Le grand Cinéaste Italien , Ettore scola est décédé à l’âge de 84 ans . Le cinéma Italien perd un de ses plus grands cinéastes . Caricaturiste , Scénaritse et Cinéaste auteur de films inoublables : Une journée particulière , Nous Nous sommes tant aimés , Affreux sales et méchants , la terrasse , gente di Roma …il a marqué de son empreinte le cinéma italien dont il a raconté l’histoire. L’italie pleure le dernier grand maître de la comédie Italienne. Addio , Maestro…

Matteo Renzi , le Présient du Conseil Italien a déclaré « il laisse un vide énorme dans le cinéma Italien » et Sergio Castellito a dit « c’est une douleur énorme il a été mon maître, peut-être la figure la plus importante de ma vie cinématographique (…) c’était comme un père » et Giancarlo Gianninni qu’il avait fait débuter dans Une Journée Particulière , se souvient « son intelligence m’a toujours impréssionné. Un grand metteur en scène , un grand homme , un homme d’une hunmanité incroyable » , et Stéfania Sandrelli son actrice -fétiche d’une journée particulière éffondrée , se rappele de sa « passion , sa tendresse , son ironie … » . Quant’à nous , les scènes de ses films qui ont accompagné nos vies nous reviennent forcément en mémoire , liées qu’elles sont à des moments et souvenirs intimes . Mais ces moments liés à la fois à ses films ,le sont aussi à deux rencontres qui nous ont permis de rencontrer un homme remarquable, plein de gentilesse et d’humanté , disponible , amical et à l’écoute . La première fois c’était à la MJC Magnan de Nice où un hommage lui était rendu qui avait donné lieu à un débat inoubliable , de la même manière que le fut celui , plus tard , au Festival du Cinéma Italien d’Annecy dont il a été un habitué . L’homme que nous avions rencontré était à l’image de ses films passionnant , engagé… et il fallait l’entendre parler de Cinéma , sa passion , comme seuls le plus grands savent le faire , avec cette humilité et cet engagement qui en disait long. Son absence , nous noue la gorge , et nous bouleverse aujourd’hui…

Né en Mai 1931 à Trevico (Avellino ) , c’est à Rome où sa famille s’installe, qu’il passe sa jeunesse pour y étudier le droit , puis s’adonne à sa passion d’humoriste-carcaturiste débutée au journal satirique Marc ‘Aurélio . Une passion qu’il ne quittera jamais croquant des dessins de ses films ( comme son Maître Fellini) au début des années 1950 il se torune en effet vers le cinéma où il débute comme scènariste , co-écrivant avec quelques-uns des maîtres comme Mario Mattoli , Age et Scarpelli ( Un Américain à Rome ) , Mauro Bolognini , ou Dino Risi ( pour Les Monstres et le Fanfaron ) . Des rencontres et des participations décisives qui lui permettront de franchir le pas derrière la caméra où il se fera un nom et marquera ses œuvres , de son écriture et son regard aigu sur la société Italienne dont ses films ont décrit l’italie fasciste, puis celle de l’après guerre, et peint la classe ouvrière , le militantisme , les intellecuels , les désillusions politiques , mais aussi amicales et amoureuses . Il était un citoyen engagé qui a refusé de tourner sous l’italie de Berlusconi dont il a fustigé la politique de culturelle « un masacre » .
C’est avec la complicité de Ruggero Maccari, et celle des comédiens Marcello Mastroianni , Vittorio Gassmann et Nino Manfredi qu’il fait ses débuts derrière la caméra en 1964 avec la comédie Parlons Femmes , Puis Belfagor le Magnifique ( 1965 ) où il retrouve Vittoorio Gassman dans un Parodie Moyen-âgeuse. Deux succès d’estime qui se prolongeront avec un énorme succès dès le film suivant , avec une satire au vitriol sur le comportment des italiens vis à vis du tiers monde : Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique? (1968 ) où Alberto Sordi , Nino Manfredi et Bernard Blier sont réjouissants . Dès lors Ettore Scola , succès public acquis , va pouvoir aborder librement les thèmes et les sujets lui permetant de distiller son sens de l’humour et de la chronique , en même temps que celui de son engagement dans la société … et va faire un parcours étincelant qui au delà du succès en Italie , lui ouvre les portes de la reconnaissance mondiale …

Avec Le commissaire Pepe , (1969 ) , c’est une Italie provinciale où la délation et la corruption rampante ( de la politique et des mœurs ) fait le quotidien . Avec Drame de la jalousie (1970 ) c’est le « trio amoureux » et le mélodrame de la passion sur fond social , qui est ausculté avec une acuité qui fait mouche . Puis, dans Nous nous Sommes tant aimés (1974), c’est le théme de l’amitié né dans le combat contre le fascisme et les soubressauts de l’italie de l’après-guerre et ses désillusions , confronté à une romance avec la même jeune femme qui va séparer les trois amis renvoyant l’image symbolique de leur parcours à celui d’une Italie dont le phrase emblématique se fait le reflet « nous voulions changer le monde , c’est le monde qui nous a changés ! » . Succès mondial ( Couronné au Festival de Moscou , césar du meilleur film étranger , et trois statuettes en Italie ) . Et c’est le même succès public, critique et professionnel qui va marquer les réalisations successives du cinéaste avec sa visions des taudis de la misère d’Affreux, Sâles et Méchants ( 1976 ) portrait à la fois sans concessions et caricature au vitriol empreinte d’une humanité magnifique . C’est aussi le theâtre du grotesque qui est souvent au rendez-vous dans son œuvre comme celui du théâtre tout court qui s’y inscrit dans ses huis-clos stupéfiants .A l’image de celui de l’immeuble Romain d’ Une Journée particulière (1977) où en marge de la visite d’Hitler à Mussolini c’est le portrait d’une femme (Sophia Loren) en toile de fond de l’italie pactisant avec l’Allemagne guerrière et soumise aux lois raciales , Une femme endoctrinée et soumise à un mari machiste contrainte aux tâches ménagères qui fait la rencontre d’un voisin intéllectuel homosexuel ( Marcello Mastroianni) condamné à l’exil . Nouveau triomphe public et de la profession ( césar du meilleur film étranger et nombreuses distinctions Italiennes et étrangères ) . La période faste de la reconnaissance ne se démentira pas avec son portrait des intellectuels de gauche en crise dans La Terrasse ( 1980 ) qui , avec un distribution prestigieuse , fait également mouche ( Prix du scénario et des dialogues au Festival de Cannes , 4 distinctions en Italie , et Golden Globe ).

Faisant écho à la chronique satirique de La terrasse, c’est un Scola plus sombre et dramatique qui revient et surprend , avec le superbe Passion d’Amour (1981 ) adapté de Hugo Tarchett et de son roman de la littérature contestataire où un militaire de carrière dans les Années 1860 est confronté à un dilemme amoureux. Nouvelle exploration du thème de la double- passion , abordé cette fois-ci avec celui de la maladie , de la beauté et de la laideur. Puis le cinéaste passionné , curieux et soucieux aussi d’exprimenter d’autres horizons et changer de registre, va se confronter aux œuvres étrangères , c’est vers la France qu’il se tourne et Restif de la Bretonne, avec La nuit de Varennes (1982) racontant la fuite en Carosse de Louis XVI et Marie Antoinette poursuivis par l’écrivain Libertin en compagnie de Giacomo Casanova . Après avoir exploré la révolution Française , il signera une très belle adaptation en forme d’hommage aux artistes itinérants avec Le Voyage du Capitaine Fracasse adaptaté de Théophie Gautier ( 1990 ). Puis ce seront les années 1930 et le Front Populaire, la guerre et l’après-guerre et l ‘irruption de la musique moderne , avec Le Bal , adapté de la pièce de Théâtre de Jean-Claude Penchenat . La théâtralité sublimée ici par Ettore Scola qui laisse place à une chorégrapahie ou les dialogues sont absents laissant la musique et la danse exprimer les individus et les corps emportés dans le tourbillon de l’histoire .
Puis il revient en Italie pour se pencher sur l’histoire familiale ( La Famille /1987 ) dans une comédie scandée sur Quatre-vingt années théatralisées en intérieurs et séquences emblématiques y répercutant les conséquences ( naissances , décès , mariages …mais aussi les confrontations politiques, le passage du temps et les morts dont celles dues aussi aux conflits ..) , des différents moments de l’histoire du pays . Un regard nostalgique qui se poursuit dans Splendor ( 1989 ) racontant la grandeur d’hier, puis la décadence d’un cinéma d’ une petite ville de province, confronté aux dettes et à la baisse de fréquentation, et qui , après des années de luttes pour sa survie , vivra « sa dernière séance » et sera vendu pour laisser place à un magasin de meubles … Avec Quelle Heure est-il ? ( 1989 ) il signera touchant portrait père-fils porté par Marcello Mastoinani et Massimo Troisi .

La décénnie 1990 ouverte avec Concurtence déloyale (1991) plonge son regard dans la rivalité et la concurrence sans scrupules de deux commerçants au cœur d’une italie où sévissent les lois raciales. Puis , un détour à nouveau avec Mario, Maria et Mario ( 1993) sur son théme favori , les relations d’un trio de militants de gauche confrontés au petits combats quotidiens de la vie . Et ce sont ensuite les retrouvailles pour Le roman d’un jeune homme pauvre ( 1995 ) , avec Alberto Sordi , dont le succès n’est pas au rendez-vous . Logique de production et de distribution le cinéaste ralenti un peu son activité tout en restant ambitieux dans son travail comme le confirmera encore son superbe Le diner ( 1998) se déroulant dans un Restaurant romain où se retrouvent une quarantaine de personnalités de la bourgeoisie italienne , où font merveille Vittorio Gassman, Fanny Ardant et Giancarlo Giannini . Il se tournera ensuite sur les petites gens de Rome dans Gente di Roma (2003 ) dont il suivra le quotidien sous la forme documentaire , de quelques -uns ( balayeurs de rue , petits métiers , clochards …) au long d’une journée . Le quotidien de ces petites gens qu’il aimait tant …

Puis, refusant de faire du cinéma sous l’ère Berlusconi, après Gente di Roma , il se consacre a une « mostra » où il montrera ses « déssins » et créera en 2009 le Bari international Film Festival . Enfin , il tournera autre documentaire consacré à son grand ami Féféreco Fellini : Qu’il est étrange de s’appeler Fédérico (2013 ) présenté au festival d’Annecy (2014) et diffusé sur Arte . Magnifique adieu où en paralléle de l’hommage au réalisateur de La Strada , Scola raconte aussi ses débuts et collaboration à la revue Marc’Aurélio …
Voilà , un Grand Monsieur du cinéma Italien s’en est allé , nous laissant une quarantaine de films en héritage . ..que nous ne manquerons pas de voir et revoir .
Addio Ettore, e Grazie mille … pour vos films et pour l’ homme que vous étiez .
(Etienne Ballérini )
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