Lorsque l’on passe d’une photo à l’autre dans la nouvelle exposition à la Cave Romagnan, une petite musique cous trotte par la tête. Impossible de l’en faire sortir. Cette musique… Bon sang mais c’est bien sur ! C’est du Nino Rota, la musique pour le film de Fellini, Les Clowns !
Cette exposition me touche absolument non seulement par la qualité des photos, mais aussi par le thème choisi : le Cirque. Et, comme le dit Barbara Lecomte, la photographe, le plus grand des petit scirques, le cirque de la famille Piedon, revenu au bout de 30 ans à Villefranche sur Mer. Lorsque Barbara assiste à sa première représentation (elle y reviendra par 3 fois), elle se retrouve dans la peau d’une petite fille qui assiste à un conte de fées.
Ne demandez pas à Barbara des conseils de photo, elle vous répondra : je cadre avec le cœur, je déclenche avec amour, je cadre avec passion. Et c’est vrai. L’acrobate à la corde, les cheveaux qui se cabrent, le dompteur de bulles deux clowns face à face, l’un en salopette et marinière, l’autre avec chapeau, gilet cravate, les feux de la rampe…. Je sais pour chacun d’eux l’objectif que je vais utiliser, le plan que je veux, l’expression, l’ambiance.
Ces photos sont justes, comme l’on dit d’un acteur qu’il est juste. Etre Juste, c’est trouver le bon moment  entre l’implication et la distance. Une vingtaine de photos, la très grande majorité, peut-être parce que l’essentiel n’est peut-être pas les lumières qui éclaire l’acrobate, le roulement de tambour, mais  l’acrobate lui-même, la personne, l’être humain, et cette tension, cette émotion, seul le noir et blanc peut le restituer. Les photos couleur font jaillir la tendresse des personnages
Et puis le noir et blanc est intemporel, nous ramène aussitôt à notre enfances nos souvenirs une époque où, comme le dit Barbara, le sourire était notre seule défense.
Je vous parlerai bien du coté ineffable de ces photos, de la qualité des tirages, de l’excellence des contrastes, et patati et patata… Le mieux est de s’y rendre, de s’émerveiller.

C’est le cirque chez Manu ! Jusqu’au 31 mars, Cave Romagnan 22 rue d’Angleterre 06000 NICE

Jacques Barbarin