Ixcanul et Beira-Mar, deux films venus d’Amérique latine, sont sortis dans les salles de cinéma de l’Hexagone à quelques semaines d’intervalles, grâce notamment au travail entrepris depuis de nombreuses années par CinéLatino, dont les 28e Rencontres viennent de démarrer à Toulouse, du 11 au 20 mars.
Le coup d’envoi des 28e Rencontres Cinémas d’Amérique latine a été donné vendredi soir avec la projection de Eva ne dort pas, long métrage de fiction du réalisateur Argentin Pablo Agüero. Le film raconte l’âme et l’histoire de l’Argentine à travers les yeux d’un cadavre, celui d’Eva Peron, figure politique la plus aimée, mais aussi la plus haïe d’Argentine.
D’emblée, le ton est donné, le « Focus » de ce 28e Cinélatino est consacré aux « grandes figures d’Amérique latine ».

Dans l’éditorial du programme, Francis Saint-Dizier, le Président de l’Association des Rencontres Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse (ARCALT), souligne :
« L’iconographie tient une place première dans la fabrication et la reconnaissance des héros comme le montre la photographie du Che par Korda qui est encore, cinquante ans après la mort d’Ernesto Guevara, l’image la plus portée sur les tenues adolescentes.
Nous avons voulu pour le panorama de la 28e édition de Cinélatino explorer le rôle du
cinéma dans la création des figures mythiques de l’histoire du continent. De Bolívar à Allende, d’Emiliano Zapata à Eva Perón, du Che à Pancho Villa, de Carlos Gardel à Leonardo Favio, les héros peuplent aussi l’histoire du cinéma d’Amérique latine, qui ainsi participe à leur construction. Aujourd’hui, les images animées sont partout présentes grâce aux téléphones portables, mais, plus que les images d’actualité, les documentaires et les fictions construisent
un imaginaire collectif où ces grandes figures prennent une dimension historique, pas
seulement pour leurs pays d’origine, mais pour des générations du monde entier.»

Aux noms évoqués, il faut ajouter, entre autres, ceux de Maria Felix, Frida Kalho, Violeta Parra, le sportif Maradona, Julio Cortazar, Gabriel Garcia Marquez, mais aussi d’autres figures moins connues, telles Manuela Saenz, patriote et révolutionnaire, qui fut la compagne de Simon Bolivar, Jaime Roldós, président de la République d’Equateur de 1979 à 1981, ou encore Jose « Pepe » Mujica, Président de la République d’Uruguay de 2010 à 2015.
Aux côtés de classiques ou œuvres récentes, comme Viva Zapata d’Elia Kazan ou Allende mon grand-père de Marcia Tambutti Allende, c’est l’occasion de découvrir quelques fictions ou documentaires méconnus rarement diffusés sur les écrans, en dehors de diffusions occasionnelles sur certaines chaînes de télévision.
Mais les Rencontres c’est aussi l’actualité récente des créations, fictions et documentaires, courts et longs-métrages, proposées dans les différentes sélections :
– Fictions :
12 longs-métrages inédits en France, dont 5 premiers films concourent pour 6 prix :
dont le Grand Prix Coup de cœur, Prix FIPRESCI, remis par la Fédérations internationale de la Presse cinématographique, le Prix Découverte de la critique française remis par des membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma, et le Prix du public Fiction « La Dépêche du Midi » :
– Documentaires :
7 documentaires inédits en France concourent pour 3 prix, dont le Prix documentaire Rencontres de Toulouse, et, pour la première fois, le Prix du public.
– Courts métrages :
10 films concourent pour 3 prix.
Découvertes :
Une autre invitation à explorer les cinémas d’Amérique latine avec des films variés aux thématiques fortes et à l’esthétique singulière.
– Fiction (15 films)
– Documentaire (16 films)
– Court-métrage (6 films)
Section Muestra :
– Otra Mirada : met en avant des films qui osent aller sur des territoires nouveaux, non consensuels. Cette année, un certain regard de Marcelo Gomes, scénariste et réalisateur Brésilien.
– Repérage court-métrage :
Un focus une région géographique, cette année, le Pernambouc, avec programme de courts-métrages
– Panorama des associations :
Une dizaine d’associations engagées proposent, en partenariat avec des programmations thématisées en lien avec leurs champs d’action.
Par ailleurs, Cinélatino c’est les nombreuses… rencontres avec les Invités. Les membres des équipes techniques ou artistiques des films des différentes compétitions, mais également des réalisateurs qui animeront des conférences, sur Toulouse, et d’autres qui présenteront leur film dans les salles de la Région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Ainsi, les cinéastes Carmen Castillo et Gonzalo Arijon participeront à un débat autour du Focus Grandes figures d’Amérique latine, tandis que Jayro Bustamante présentera Ixcanul, primé à Berlin et à Toulouse l’année dernière, et Cesar Acevedo, La Terre et l’Ombre, Caméra d’Or du Festival de Cannes 2015. Deux films que l’équipe de CiaoViva apprécie particulièrement.
Comme pour tout rendez-vous Culturel digne de ce nom, d’autres manifestations sont proposés : Expositions, rencontres littéraires et bien d’autre événements !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel : http://www.cinelatino.com.fr/
A très bientôt
Philippe Descottes