Bleu Azur pour un jazz automne hiver

Aux quatre coins de la Côte d’Azur, l’automne/hiver ne sera pas frileux. Cagnes sur Mer, Nice, La Gaude, Monaco en tête de liste et Antibes qui renoue avec la Note Bleue en cette saison car, après Jazz à Juan en été, c’était silence radio. La maison du Tourisme a compris qu’il fallait voir çà de plus prés en proposant une série de concerts labellisés Jammin’Juan.

Après avoir proposé en 2003 un pari jazz hors saison estivale avec Juan Révélations où la star internationale Youn Sun Nah avait été révélée, Antibes récidive avec Jammin’ Juan (1)

Un titre pas évident à identifier si on ne s’intéresse pas au jazz, pour les aficionados, bien sur, le mot Jam renvoie à « faire le bœuf » avec des musiciens qui ne se connaissent pas forcement. Bref, ne mégotons pas, le jazz est présent pour cette fin d’année et se décline sur trois soirées. En octobre on a entendu Déborah de Blasi quartet, le jazz manouche d’Accordi Disaccordi et la pointure internationale Louis Winsberg, l’un des fondateurs du groupe Sixun, et en 2000 avec un autre groupe très différent, Jaleo, un voyage dans le monde avec le Flamenco, la musique indienne et andalouse avec chants et danses mais le plus souvent la patte du musicien de jazz est très présente. Pour cette nouvelle création, il avait choisi le Palais des Congrès d’Antibes pour présenter son troisième Opus du triptyque Louis Winsberg Jaleo  For Paco(1).

musiciens

 

Louis Winsberg : Moi, j’ai approfondi dans un certain sens ce qui est le plus méditerranéen qui est assez inspiré du Flamenco, ce n’est pas complètement flamenco non plus mais, pour moi, c’est un groupe qui reste un groupe de jazz avec des artistes flamencos, avec des rythmes flamencos avec de la danse, du chant, c’est surtout çà la différence.

JP Lamouroux : guitares, guitares, vous avez toujours envie de découvrir cet instrument à travers des musiques du bout du monde, qu’en est-il ?Louis Winsberg : j’ai toujours fait ça, j’ai toujours eu plein de guitares et des guitares un peu ethniques, un peu particulières. Il y a le Saz qui est un ancien instrument, c’est un luthier français qui s’appelle Hervé Prudent qui a fait çà, il s’est inspiré du Saz turc mais, c’est un Saz qui fait des basses en même temps, et il y a un autre instrument qui s’appelle un Spakr (2) , il n’y a qu’un modèle, c’est une sorte de petit banjo qui sonne un peu comme un violon, il y a aussi une mandoline et une cithare, on est deux à les jouer dans cette formation.

Louis Winsberg : j’ai toujours fait ça, j’ai toujours eu plein de guitares et des guitares un peu ethniques, un peu particulières. Il y a le Saz qui est un ancien instrument, c’est un luthier français qui s’appelle Hervé Prudent qui a fait çà, il s’est inspiré du Saz turc mais, c’est un Saz qui fait des basses en même temps, et il y a un autre instrument qui s’appelle un Spakr (2) , il n’y a qu’un modèle, c’est une sorte de petit banjo qui sonne un peu comme un violon, il y a aussi une mandoline et une cithare, on est deux à les jouer dans cette formation.

JP L : Comment s’est préparé ce CD ?

Louis Winsberg : Il a eu plusieurs noms, il s’appelait Jaléo 3, c’est le 3ème album de Jaléo pendant un bon moment et, comme il y a eu la mort de Paco de Lucia qui est arrivée en plein milieu d’écriture, j’ai eu envie de lui dédier ce disque parce que sans Paco, je n’aurais certainement pas fait cette musique là, ce ne sont que mes compos ,

c’est un espace un peu particulier, je me sers d’un univers qui a d’autres codes instrumentaux. Il n’y a ni piano, ni sax, ni trompette dans ce groupe, ce sont surtout des percussions, des voix et des guitares et je me suis aussi servi de la danse pour composer un morceau qui m’est assez particulier mais dans le jazz, il n’y a pas beaucoup de gens qui cherchent dans ce sens là.

talents-jazz

JP L : La forte présence des différentes sonorités dont celles de la danse éclipse parfois votre guitare, qu’en est-il ?

Louis Winsberg : Oui, ça dépend des morceaux, il faut que le disque soit bien mixé, il faut qu’on fasse quelques concerts pour que tout çà se mette bien en place mais c’est sûr, quand il y a la danse flamenco, elle prend un peu le dessus sur les instruments parce que c’est très puissant et particulièrement prenant.

JP L : Pour beaucoup, vous restez inclassable, jazz, flamenco, jazz rock, manouche, qu’en pensez vous ?

Louis Winsberg : Le jazz, c’est assez inclassable, il faut que ça le reste, il prend toujours de nouvelles formes, il ne faut pas essayer de le mettre en prison. On a de plus en plus de calibrations qui sont très, très compartimentées. Moi, je gratte ma guitare sans penser à ce genre de réflexion, il y a des choses qui me plaisent, je les mets de côté et puis après, je creuse les pistes, vous savez, ma vie c’est toute une vie de musique…ça développe l’imaginaire…la musique, ça ne peut faire que du bien quelque soit son style.

winsberg

JP L : Vous restez un musicien du Sud, pourrait on dire, on avait découvert votre carte d’identité, par exemple quand vous avez enregistré la Danse du Vent, ça reste d’actualité ?

Louis Winsberg : cela remonte à loin tout çà, l’époque où j’avais travaillé avec la Compagnie l’Esquisse pour le ballet Plein Soleil…j’ai toujours aimé ce vent de la Méditerranée, ça rend un peu fou (rires), regardez bien le nombre de pays qui bordent cette mer et écoutez toutes leurs musiques, intéressez vous à leurs cultures qui ont donné un brassage extraordinaire dans toutes les formes artistiques…oui, oui , je me sens bien par ici, je vogue sur la Méditerranée.

Jammin’Juan se poursuit avec, dès le 19 novembre, l’un des meilleurs pianistes, compositeurs arrangeurs du moment, Fred D’Oelsnitz, il se produira en trio. Dans la même soirée, le groupe Festen qui avait remporté en 2010 le Golden Jazz Trophy et un troisième concert avec le trio De Beren Gieren qui surfe avec succès sur leur dernier Opus One Mirrors Many. Nous reparlerons dans une autre rubrique des concerts qui vont se dérouler en cette fin d’année, avec notamment le festival « Sous les bigaradiers » à La Gaude et celui de Monte Carlo ainsi qu’un super concert qui nous attend sous l’égide de Nice Jazz Live avec la venue du guitariste Mike Stern ce jeudi au Forum Nice Nord.

Allez, allez, l’automne jazzique sera chaud !!!

Jean Pierre Lamouroux

(1)Sabine Romero, danse, voix, cajun

Alberto Garcia, voix, guitare

Cedric Band, sax,, guitare, mandoline

Stéphane Edouart, percussions

(2) Nom également d’un groupe où l’on retrouve l’âme tzigane créé par ce même luthier en 2008 à Besançon. Il se produit aussi dans des manifestations «  spectacles de rue » et il a enregistré 2 CD.

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