Cinéma / Je me souviens d’Agnès Varda …

Agnès Varda  face à  l’Oscar d’Honneur – Crédit Photo: Droits réservés –

je me souviens d’Agnès Varda grande dame du cinéma Français . Elle nous laisse en héritage une œuvre magnifique, exemplaire …

Je me souviens qu’elle est née à Ixelle en Belgique le 29 Mai 1928 d’un père Grec et d’une mère Française , et qu’elle s’est éteinte ce 29 Mars 2019 à Paris à l’âge de 90 Ans .

Je me souviens qu’en plus de ses activités de cinéaste , elle a aussi eu une passion pour la photographie , et quelle a également commis une belle œuvre de plasticienne…

Je me souviens qu’elle a donné le, LA féminin , à la nouvelle vague du cinéma Français , débutante dans les années 1950 avec des courts métrages (  ô Saisons, ô châteaux / 19 57, La cocotte d’Azur / 1958…)  dont elle poursuivra l’exercice , jusqu’en 2004 .  Signant aussi son premier  long métrage, La Pointe Courte ( en 1955  ) suivi , par  Cléo de Cinq à Sept ( 1962 ) devenu  tous  depuis , des  classiques incontournables  …

Une scène de La pointe courte (19955- Crédit Photo: The Critérium Collection –

Je me souviens qu’elle poursuivra tout au long de son parcours de cinéma multipliant ses  expériences : courts métrages ,  films documentaires,  les longs métrages  et oeuvres plasticiennes . Toutes contribueront à sa notoriété internationale , qui sera reconnue et récompensée notamment par un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2017      ( elle a été  la première  femme cinéaste à   recevoir  cette distinction !)  , auquel s’ajoute une   « Palme d’honneur » Cannoise  ( en 2015 ) , et un  César d’honneur pour l’ensemble de son œuvre en 2001. On ne compte plus les nombreux prix français ou étrangers décernés à ses films courts ou longs, tout au long de sa  carrière , disant s’il en est besoin,  la qualité  sans cesse soutenue et l’inspiration renouvelée , dont elle  a fait preuve, au fil  des ans…

Je me souviens aussi de ce magnifique Lion d’or pour Sans toit, ni Loi ( 1985)  qui lui valut le lion d’or à la Mosta de Venise , et un triomphe !. Acclamée debout par le public , tout comme sa magnifique comédienne : Sandrine Bonnaire.  Film bouleversant qui a  rencontré  le succès ,  en salles  auprès du grand public …

Je me souviens du sentiment que son travail dans les différents domaines cités  qui constitue un tout revendiqué,  d’une œuvre dont les éléments se complètent, pour dire le monde , l’Art et la vie qui s’y engouffre . Sa curiosité est multiple et son intérêt pour les gens et les lieux , est une sorte de déambulation en forme de fil conducteur dans  son œuvre …

Une scène  de  Cléo de Cinq à Sept ( 1962) – Crédit Photo : Lilane De Kermadec – Agnès Varda –

Je me souviens , et comment peut-on l’oublier ?, de celui qui fut son compagnon : Jacques Demy, l’enchanteur,  auquel elle consacra un superbe film- hommage : Jacquot de Nantes       ( 1991), un documentaire ( L’univers de Jacques Demy / 1995) et un autre sur le tournage des Demoiselles de Rochefort ( 1993 ) , superbe témoignage sur l’envers du décor …

Je me souviens en effet que tous les éléments ( courts , longs, documentaires, travail de plasticiennes..)  sont un les éléments  constitutif de son œuvre . Chacun complétant ou répondant aux interrogations,  de l’autre . La curiosité de la cinéaste étant  sans limites …

Je me souviens , du récent et  bel hommage qu’elle a rendu à Michel Legrand lors de sa disparition. Et de l’ émotion qui l’étreignait , alors,  en évoquant le souvenir de celui dont l’oeuvre composée et chantée fut partie intégrante de celle de Jacques Demy , mais aussi de celle d’Agnès ,  puisqu’il signa entr’autre , la musique de son Cléo de Cinq à Sept …

l’Affiche du film Sans Toit, ni Loi ...

Je me souviens de l’émotion que ses films distillaient et laissaient comme empreinte de curiosité et ( )  ou,  émotive  à leur vision. Ses courts que l’on a  découverts au fil du temps :  Salut Les cubains ( 1963) sur la révolution Cubaine, Son Ullysse (1982, primé à Cannes ) , ou son Plaisir d’Amour en Iran           ( 1976) …

Je me souviens  aussi de ses documentaires , nombreux et magnifiques . Engagés , comme sa contribution au film collectif contre la guerre , pour Loin du Vietnam ( 1967) , ou  son Black Panther ( 196 8)   et leur combat anti-raciste . Son Daguerréotypes , sur les habitants  de la Rue Daguerre à Paris ( 1975) et  Murs , Murs sur les fresques murales aux Usa ( 1981, le magnifique Les Glaneurs  et la Glaneuse ( 2000) et la quête des restes  des récoltes  mangeables  par  les démunis :  jeunes, Rmistes ou  personnes  âgées , en quête de nourriture . Où,  les plus récents : Les plages d’Agnès ( 2008 ) , et Visages , villages  ( 2017 – voir la critique sur notre site ) …

Je me souviens de ses 12 longs métrages , qui disent sa curiosité sur le monde et les individus , mais aussi, son engagement en forme de constat sur la société . La pointe Courte ( 1955 ), réflexion sur le couple et la tentation de la séparation, complété par Le Bonheur (1965) .  Cléo de Cinq à Sept ( 1962) sur le quotidien des 24 heurs d’une femme malade en l’attente de ses examens médicaux . Lion’s Love ( 1968 , tourné aux usa ) et  le quotidien de comédiens,  en parallèle de l’actualité de la tragédie ( assassinat de Robert  kennedy , tentative de meurtre  sur  Andy Warhol ) que traverse le pays , et son Documenteur (1981 ) complétant son  regard sur  l’Amérique …

Je me souviens aussi de,  L’une Chante l’autre pas ( 1977) superbe portrait sur le féminisme et le droit des femmes revendiqué. Son magnifique Sans toit , ni loi ( 1985) sur une jeune vagabonde morte de froid , et le récit de  ceux qui l’on rencontrée au long de son parcours  de solitude et de misère ,  sur  lequel le récit interpelle . Son portrait-collage sur  Jane Birkin ( Jane B par AgnèsV / 1987 ) et Kung Fu Master (1987) histoire d’amour entre une « coogar » de 40 ans et un jeune garçon de 14 !. Et enfin sa dédicace d’amour au cinéma dédiée ( les cent une nuits de Simon Cinéma / 1995 ) , fêtant ses 100 ans …

Une scène de Visages, Villages un de ses dernier films co-signé avec JR- Crédit Photo : Le Pacte Distribution-

Je me souviens enfin,  d’Agnès Varda de sa détermination , de  sa générosité,  et de  son inébranlable amour de la vie et des gens, de sa curiosité  qui la guidait dans son travail.. Cet amour de l’art et  de la vie dont elle parlait avec passion et admiration pour  les cinéastes qui, comme elle la partageaient et l’enrichissaient de leur contribution  par leurs oeuvres. Et bien sûr , son amour des comédiens (ennes ) aussi dont elle admirait le travail . Agnès l’authentique et vibrante grande dame de notre cinéma dont elle a porté le flambeau , dans le monde entier . On a une pensée émue pour le chagrin de ses  enfants Mathieu et Rosalie . Madame , si le Paradis des artistes existe , vous y méritez le plus belle place . R.I.P .

(Etienne Ballérini )

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