffisant il est vrai.
– « Emily Beecham (Prix d’interprétation féminine) c’est qui ? » On pourrait penser à un lien avec le couple légendaire, people & glamour, David & Victoria (Beckham – Ex-Stars du foot et de la chanson), mais bon sang mais c’est bien sûr (!) il faut se souvenir de Into the Badlands, série américaine de 2015 et de son apparition au cinéma dans Ave Cesar ! comédie des frères Coen (2016). Un tremplin ?
– « Un film africain Grand Prix ?! ». Peut-être…d’autant plus qu’il y avait d’autres prétendants. Mais, pourquoi pas !? Après tout, pour mémoire, Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, Palme d’or public et presse, avait été totalement ignoré par le jury 2014 !
– Le tant attendu nouveau Tarantino n’a rien eu (encore que…)!  Malgré le bruit de couloir d’un Prix d’interprétation masculine pour Leonardo DiCaprio (histoire de ne pas froisser… Hollywood), le film doit se contenter de la Palme Dog (décernée au chien Brandy). Très probablement une source d’inspiration et nouvelle idée de « movie » pour « QT » qui aurait quand même décidé de revoir le montage de Once upon etc… pour la sortie en salles !
De toute façon, dès dimanche soir, après les résultats du Grand Prix de Monaco et des élections européennes, puis Roland Garros, arriveront dans la foulée la finale de la Champion’s League (foot), les célébrations du D-Day, puis le début de la Coupe de du Monde féminine. Les polémiques cannoises seront alors déjà oubliées… avant de réapparaître (ou pas) à l’occasion de la sortie des films en salles (peut-être). Une fois n’est pas coutume, mais le mot de la fin et de sages paroles reviennent au Président du Jury, Alejandro Gonzalez Iñarritu :
« Les récompenses aujourd’hui ne reflèteront que l’opinion de neuf personnes dans le monde« . Bien vu. Une goutte d’eau par rapport aux Oscars et aux César désignés par le vote d’une armada de « professionnels de la profession ».
Quant à la connotation politique de « son » Palmarès, il précise : «(…) L’art, c’est le reflet du monde. L’art peut voir le futur de manière bien plus efficace que nous. Ces films se centrent sur une frustration, une colère qui sont actuelles et dont l’urgence résonne en nous. Voilà pourquoi ils nous ont touchés.»

Palme d’Or : Parasite de Bong Joon-ho
Grand Prix : Atlantique de Mati Diop
Prix de la mise en scène : Les frères Dardenne pour Le Jeune Ahmed
Prix du Jury : Les Misérable de Ladj Ly et Bacurau des Brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles
Prix du scénario : Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu)
Prix d’interprétation féminine : Emily Beecham (Little Joe)
Prix d’interprétation masculine : Antonio Banderas (Douleur et Gloire)
Mention spéciale :Elia Suleiman (It Must Be Heaven)
La Caméra d’Or :Nuestras Madres de Cesar Diaz

Clap de fin sur la 72e édition du Festival de Cannes… mais déjà à très bientôt dans les salles : Parasite sort le 5 juin !

Voir également :

Le palmarès détaillé sur le site officiel du Festival de Cannes

Philippe Descottes