Cinéma / BLACKKKLANSMAN de Spike Lee.

Présenté en mai dernier au Festival de Cannes, le nouveau film du cinéaste qui sort sur les écrans , y a obtenu un mérité Grand prix du Jury. Dans l’Amérique des années 1970 au plus fort de la lutte pour les droits civiques , un Policier Noir décide avec un collègue, d’infiltrer le Ku Klux Klan qui fomente des actions « punitives » pour annihiler les manifestations anti-racistes. Adapté de son récit, Spike Lee nous propose une superbe satire, qui fait écho à la résurgence récente des actions racistes aux Usa. A voir absolument …


Adam Driver  ( Flip Zimmerman ) et   John David Washington ( Ron Stallworth)-   Crédit Photo :  David  Lee, Focus Features realese-

Le Cinéaste de Jungle Fever (1991) Malcom X ( 1992 ) , La 25 éme Heure ( 2002 ) , hormis son   Old  Boy  (2013) , s’était fait quelque peu discret depuis un certain temps. Poussé sans doute par les événements récents de la recrudescence de  la violence   raciste à laquelle a été confrontée la communauté noire. Actions revivifiées   par le célèbre Klu Klux Klan, revigoré par l’élection de Donald Trump qui les a conduits à se manifester à nouveau de manière provocatrice et sanglante, à l’occasion notamment de la marche qui s’est terminée de manière tragique , lors de la manifestation de Charlottesville en  Août 2017. Spike Lee, retrouve ici toute sa verve et son film adapté d’une histoire vraie ( rendue publique en 2006 et racontée en détail dans son livre , publié en 2014 ) dont fut le héros , Ron Stallworth , qui fut le premier policier noir Américain et qui a alors, réussi l’exploit « d’ infiltrer » le Klu Klux Klan dans les années 1970 aux Usa !. Le fameux KKK crée en 1896 – célébré par le film Naissance d’une Nation de G .W Griffith- mouvement raciste défendant la race blanche, proférant menaces  et menant des violences envers les  noirs et  les Juifs, qui s’est signalé au  fil des décennies par des actes de lynchages et des cérémonies nocturnes célébrées, avec bûchers de croix en feu . Spike Lee évoque l’épisode du film de Griffith qui déclencha , à l’époque , des  actes de  violence et  le martyre resté célèbre de Jesse Wahsington torturé et assassine en 1916, raconté ici ( magnifique et émouvante scène… ) à une assemblée de jeunes étudiants par un vieil homme ( incarné par le grand Harry Belafonte )  qui fut son ami, et qui à assisté à son martyre.   En 1978 lorsque Ron Stallworth ( John David Washington) se présente à l’entretien d’embauche pour devenir officier de police à Colorado Springs , il y fait face avec aplomb et on le testera encore à des tâches secondaires , jusqu’au jour, où, fatigué d’être traité avec dédain parce que black , il demande à devenir agent de renseignement …ça tombe à pic , un leader Black Panther doit tenir un meeting pour les étudiants. Rien de mieux qu’un black pour s’infiltrer et recueillir des renseignements ! . Travail bien fait, dira le chef . Mais le discours du leader fustigeant les blancs racistes a marqué Stallworth …et si , pour savoir ce que concoctent comme actions  punitives , les hommes de la faction locale du KKK,  on les infiltrait. Adjugé !…sauf qu’un black ne ferait pas long feu, alors c’est sous son nom que son collège juif , Filip Zimmerman ( Adam Driver ) va le remplacer …Stallworth menant avec lui en coulisses , les investigations !…

Les cérémonies « nocturnes » du KKK ( Crédit Pjhoto : Univeral Film International France )

Spike Lee aime bien pousser le bouchon , sachant que le KKK est antisémite et négationnistes . En associant le « duo » – policier juif et policier black en position de surveillance et de secours  si ça tourne mal – pour infiltrer le Klan , il sait qu’il fera doublement mouche !. Les situations cocasses  se multiplieront qui permettront à nos deux compères ( interprétation de tous deux, époustouflante!) d’arriver à leurs fins . Le processus et les étapes de l’adhésion , le rituel de la cérémonie , les réunions où l’on décide les actions racistes destinées à faire régner la peur , le chef et manitou du KKK ( Topher Grace ), à qui Spike Lee fait dire des dialogues empruntés à l’actuel David  Duke , qui a soutenu Donald Trump lors de sa campagne électorale avec la stratégie d’un « racisme soft » susceptible de porter les idées du KKK au sommet de l’état ! .  On y voit , en narrateur ( Alec Baldwin ) imitateur de Trump dans l’émission TV « Saturday Night Live », ici  , éructant un discours raciste , pas piqué des vers ! . Spike Lee, fonce et fait mouche avec sa verve satirique et ses piques politiques qui  fustigent le nationalisme étroit , le racisme et la haine … il lui renvoie l’image du drapeau Américain souillé …qui en perd ses couleurs !.                                           C’est fort , et il dédie son film à la jeune femme , Heather Heyer, morte lors de la manifestation de Charlottesville où les racistes de tous poils hurlaient leur haine, en brandissant les armes …

(Etienne Ballérini)

BLACKKKLANSMAN de Spile Lee – 2018- Durée : 2h 16 .

AVEC : John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Topher Grace, Michael Buscemi, Harry Belafonte . Corey Hawkins, Ryan Eggold, Alec Baldwin…

LIEN : Bande -Annonce du film , Blackkklansman de Spike Lee.

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