Du 30 septembre au 9 octobre se déroule à Toulouse Cinespaña, le rendez-vous incontournable du cinéma espagnol. Au programme de cette 21e édition…
Vendredi soir, les projections de Mi gran noche, la nouvelle « comédie » d’Álex de la Iglesia et Sexo, maracas y chihuahuas, un documentaire de Diego Mas Trelles, donneront le coup d’envoi de la 21ème édition de Cinespaña. Comme beaucoup de manifestations culturelles, le festival a subi une baisse des subventions qui est estimée à 30.000 €. Malgré la diminution des ressources et les conséquences sur le fonctionnement, et en dépit des interrogations sur l’édition 2017, le traditionnel rendez-vous du cinéma espagnol, le plus important d’Europe hors Espagne en nombre de films présentés au public (120 en 2015), offre une nouvelle fois une programmation riche et variée.

Temps fort de la manifestation, la Compétition officielle, avec les sélections longs-métrages de fiction, courts-métrages, documentaires et nouveaux réalisateurs. Du côté des longs métrages, sept films de fiction qui n’ont pas (encore) de distributeurs en France, sont proposés. Les cinéastes Ignacio Vilar, dont le film A Esmorga avait marqué les esprits l’année dernière et notamment celui des membres du Jury présidé par Yves Boisset (Meilleur réalisateur, Meilleur photographie et Prix d’interprétation masculine pour les trois interprètes principaux), Jonas Trueba (Violette d’Or en 2013 avec Los ilusos) et Isaki Lacuesta (ouverture 2015 avec Murieron por encima de sus posibilidades), font leur retour. Parmi les cinq films retenus dans la catégorie « Nouveaux réalisateurs », trois sont des premiers longs métrages de fiction. Les festivaliers pourront donc découvrir La puerta abierta de Marina Seresesky, Ira de Jota Aronak et El rey tuerto de Marc Crehuet. La section Panorama permettra de découvrir la production espagnole récente (longs, courts, documentaires).
Les différents jurys et le public (qui pourra également voter pour un film de la sélection Panorama)récompenseront les films, les réalisateurs, acteurs et professionnels du cinéma espagnol. Le jury longs métrages, qui décernera entre autres la célèbre Violette d’Or du Meilleur film, est présidé cette par l’acteur et réalisateur Serge Avedekian (Le scandale Paradjanov). Il sera entouré de la comédienne Laura Del Sol, du producteur et photographe Alain Coiffier et de l’acteur, réalisateur et producteur Pierre-Louis Rajot. Dans les autres sections, Cinespaña ira à la découverte du cinéma des Iles Baléares et du cinéma basque. Depuis 20 ans, chaque année, ont été présentés des films de production basque, comme Loreak de Joan Garaño et Jose María Goenaga en 2015 (Prix de la meilleure interprétation féminine et de la meilleure musique), mais c’est la première fois que le festival dédie un cycle propre à ce cinéma ancré dans une réalité sociale et une culture si spécifiques à travers deux long métrages et dix courts primés dans les festivals internationaux.

Par ailleurs, le festival rendra hommage au réalisateur Miguel Picazo, l’un des précurseurs du Nouveau Cinéma Espagnol dans les années 1960, décédé en avril dernier, au producteur catalan Paco Poch et à Sergi López. Le grand comédien évoquera son travail d’acteur lors d’une rencontre avec le public à la Cinémathèque de Toulouse le vendredi 7 octobre. A cette occasion, seront projetés, Un día perfecto para volar de Marc Recha et Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Toro. A n’en pas douter un grand moment de cette 21e édition.
L’Histoire, à la fois celle du cinéma et celle de l’Espagne, qui tient une place importante depuis l’origine de Cinespaña, comme l’évoquait Patrick Bernabé, vice-président et directeur de la programmation, sera une nouvelle fois présente, avec « Mélo Anar », qui proposera trois mélodrames produits par la Confédération Nationale du Travail entre 1936 et 1937, et « Eros au temps du cinéma muet », avec trois films érotiques muets tournés dans les années 1920, dont le roi Alfonso XIII aurait été le producteur.

Enfin, après « 40/40 : regards sur la dictature, 40 ans de dictature et 40 ans de démocratie », une sélection de films militants sur les années Franco et celles qui ont suivi, en 2015, il sera de nouveau question de la Guerre civile espagnole avec l’écrivain et historien britannique Paul Preston qui rencontrera le public à l’occasion de la sortie en France de son dernier livre, « Une guerre d’extermination. Espagne, 1936-1945 » (Ed Belin).
En 2016, Cinespaña a accueilli 28.900 personnes (dont 18.310 entrées cinéma). Malgré le contexte, ses organisateurs espèrent que les festivaliers seront au moins aussi nombreux. (à suivre).
Pour en savoir plus rendez-vous sur le site officiel de Cinespaña
Une courte vidéo sur Sergi López.
Philippe Descottes
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