Présenté en Compétition au festival de Cannes 2017 , le film de la cinéaste Britanique y a emporté le prix du scénario et du meilleur comédien pour Joaquim Phoénix qui y fait une prestation époustouflante. Un Polar psychologique, sombre, original et décapant !. A ne pas manquer…

La cinéaste Britanique, peu prolixe ( seulement quatre films en 18 ans !) mais si talenteuse , s’est imposée sur la scène internationale des festivals et dans le cœur des cinéphiles par son sens novateur de la mise en scène et par la radicalité de ses sujest qui laissent rarement indifférents . Elle en apporte encore la preuve avec A Beautiful Day, où le travail sur la dramaturgie servi par un certain formalisme , trouve un écho passionnant qui offre par ses éllipses , à la noirceur du sujet et à la violence sourde qui l’habite , une force indéniable . Un film coup de poing .. . la première séquence en est d’ailleurs emblématique, où , dans une rue sombre un homme , Joe , tueur à gages en mission, se fait attaquer par surprise dans son dos par un garde du corps . Son fort physqiue aidant, il répond avec détermination à l’agréssion , mettant à terre et neutralisant ce dernier. La scène , annonce par son traitement en plan-séquence à la violence stylisée, qui va s’inscrire au cœur du récit en forme de thriller aux accents psychologiques et politiques où , corruption, trafics et chantage sont de mise. Le mystère y est de surcroit, entretenu par un récit qui élude volontairement des espaces. Laissant la porte ouverte aux éventuelles méprises , offrant à la mécanique aveugle de la surenchère des règlements de comptes , une dimension irrépressible au déchaînement des pulsions ultra-violentes , auxquelles on assiste . Joe ( Joaqim Phoénix , encore impressionnant ) est un vétéran de la guerre d’Irak qui se retrouve engagé comme homme de main , d’un sénateur de la Côte- Est dont la fille a été enlevée , et qui est chargé de la retrouver . Au fil de ses recherches et des affrontements qui vont l’opposer aux trafiquants et autres maîtres – chanteurs, la violence à laquelle il est confronté réveille le souvenir de celle vécue sur le champ de guerre. Provoquant chez lui une sorte de « choc » psycho- traumatique . C’est l’aspect passionnant du récit et de ces « fragments du passé » et du présent qui s’entrechoquent , dont se fait l’écho cette scène étonnante du sac de plastic dans lequel il enveloppe son visage jusqu’à suffocation. Ou comme celle qui fait sourdre cette humanité meurtrie qui l’habite ( autre « flash » magnifique : la scène de l ‘homme qu’il a mitraillé et dont il accompagne l’agonie en musique ..), et qui lui procure des pulsions suicidaires….

Peu de moments de répit , et l’inexorable d’une violence contre laquelle il va tenter, une fois encore, de survivre. La thérapie, il va la trouver dans ces exercices du soldat combattant d’hier destinés à maîtriser la résistance à la souffrance , à la violence et à la peur de l’issue possible ( la mort… ) au combat. Chez Lynne Ramsay , le tueur- à- gages Joe , laisse entrevoir une fragilité qui vient de loin . Le traumatisme de la guerre n’explique pas tout , la bléssure est plus profonde que les cicatricces laissées sur son coprs par la guerre . Aussi il lui est impératif d’ exorciser les démons qui le hantent. La raison qui l’a poussé àaccepter ce « contrat » pour délivrer cette enfant des griffes des salauds pédophiles qui l’ont prise en otage , y est sans doute pour quelque chose .comme le laisse percevoir , la belle scène de la visite à sa vieille mère avec l’hommage amusé au Psychose d’Hictcock qui vient compléter les flashs-backs, souvenirs réguliers d’une enfance doulouresue qui remontent à sa mémoire. De fait, Joe fait tout un travail d’appropriation de ses traumas, à laquelle cette séquence renvoie ,la distanciation amusée , et la conscience de ceux-ci destinée à en désamorcer le poids de la douleur toujours présente . Douleur à laquelle il ne cesse de tester sa résistance ( la dent arrachée …) , afin de ne pas sombrer et pouvoir accomplir sa nouvelle mission …
La travail de Lynne Ramsay qui adapte, ici, librement une nouvelle de l’écrivain Jonathan Ames , est execptionnelle dans l’aproche des personanges et des tensions du récit dont elle laisse volontairement les zones d’intérrogations , qui finissent par enrichir la complexité et offrir une dimension supplémentaire aux cicatrices et à la descente au enfers ( vers la folie?) de Joe. Dont elle accompagne par un jeu d’ombres, de lumières et de couleurs appuyant les tensions émotionnelles, comme en fome de quête spirituelle . La cinéaste en construit , habilement , la mise en abyme dont elle organise par la richesse des sa mise en scène , les surprises au cœur du chaos de l’exfiltrationde la jeune fille . Le jeu de rôles et son retournement dont on vous laisse la surprise de la découverte, en est le pîment qui permet de raviver la réflexion du spectateur sur la thématique de la violence. Et du piége dans lequel, joe et la petite fille , se retrouvent prisonniers d’un engrenage dont , pour en sortir , ils finissent par pérpétuer le cycle infernal. Au bout du compte le « it’s au beautiful day » du titre du film et des mots prononcés au sortir du cauchemar par la jeune fille , n’est pas le « happy -end » attendu. Le chemin qui leur reste à faire dans ce monde où l’horreur quotidienne est le lot, est encore long …

Lynne Ramsay décrit ce chaos, , dans lequel Joe et Nina se retrouvent immergés , par une mise en scène faisant appel tous les éléments et artifices . Alternant le réalisme ( les scènes de rue dans New-York , les sonorités et silences …) , les images mentales ( Les flashs-backs cauchemardesques…) dont l’enrobage émotionnel s’inscrit dans les plans -séquences ( la beau travail sur les lumières et les couleurs ) et les gros plans incisifs au cœur desquels, les tensions restent -pour certaines- non élucidées . Zones d’ombres, séquences temporelles et ( ou ) fragmentées , comme éléments d’un puzzle . Le tout enrobé par le jeu vertigineux en immersion de Joaquin Phoénix qui apporte toute la complexité douloureuse et la fragilité , en même temps que cette résistance à la violence , que viendra soutenir par sa spontaneïté de jeu la petite , Nina ( Ekatérina Samsonov) , offrant à la noirceur du monde, son innocence et la lumière de son joli et profond regard . Lynne Rmasay, avec A Beautiful Day , signe un très grand film .
(Etienne Ballérini)
A BEAUTIFUL DAY de Lynne Ramsay – 2017 – Durée : 1h 25-
Avec: Joaquin Phoenix, Ekaterina Samsonov,, Alessandra Nivola, Alex Manette , John Doman , Judith Roberts , Dante-Pereira – Olson , Kate Easton …
LIEN : Bande-Annonce du Film : A Beautiful Day de Lynne Ramsay.
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