Je me souviens à peine qu’ Un Homme et une Femme de Claude Lelouch a déjà 50 ans

Je me souviens que Jean-Louis Trintignant devait être médecin dans le scénario original, mais il suggéra de devenir pilote automobile. Ce qui fut fait. Il est vrai qu’il est le neveu du coureur automobile Maurice Trintignant et pilote lui-même.
Je me souviens à nouveau que le film a été tourné en noir et blanc, mais aussi en couleurs.
Je me souviens des « Da ba da ba da da ba da ba da » de Nicole Croisille, des paroles et de l’interprétation de Pierre Barouh et de la musique de Francis Lai.
Je me souviens que le cœur de Pierre Barouh a lâché le 28 décembre de cette année. Auteur-compositeur et interprète, il était aussi, à l’occasion, acteur. Il avait sa maison de production, Saravah, et il a fait découvrir, entre autres, Jacques Higelin, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, Naná Vasconcelos, Pierre Akendengué, ainsi que la bossa nova.
Je me souviens que le tournage du film s’est effectué en hiver. « (…) les lumières d’hiver qui sont vraiment plus belles que tout en Normandie, où on a tous les climats dans la même journée. Elles sont sublimes quand il y a du mauvais temps et que le soleil passe à travers.» déclara plus tard Claude Lelouch.
Je me souviens qu’un Homme et une Femme ce fut comme une règle de trois. Claude Lelouch a travaillé au scénario avec Pierre Uytterhoeven en trois semaines, le film a été préparé en trois semaines, tourné en trois semaines et monté en trois semaines.
Je me souviens des peurs d’Anouk Aimée sur le tournage. Peur de la voiture et de la vitesse, peu de monter à cheval, peu de monter sur un bateau et de la mer déchaînée…
Je me souviens que c’est Jean-Louis Trintignant qui a proposé à Claude Lelouch de prendre Anouk Aimée. Mais Romy Schneider avait été envisagée un moment.
Je me souviens que le petit Antoine, le fils de Jean-Louis Trintignant dans le film, est Antoine Sire, le fils de Gérard Sire, le speaker radio dont on entend la voix
Je me souviens que Souad Amidou, la fille d’Anouk Aimée dans le film, deviendra comédienne au cinéma, au théâtre et à la télévision, mais aussi scénariste et réalisatrice.
Je me souviens qu’Anouk Aimée et Pierre Barouh tombèrent amoureux sur le tournage et se marièrent.
Je me souviens qu’après Un Homme et une Femme, Anouk Aimée tournera huit autres longs métrages sous la direction de Claude Lelouch.

Je me souviens Jean-Louis Duroc (Jean-Louis Trintignant) et Anne Gauthier (Anouk Aimée) se retrouvant à Deauville mais aussi à Cannes, vingt ans plus tard, dans Un homme et une femme : Vingt ans déjà, toujours dirigés par Claude Lelouch.
Je me souviens que Jean-Louis Trintignant tournera également avec Claude Lelouch dans Le Voyou (1970), Viva la vie ! (1984) et Partir, revenir (1985).
Je me souviens qu’au cinéma, après une Ford Mustang, c’est une Coccinelle (VW) qui se distingua à Monte-Carlo dans La Coccinelle à Monte-Carlo (1977). Moins prestigieux quand même.
Je me souviens que, dans Un Homme et une Femme, Jean-Louis Duroc dispute les 24 Heures du Mans, comme le fera plus tard, en 1970, Michael Delaney, interprété par Steve McQueen dans Le Mans de Lee H. Katzin (1971).
Je me souviens dans Un Homme et une Femme des images de la Gare Saint-Lazare d’où partent les trains pour la Normandie. Direction la gare de Trouville/Deauville pour Deauville bien sûr, mais aussi à la recherche de Tigreville sur la piste d’Un Singe en Hiver. Ou direction Le Havre à bord de « la Lison » avec Jacques Lantier son mécanicien, dans La Bête humaine.
Je me souviens qu’à propos d’Un Homme et une Femme, Henry Chapier écrivait (in « Combat« , mai 1966) : « Une addition d’éléments jolis, frais et gentils, cela ne suffit pas pour faire un film… Il ne manque à Lelouch aucune qulité d’opérateur ou « reporter », mais l’essentiel de ce que l’on attend d’un créateur (…) à savoir, une idée originale et personnelle sur le monde, les êtres, les choses ; un regard curieux, aigu, inquisiteur… ».
Je me souviens qu’à propos d’Un Homme et une Femme, Robert Chazal écrivait (in « L’Avant-Scène Cinéma » – Décembre 1966) : « (…) Lelouch a réussi, le premier, le film d’une totale spontanéité que tant d’autres jeunes ont cherché à faire sans y réussir : un merveilleux roman d’amour à cœur ouvert. »

Je me souviens qu’Un Homme et une Femme a remporté en 1966, à Cannes, le Grand Prix du XXème Anniversaire du Festival International du Film (la Palme d’Or ne sera réattribuée qu’en 1975), et, en 1967, deux Oscars (celui du Meilleur film en langue étrangère et du Meilleur scénario) et deux Golden Globes (prix de la presse étrangère à Hollywood).
Je me souviens que 4.269.653 spectateurs français ont vu le film lors de sa première sortie.
Je me souviens que Jean-Louis Trintignant a été l’Invité d’honneur des 20e Œillades d’Albi et qu’on le reverra au cinéma, très probablement en mai prochain, dans Happy End de Michael Haneke.
Je me souviens qu’Un Homme et une Femme ressort en version restaurée dans 150 salles.
Voir la bande-annonce d’Un Homme et une Femme (Sophie Dulac Distribution)
Philippe Descottes
[…] La bande annonce et présentation des Plus belles années d’une vie (Metropolitan Film) Extrait de la bande originale (enregistrement) Nicole Croisille/Calogero – Musique Francis Lai (Metropolitan Film / Calogero) Je me souviens de… Un homme et un Femme […]
[…] Deniz Gamze Ergüven. Quinzaine des Réalisateur 2015. OCS City à 23h35.Lundi 18 maiUn Homme et une Femmede Claude Lelouch (1966). Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée, les « Dabadadada… » de […]
[…] s’être inspiré de ce Classique pour… Star Wars (1977). Arte à 22h30. Mardi 11 Un Homme et une Femme de Claude Lelouch (1968 – 1h40). Anne ne se remet pas de la disparition de son mari, mort dans un […]
[…] Lelouch de Gilles Nadeau (2004 – 0h52). Documentaire/biographie sur le réalisateur d’Un Homme et Une Femme. OCS Géants à 17h50 – La Bonne année de Claude Lelouch (1973 – 1h55). Quand un malfrat […]
[…] Mais c’est l’année 1966 qui aura été une autre étape importante dans sa carrière avec Un Homme et une Femme de Claude Lelouch, « petit film fauché » qui remportera le Grand Prix du Festival […]