Je me souviens que Danielle Darrieux a eu 100 ans le 1er mai de cette année…

Je me souviens qu’elle aurait pu devenir cantatrice ou concertiste, mais aussi dessinatrice ou « faire carrière dans le commerce ». Mais à 14 ans, Danielle Darrieux fait ses débuts au cinéma dans Le Bal (1931) de Wilhelm Thiele. Le Cinéma n’est déjà plus muet.
Je me souviens de ses souvenirs de débutante :« Je ne savais pas ce qu’était ce métier, je n’avais rien compris, je disais simplement mon texte en étant le plus naturelle possible. Je n’avais même pas remarqué qu’il y avait un micro. Je jouais sûrement comme un pied mais cela plaisait au réalisateur. On m’avait posée là sans rien me demander… Je ne ressemblais pas à une femme, je n’étais qu’une fillette rêveuse… » Une Vie de cinéma d’Anne Wiazemski – France 5.
Je me souviens que Danielle Darrieux a tourné neuf films avec Henri Decoin, qui fut son mari : Le domino vert (1935), Mademoiselle ma mère (1937), Abus de confiance (1937), Retour à l’aube (1938), Battement de cœur (1939), Premier rendez-vous (1941), La vérité sur bébé Donge (1951), Bonnes à tuer (1954), L’affaire des poisons (1955).
Je me souviens que cette rencontre fut déterminante pour Elle : « J’ai épousé Henri Decoin en 1935. J’ai toujours eu une absolue confiance en lui et je lui ai obéi en tout. Sans ses conseils, son flair et son appui, je serais sans doute restée une jolie fille chantant et bêtifiant dans des productions mineures et j’aurais probablement quitté le métier assez rapidement. Il a su me mettre en valeur et me persuader que je pouvais jouer de grands rôles dramatiques. Il en a même écrit pour moi, m’imposant ainsi dans un emploi ou personne ne m’imaginait et ne me voulait. Il m’encourageait qunad je perdais confiance ou quand je voulais abandonner. C’est à lui, et à lui seul, que je dois d’être ce que je suis devenue. »

Je me souviens que Danièle Darrieux a chanté dans la plupart de ses premiers films et enregistré de nombreux disques (… et CD).
Je me souviens que Danielle Darrieux a plus de 100 films dans sa filmographie.
Je me souviens que Danielle Darrieux a également travaillé au cinéma sous la direction de Billy Wilder, Robert Siodmak, Anatole Litvak, Maurice Tourneur, Marcel L’Herbier, Marcel Achard, Joseph Mankiewicz, Max Ophüls, Claude Autant-Lara, Christian Jaque, Sacha Guitry, Gilles Grangier, Raymond Bernard, Julien Duvivier, Deny de la Patellière, Claude Chabrol, Henri Verneuil, Jacques Demy, Paul Vecchiali, André Téchiné, Claude Sautet, Agnès Varda, François Ozon…
Je me souviens qu’elle a eu pour partenaires au grand écran : Harry Baur, Jean-Pierre Aumont, Albert Préjean, Charles Vanel, François Périer, Pierre Brasseur, Jean Gabin, Madeleine Renaud, Claude Dauphin, Simone Signoret, Jean Marais, Bernard Blier, Françoise Arnoul, Vittorio De Sica, Ivan desny, Martine Carol, Gérard Philipe, Jean-Pierre Aumont, Viviane Romance, Arletty, Roger Hanin, Paul Meurisse, Lino Ventura, Jean-Claude Pascal, Noël-Noël, Charles Denner, Michèle Morgan, Alain, Delon, Madeleine Robinson, Jean-Claude Brialy, Mel Ferrer, Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Jean Seberg, Victor Lanoux, Dominique Sanda, Daniel Auteuil, Sandrine Bonnaire, Jean Rochefort, Nicole Garcia, Jean-Pierre Léaud, Lambert Wilson,Jeanne Moreau, Fanny Ardant, Anouk Aimée, Françoise Fabian, Isabelle Huppert, Fanny Ardant, Emmanuelle Béart, Firmine Richard, Virginie Ledoyen, mais aussi Richard Burton, Fredric March et Peter Cushing… Je me souviens d’avoir oublié bien d’autres Artistes…

Je me souviens de Danielle Darrieux à propos de ses rôles : « Je suis légère, je suis une actrice légère, je ne suis pas une femme légère mais je jouais les femmes légères. On m’en a donné beaucoup à jouer. C »est drôle d’ailleurs parce que je suis le contraire d’une femme légère. J’aime bien pourtant me donner l’apparence de cela. »
Je me souviens également qu’on l’a vue sur le petit écran dans de nombreux téléfilms et dans des séries comme Miss (1977 – 6 épisodes) de Roger Pigaut, Bonjour Maître (1986 – 12 épisodes) de Denys de la Patellière, Série Noire (1989 – 6 épisodes) de Giovanni Fago, ou Jalna (1994 – 8 épisodes) de Philippe Monnier, d’après Maso de la Roche.
Je me souviens que Danielle Darrieux a aussi une très belle carrière sur les planches. Elle a joué, notamment, Anouilh, Bernstein, Coward, Feydeau, Guitry, Marceau, Musset, Sagan. Elle a eu pour metteur en scène : Henri Bernstein, Pierre Fresnay, Raymond Gérôme,Christophe Lidon , Pierre Mondy, Yves Robert et tant d’Autres !

Je me souviens du coup, qu’elle a reçu un César d’honneur en 1985, un Molière d’honneur en 1997, un Molière de la meilleure comédienne pour Oscar et la dame en rose de Eric-Emmanuel Schmitt, en 2003, d’un 7 d’Or de la meilleure actrice pour Jalna de Philippe Monnier en 1995 et le Globe de Cristal d’honneur en 2010.
Je me souviens que Catherine Deneuve est sa fille pour la 3e fois sur le grand écran (Les Demoiselles de Rochefort, Le Lieu du crime, Huit femmes).Le Cinéma est dans l’ère du numérique.
Je me souviens que Danielle Darrieux a eu 100 ans le 1er mai et que le Festival de Cannes avait prévu de lui rendre Hommage. Paul Vecchiali l’aurait très probablement accompagné En haut des marches
Je me souviens de la postface de Christian Dureau dans la monographie qu’il lui a consacrée « Ingénue dans les années 30, femme fatale durant les sixties, mamie aujourd’hui, Danielle Darrieux a traversé l’histoire du cinéma telle une merveilleuse étoile brillant au firmament. Discrète au quotidien mais omniprésente dans son métier, belle toujours, exigeante aussi, elle restera à jamais l’une des plus grandes stars françaises de l’écran. »
Je me souviens des mots d’Alain Riou (Critique Ciné) dans son blog du 27 avril :
« Piquante, fine, nerveuse et rêveuse à la fois, elle a toujours su mêler, ce qui est unique, le sexy des grandes séductrices, et la saveur des actrices de composition. Musicienne, chanteuse, habile à la danse, rieuse, profonde, tragique au besoin, elle a fait et fera sans doute encore de tous ses rôles un ruban d’inventions, de surprises, dont chaque seconde, chaque image dispense une intense saveur ».
Je me souviens qu’elle disait « Ce qui est inévitable n’a pas d’importance ». L’inévitable est arrivé Madame Danielle Darrieux. Votre carrière demeurera bien plus que très importante. Merci à Vous.
A voir (et à écouter) :
Danielle Darrieux évoque sa carrière (INA – 6 mn)
Danielle Darrieux « La complainte des infidèles » (1952)
Extrait de Madame de… Max Ophüls (1953 – 3mn)
Extrait de En haut des marches de Paul Vecchiali (1983 – 2mn)
Extrait de Huit femmes de François Ozon (2001 – 3mn46)
Danielle Darrieux souvenirs et chansons (7mn36)
Hommage à Danielle Darrieux pour ses 100 ans.
A lire :
Danielle Darrieux, une femme moderne de Clara Laurent – Hors Collection – 2017 – 400 pages
Danielle Darrieux 80 ans de carrière de Christian Dureau – Editions Carpentier 2011 – 144 pages
Philippe Descottes
[…] agacée en voyant le titre d’un article qui lui était consacré après la disparition de Danielle Darrieux et intitulé « La doyenne ». A juste titre, car la doyenne des comédiennes françaises se nomme […]
[…] le roman d’Alexandre Dumas. France 5 à 0h05 Mardi 2 Marie-Octobre de Julien Duvivier (1959). Avec Danielle Darrieux. France 3 à 13h50 Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1994). Avec Tom Cruise et Brad Pitt. […]
[…] oublier la contrebande de diamants qui fit sa fortune…Comédie policière avec Fernandel, Danielle Darrieux et Jean-Pierre Marielle. France 3 à 13h35 – Port Authorityde Danielle Lessovitz (2019 […]