Le cinéma Italien est à nouveau en deuil , le cinéaste Giuseppe Ferrara auteur d’une longue filmographie et de films engagés ( Cent Jours à Palerme et Il Caso Moro ) est décédé à l’hopital Polyclinique de Rome des suites d’un arrêt cardiaque , il avait 84 ans. s’il était moins connu hors de son pays que les cinéastes qui ont écrit les grands pages du cinéma politique italien comme Francesco Rosi ou Elio Petri , il n’en a pas moins été une figure importante consacrant une grande partie de sa filmographie à ausculter la société Italienne et a dénoncer les dérives politiques et mafieuses ….

Né à Castelfiorentino dans la Province de Florence en 1932 , étudiant en lettres , il s’intérresse très rapidement au cinéma et consacre une thése au Cinéma Néo-réaliste Italien , fonde aussi une ciné -club où il fera une programmation tès centrée sur le nouveau cinéma Italien . Puis se rendra dans la capitale Romaine pour y poursuivre sa pasion et y décrocher un diplôme de Réalisation. En même temsp qu’il continue de se passionner pour ce Cinéma Italien engagé auquel le mouvement Néo-rélaiste de l’après-guerre a donné naissance et ouvert des perspectives nouvelles . Admirateur de Cinéaste comme Rossellini ou De Sica , il se consacre aussi à des écrits au début des années 1960 sur les oeuvres de Luchino Visconti et Francesco Rosi. C’est aussi à cette période qu’il se tourne vers la réalisaton de documentaires ( près d’une centaine tout au long de sa carrière ) sur des thématique sociétales et Politiques . S’il s’y réfère à l’histoire proche et au passé avec par exemple son film sur la résistance ( Brigata partigiana ) , il se fera aussi dénonciateue de l’omertà mafieuse en Sicile (Le Streghe a Pachino / 1965 ) ou plus largement sur les affaires liées au rôle et à l’ingérance de la CIA dans les affaires politiques des pays étrangers . Confronté à la difficulté de réaliser et produire de telles oeuvres polémiques et alternatives , il fondera en 1969 la Coopérative Ciné 2000 destiné à réunir des fonds et à les promouvoir …

Ce sera aussi la possibilité pour lui, de passer à la réalisation de longs métrages et c’est avec Il Sasso in Bocca ( 1969 ) qu’il s’y collera dénonçant avec vigueur , via la forme du docu-fiction mélangeant reconstitution et imagfes d’archives , la naissance et la pontée du pouvoir Mafieux en Italie . Une oeuvre qui va lui permettre de poser les jalons de sa future filmographie de dénonciation citoyenne . Et aussi de l’élargir à une réflexion sur la politique internationale dont Faccia di Spia ( Visage d’espion ) en 1975 ouvre la réflexion on l’a dit sur le Rôle de la CIA . Dans le cadre de ce travail collectif Giuseppe Ferrara avec la collaboration de Césare Zavattini , figure mythique di cinéma Italien , va pouvoir concrétiser son projet d’investigation de la réalité . Et se pencher sur de nombreux sujets à résonnance nationale ( le « suicide » de L’anarchiste Giuseppe Pinelli , la politique intérieure italienne et la Mafia ) , mais aussi les sujets de politique internationale ( l’assassinat de Kennedy , Le régime des Colonels Grecs , le coup d’état au Chili … ) . Un travail de réflexion à la fois cinématographique sur les formes ( du documentaire et de la fiction ) mais aussi sur le fond : trouver et offrir une réponse alternative à la politique d’information du ( des ) pouvoir (s) en place…

C’est avec son long métrage Cent Jours à Palerme (1984 ) qu’il va connaître la reconnaissance en dehors de son pays . le film qui est centré sur son théme de prédilection , la dénonciation du pouvoir Mafieux en Italie, raconte les événements qui se sont déroulés dans la Ville Sicilenne et ont conduit à l’assassinat du Général Carlo Alberto Della Chiesa . Le film s’appuyant sur une distribution Italo-Française et des comédiens de qualité et aimés du grand public ( Lino Ventura , Giuliana De Sio , Adalberto Maria Merli …) est un succès national et international . Le Cinéaste qui a bénéficié pour le porter à son terme de l’auppui de nombreuses associations culturelles , trouve aussi dans son approche de la fiction, la tonalité de la mise en scène plus classique qui , tout en lui offrant une approche plus immédiate , ne s’éloigne pas des objectifs qui jusque là on guidé sa volonté de permettre une approche et une réflexion sur cette « gangrène » mafieuse qui ne cesse de peser sur la société . Et lui permet de porter un regard sans concéssions , sur la face cachée , celle de la violene qui pèse de plus en plus sur le quotidien de son pays , entraînant une sorte de surenchère dont se fera l’écho significatif le meutre d’Aldo Moro ( Il caso Moro / 1986 ) dont il retrace huit ans après les événements qui ont secoué la républque Italienne , l’adaptation du récit fait par Albert katz qui participera à l ‘écrture du film. Interprété par le Grand Gian Maria Volonté et construit avec une rigueur exemplaire où le spectaculaire est exclu, retraçant les 55 jours de l’enlèvement ( avec le recours aux lettres de ce dernier écrites durant sa détention ) jusqu’à final tragique. …

Giuseppe Ferara , ne surfera pas sur le succès et continuera à tracer sa route en se plongnat à nouveau dans l’exploration documentaire du réel, se trouant vers l’actualité mondiale comme par exemple son portrait du Nicaragua après la Dictature de Somoza (Contra-diction , il caso Nicaragua / 1988 ) et son avenir pris entre les feux de la politqiue extérieure Américaine de Robald Reagan appuyant la guérilla des « contras » . il se penchera aussi sur la Colombie et le trafic de Stupéfiants ( Narcos / 1992 ) . Revenant encore et toujours sur la société italienne , consacrant un documentaire sur la Loge P2 à la télévision Italienne et un film au Juge Falcone ( Giovanni Falcone/ 1993 ) assasiné par la mafia , ou, sur le scandale de la Banque Ambrosiano (Les banquiers de dieu – les cas Calvi / 2002 ) qui défia la Chronique où se retrouvèrent impliqués le monde de la Finance Milanaise , le Vatican , la loge Maçonnique P2 , les services secrets Italiens et Anglais . Consacrant son dernier long métrage au syndicaliste qui défia les brigades Rouges ( Guido ché sfido le brigate Rosse / 2007 ) qui sera mené à terme après avoir connu des péripéties de psot-production et preduit pa r la RAI qui ne le programmera …qu’ne 2009 !. Celà ne l’empêchera pas de rester actif participant au film collectif ( All Human Rights for All / 2008 ) et de travailler à une Mini-série Télévisée , Roma Nuda ( 2013 ) restée à ce jour inédite .
Giuseppe Ferrara aura eu un parcours singulier et profondément engagé qui a laissé une empreinte profonde dans le cinéma Italien qu’il aura contribué à sortir de certains carcans . Son oeuvre , peu ou mal connue , hors de son pays mériterait d’être redécouverte.
(Etienne Ballérinin)