La foule sur la croisette pour la montée des marches , les flashes ont crépité pour la soirée inaugurale de la 69 ème édition Cannoise . Du beau monde et Woody Allen et son équipe pour la présentation hors compétition de son film Café Society , qui a conquis le public et la critique en nous entraînant dans le sillage de son héros qui quitte son Bronx natal et sa famille pour aller la découverte de l’Hollywood des années 1930 et de ses stars. Choc des milieux sociaux et des sentiments. Subtilité des dialogues et mise en scène sophistiquée pour un regard désenchanté sur les individus et leurs destinées qu’ils ont du mal à maîtriser …
( retrouvez en bas de page le » photo-call » quotidien des films en compétition , par Philippe Prost )
Café Sociéty de Woody Allen ( Hors Compétition) :

Woody Allen nous entraîne avec délectation dans cette romance amoureuse au cœur de laquelle il inscrit le tourbillon des retournements et des compromis qui en sont le lot, dans un cadre hollywoodien où nous deux jeunes héros issus de milieux modestes se retrouvent confrontés à un contexte de vie qui n’est pas le leur . Le cinéaste en traduit avec une belle subtilité les « attirances » ( les sorties au cinéma , les soirées , les visites des villas de stars…) , et les « rejets » sur lesquels Vonnie et Bobby vont finir par voir leur chemin se séparer . Bobby le New-Yorkais qui a du mal à s’habituer à la mentalité Californienne et finir par rejeter à ce mirage de l’usine à rêves. Vonnie n’a pas non plus d’illusions sur le côté superficiel , mais ses hésitations , mais est-elle prête pour le mariage et la vie de bohème que le propose Bobby à New-York . Ses hésitations qui se font prisonnières des retournements se situations de son petit ami , qui rompt puis change d’avis et veut divorcer et se marier avec elle. Trop c’est trop … la description de ces aternoiments , Woody Allen , en distille les multiples signes des possibles de cette romance et des compromis qui en sont le lot . Sa mise en scène s’en fait le miroir révélateur par ses cadrages , ses mouvements qui accompagnent ses personnages et leurs désirs . Et puis ce quotidien qui, lorsqu’ils pensent pouvoir construire un avenir qui va être « pollué » insidieusement par les réflexes de classes et différences sociales qui mettent un frein…et le choix de Vonnie qui sonne le glas.

Bobby s’en retourne à New-York dans sa famille et retrouve son grand frère Ben ( Corey Stoll ) et va travailler pour lui , malgré son caractère violent et ses comportements de gangster qui n’hésita pas à faire régner sa loi et le ménage envers ceux qui se mettent sur sa route . Il a d’ailleurs fait du chemin et sa boite de nuit le « club Hangover « fait fureur , et dans celle-ci Bobby y déploie son charme et sa convivialité avec les clients . Le club se modernise et devient encore plus chic , la « High society » s’y affiche . Bobby y règne et fait des conquêtes , parmi lesquelles Veronica ( Blake Lively ) qui deviendra sa femme. Un beau soir Vonnie accompagnée de celui qui est devenu son mari , fait irruption dans le club… le temps est venu de faire le point .
La voix de Woody Allen qui raconte en off les péripéties , la bande -son « jazzy » et débordante des airs de l’époque , la famille juive de Bobby croquée une fois encore par Woody, dans ses travers ( l’opposition du père et de la mère , les relations familiales conflictuelles et les dérives du grand frère , la religion bien sûr!) dont on ne se lasse pas . Les bons mots et surtout la rigueur d’un récit mené tambour battant servi par une mise en scène à la fois subtile et envoûtante qui enveloppe admirablement le tout , avec à la baguette de l’image un grand chef -opérateur ( Vittorio Storaro ) et des comédiens au diapason . Magnifique conduite d’un récit et d’une mise en scène qui décrit cet éloignement inexorable qui va finir par avoir raison des destins de Bobby et de Vonnie . C’est un constat cruel que fait le cinéaste qui en décrit la logique jusqu’au bout dans le sillage du choix de Vonnie. Pas de happy-end . Magnifique et bouleversante scène finale dans la nuit de la Saint sylvestre fêtée à des lieux de distance par l’une et l’autre , au cœur de laquelle ils semblent mesurer l’incommensurable ( les gros plans de leurs visages ) distance qui les sépare désormais et dans laquelle leur amour a fini par se perdre .
Le film sort dans les salles aujourd’hui , ne le manquez pas ..
(Etienne Ballérini)
Le programme du Jour ( 13 mai ) :
Rester Vertical d’Alain Guiraudie ( Compétition)
Sieranevada de Cristian Puiù ( Compétition)
Esthebak ( Clash) de Mohammed Diab ( Un certain Regard , film d’ouverture )
Personnal affairs de Maha Haj ( Un Certain regard )
Money Monster de Jodie Foster ( Hors compétition)
L’Ultima Spiaggia de Thanos Anastopoulos et Davide del Degan ( Hors Compétition)
(Etienne Ballérini)
Le programme du Jour ( 13 mai ) :
- Rester Vertical d’Alain Guiraudie ( Compétition)
- Sieranevada de Cristian Puiù ( Compétition)
- Esthebak ( Clash) de Mohammed Diab ( Un certain Regard , film d’ouverture )
- Personnal affairs de Maha Haj ( Un Certain regard )
- Money Monster de Jodie Foster ( Hors compétition)
- L’Ultima Spiaggia de Thanos Anastopoulos et Davide del Degan ( Hors Compétition)——————————————————————————————————————————————————-
- Le Photo -Call Quotidien ( 11 Mai ) Photos signées : Philippe Prost .



