Cinéma / AYKA de Sergeï Dvortsevoy .

Présenté en compétition Officielle au Festival de Cannes 2018, le film y a été récompensé par le prix d’interprétation féminine attribué à la comédienne Samal Yelyamova ( Photo ci-dessous ) . On remet en ligne la critique faite à chaud faite à l’issue de la projection, de ce beau film qu’on vous conseille…

Une scène du film Ayka de Sergueï Dvorstevoy – Crédit Photo : ARP Sélection

Le cinéaste Khazak avait été remarqué dans la section Un certain Regard par Tulpan ( Prix du Jury ) , il revient sur la croisette en compétition pour son second film Ayka portrait d’une jeune femme Kirghize en situation irrégulière à Moscou . Deux séquences semblent emblématiques du double regard que le cinéaste souhaite explorer . La situation de cette jeune femme que l’on découvre à la maternité où elle vient d’accoucher et où au lieu d’allaiter son enfant, elle s’enfuit sous la Neige . Une autre scène nous la montre vivant dans le dénuement et empruntant de l’argent dans l’espoir d’ouvrir son atelier de couture . On comprend son geste du début, par le fait que son enfant devenu un poids trop lourd dont elle ne peut s’occuper et quelle préfère momentanément le laisser aux soins de l’hôpital , juste quelques jours afin de le récupérer ..avant qu’il ne soit considéré comme abandonné !. Son combat pour la survie de réfugiée dans une ville où , comme le montrent certaines séquences, les réfugiés …ne sont pas les bienvenus, suspectés , contrôlés, menacés d’expulsion et souvent aussi exploités justement parce qu’on peut se le permettre, et que , vu leur situation : ils ne peuvent que céder au chantage! . C’est le quotidien  d’Ayka que le cinéaste nous décrit avec la forme du réalisme documentaire . Nous faisant pénétrer dans le petit logis de quelques mètres carrés dans un immeuble insalubre ou vivent d’autres clandestins . Ayka multiplie les travaux temporaires et aussi les emprunts et les dettes dont elle cherche à temporiser le plus possible les remboursements. Elle se bat avec ses moyens portée par cette petite vie qu’elle a mise au monde, et qui lui donne le courage de continuer . C’est la simplicité du quotidien de la survie , en même temps que son tragique que le cinéaste donne à voir en forme de constat brut , laissant en même temps percevoir une réalité plus large. Celle  d’un constat statistique : « en 2010 dans les maternités de Moscou 248 nouveaux nés ont étés abandonnés par leurs mère venues du Kirghizistan » , dont le cinéaste s’est inspiré . Interpellé par cet «  abandon » de surcroît dans un pays étranger , fait par « des femmes issues d’une culture bâtie autour des liens familiaux » . C’est pourquoi sans doute Ayka , elle , malgré la dureté du quotidien choisira de garder son enfant …
(Etienne Ballérini )

AYKA de Sergey Dvortevoy – 2018 – Durée : 1h 40.
AVEC : Samal Yeslyamova , Andrey Kolyadov, Zhipargul Abdilaeva,
LIEN : Bande-Annonce du film AYKA de Serguey Dvortsevoy

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