Le Festival de Cannes c’est aussi, en parallèle, avec la Semaine de la Critique, la Quinzaine des Réalisateurs. Petit tour d’horizon sur la programmation des longs métrages de la 48e édition qui se tiendra du 12 au 22 mai.
Depuis sa création, la Quinzaine des Réalisateurs, comme la Semaine de la Critique, a révélé des cinéastes qui ont eu peu après les honneurs de la Sélection officielle. A partir de 2002, les membres de la Société des réalisateurs de films (SRF), à l’origine de la Quinzaine en 1969, rendent hommage à l’un de leurs pairs en lui remettant un prix, « Le Carrosse d’or », pendant le Festival de Cannes. Ce prix est « destiné à récompenser un cinéaste choisi pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production ».
Cette année, après Jia Zhangke en 2015, lors de la cérémonie d’ouverture de la 48e édition de la Quinzaine, qui se déroulera du 12 au 22 mai 2016, la SRF a choisi d’honorer Aki Kaurismäki. Le cinéaste Finlandais y a été découvert en 1987 avec Shadows in Paradise, premier volet de sa trilogie du prolétariat. Il était revenu en 1994 avec Tiens ton foulard, Tatiana, avant de monter les marches du Palais des Festivals par la suite.

Après la projection de Hamlet Goes Business (1987) en Carte Blanche et la remise du prix, la Quinzaine des Réalisateurs 2016 sera lancée avec la projection, en ouverture, de Fais de beaux rêves (Fai bei sogni) de Marco Bellocchio, un autre réalisateur habitué à la Sélection officielle. Ce sera d’ailleurs le premier des trois films italiens sélectionnés avec La pazza gioia de Paolo Virzi et Fiore de Claudio Giovannesi. Curieusement, après une année faste (Youth, Mia Madre et Le Conte des Contes), l’Italie est absente de la compétition de la Sélection officielle. Outre Marco Bellochio, la Quinzaine accueillera également des cinéastes chevronnés, tels Alejandro Jodorowky, Joachim Lafosse, Pablo Larrain ou Paul Schrader.
L’Affiche. Photo : Cécile Burban.Conception graphique : Michel Welfringer.
Comme souvent, le cinéma français sera très présent cette année avec cinq longs métrages de cinéastes, dans l’ensemble peu ou pas connus. En dehors de la regrettée Solveig Anspach, décédée l’année dernière et dont on pourra découvrir la dernière œuvre, L’Effet aquatique, Rachid Djaïdani fera son retour. Il avait présenté Rengaine à la Quinzaine il y a quelque années. Il revient sur la Croisette avec Tour de France, dont la vedette n’est autre que Gérard Depardieu. Sébastien Lifshitz proposera Les Vies de Thérèse, son nouveau documentaire. Pour rappel, en 2013, il avait obtenu le César du meilleur film documentaire avec Les Invisibles. Les deux autres fictions françaises sont deux 1er films, Mercenaire de Sacha Wolff et Divines de Uda Benyamina. Wolf and Sheep de Shahrbanoo Sadat (Danemark/Suède) et Ma vie de courgette, film d’animation de Claude Barras (Suisse), font aussi partie des quatre premières œuvres parmi les 18 longs métrages sélectionnés.
( Edouard Waintrop – © Quinzaine des réalisateurs)
Les Etats-Unis seront représentés avec deux films très différents. Après son documentaire consacré à Edward Snowden, Citizenfour, Oscar de la catégorie en 2015, Laura Poitras s’intéresse, dans la logique des choses, à Julian Aussange, le fondateur, rédacteur en chef et porte-parole de WikiLeaks, avec un documentaire politique, Risk. Le ton devrait être différent et peut- être un peu plus léger avec le polar présenté en clôture, Dog Eat Dog, signé Paul Schrader d’après le roman éponyme d’Eddie Bunker, et qui réunit Nicolas Cage et Willem Dafoe.
Fictions, documentaires, animation, drames, policiers, comédies, il devrait donc y en avoir pour tous les goûts. Comme l’a déclaré Edouard Waintrop, le Délégué général de la Quinzaine, dans un entretien accordé au site Cineuropa : « L’important dans une sélection, c’est qu’elle puisse toucher des publics très divers ou qu’elle amène un public à des sentiments très divers (…).
Quand on présente entre 15 et 20 films, il faut pouvoir passer d’un monde à un autre, d’une sensation à l’autre ».
Sur « le papier », cette 48e édition s’annonce tout aussi variée, riche et intéressante que la précédente avec des films que la Rédaction avait particulièrement aimés, comme Fatima de Philippe Faucon, Le Tout Nouveau Testament de Jaco van Dormael, Much Loved de Nabil Ayouch, Mustang de Deniz Gamze Ergüven, L’Ombre des Femmes de Philippe Garrel, ou encore, Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin.
Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Pour suivre la Quinzaine des Réalisateurs au quotidien, rendez-vous sur le site officiel
( Philippe Descottes )
La sélection de la 48e Quinzaine des Réalisateurs
Longs-métrages :
Fai bei sogni (Fais de beaux rêves) de Marco Bellocchio (Italie/France) (film d’ouverture)
L’Economie du couple de Joachim Lafosse (Belgique/France)
Neruda de Pablo Larraín (Argentine/Chili/France/Espagne/Etats-Unis)
La pazza gioia (Folles de joie) de Paolo Virzi (Italie)
Poesia sin fin (Poésie sans fin) d’Alejandro Jodorowsky (Chili/Japon/France)
Tour de France de Rachid Djaidani (France)
Ma vie de courgette de Claude Barras (1er film – Suisse/France)
Mean Dreams de Nathan Morlando (Canada)
Raman Raghav 2.0 (Psycho Raman) d’Anurag Kashyap (Inde)
Les Vies de Thérèse de Sébastien Lifshitz (Documentaire – France)
Wolf and Sheep de hahrbanoo Sadat (1er film – Danemark/Suède/France)
Fiore de Claudio Giovannesi (Italie/France)
L’Effet aquatique de Solveig Anspach (France/Islande)
Two Lovers and a Bear de Kim Nguyen (Canada)
Mercenaire de Sacha Wolff (1er film – France)
Risk de Laura Poitras (Documentaire – Etats-Unis)
Divines de Uda Benyamina (1er film – France)
Dog Eat Dog de Paul Schrader (Etats-Unis) (film de clôture)
Courts-métrages :
Abigail – Isabel Penoni & Valentina Homem
Chasse Royale – Lise Akoka & Romane Gueret
Decorado – Alberto Vazquez
Habat Shel Hakala – Tamar Rudoy
Happy End – Jan Saska
Hitchhiker – Jero Yun
Import – Ena Sendijarevic
Kindil el Bahr – Damien Ounouri
Léthé – Dea Kulumbegashvili
Listening to Beethoven – Garri Bardine
Zvir – Miroslav Sikavica