Je me souviens
Isabelle, Michael et Cannes. Avec Happy End, Isabelle Huppert retrouve Michael Haneke. Je me souviens que le comédienne avait déjà travaillé sous sa direction dans Amour, Le temps du Loup et La Pianiste, trois longs métrages présentés en compétition à Cannes.
Et de trois pour Michael Haneke ? Je me souviens que le réalisateur Autrichien a déjà remporté la Palme d’Or à deux reprises, en 2009 avec Le Ruban Blanc, et en 2012 avec Amour. Si Happy End venait à être couronné dimanche soir, le cinéaste serait alors le premier cinéaste à la décrocher trois fois.
Cannes, le dernier endroit où l’on rigole ? Une image vraie et fausse à la fois, mais je me souviens qu’en 1953 furent attribués un Prix international du film de divertissement (Lili de Charles Walters) mais aussi un Prix international du film de la bonne humeur (Bienvenue, Mr Marshall de Luis G. Berlanga)…
Et la musique de film alors ? Elle a disparu du palmarès officiel depuis 1977. Je me souviens qu’en 1946 le Prix Sacem de la meilleure partition musicale a été décerné à Georges Auric compositeur de la bande originale de La Symphonie pastorale. Devenu la Prix pour la partition musicale, il a été attribué en 1951 à Joseph Kosma pour Juliette ou la clé des songes réalisé par Marcel Carné, et en 1977 à Norman Whitfield pour Car Wash de Michael Schultz.
Un habitué de la sélection officielle. Hommage à André Téchiné ce jour. Je me souviens que le cinéaste est venu dix fois à Cannes dans la Sélection officielle dont 6 en compétition.
Nicole Kidman se met en quatre. L’actrice est omniprésente cette année avec quatre films. The Killing of the Sacred Deer de Yorgos Lanthimos et The Beguiled de Sofia Coppola, en compétition officielle. How to Talk to Girls at Parties de John Cameron Mitchell et la nouvelle saison de la série Top of the Lake, hors compétition. Je me souviens que son premier film cannois était Horizons Lointains de Ron Howard présenté en clôture du Festival 1992.
Titanesque. Pierre-Wlliam Glenn est Président de la Commission Supérieure Technique et le directeur technique du Festival, ce souvient qu’en 2016, 1853 projections ont été gérées par la CST et les personnels du Palais pendant les 12 jours du Festival, Marché du Film compris.
Les photos souvenirs
Carmen Maura – Kati Outinen – (c) Philippe Prost
Des mots pour le dire
« Cannes, c’est une corvée. J’ai jamais aimé. Pendant le tournage de Happy End (…) il y avait une scène où je devais aller dans l’eau, elle était à 16 degrés, et ça durait trois jours», raconte-t-il. «Alors j’ai dit à la productrice: «Je le fais, mais vous ne me demandez pas d’aller à Cannes». Elle m’a répondu: «Si vous voulez». Malheureusement, elle m’a dit après: «Cannes, c’est très important, vous n’avez pas le droit de ne pas y aller ». Jean-Louis Trintignant (Entretien accordé à L’Obs du 4 mai 2017)
« Le Festival est une kermesse ridicule et inutile, un prétexte hypocrite pour se défouler et faire des affaires. Pendant que bobonne est à Paris, on se laisse goberger et abreuver en courant le guilledou… » Hervé le Boterf, journaliste de Cinémonde
« Cher en mini-jupe et en perruque balai vient prendre son prix d’interprétation. Stupeur de ses fans : c’est comme si Lio ou Nina Hagen débutaient à la Comédie Française. » France Roche, journaliste cinéma (1985 – citée par Alomée Planel « 40 ans de Festival Cannes le cinéma en fête » – Londreys, 1987)
« Une grande sélection c’est grâce aux films, mais une mauvaise sélection, c’est de la faute du sélectionneur » Thierry Frémaux (2006).
De bonnes pages pour un scénario
L’histoire vraie de Paul Grappe qui a inspiré Nos Années Folles d’André Téchiné, a fait l’objet d’un essai des historiens Danièle Voldman et Fabrice Virgili, La Garçonne et l’assassin (Payot), et d’une bande dessinée de Chloé Cruchaudet, Mauvais genre (Delcourt).
(Philippe Descottes – Crédit photo : Philippe Prost)