Théâtre de Grasse / Une programmation vers un « esprit 7 janvier »

IMG_5064Les plus importants rendez vous culturels dans la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse (Alpes Maritimes) se déroulent au Théâtre de Grasse. Avec une programmation très éclectique, on affiche complet la plupart du temps.

 

Jean Flores, le Directeur Artistique avait déjà annoncé la couleur lors de la présentation de la saison 2015/2016, avec une programmation principalement axée sur l’ humour afin d’aider le spectateur à mieux surmonter le marasme qui touche notre société, afin également de développer un « esprit 7 janvier », un esprit d’universalité où les diversités culturelles, politiques, ethniques et religieuses ont un droit d’expression sur cette scène grassoise depuis sa création. Jean Flores a d’ailleurs voulu offrir pour le dernier spectacle 2015 un message festif en programmant le duo de jazz de l’accordéoniste Richard Galliano, l’enfant du pays et du guitariste Sylvain Luc sur le thème La Vie en Rose, cher à Edith Piaf. Pour 2016, Jean Florès évoque les points forts de la programmation, où une nouvelle fois, musique et beaux textes sont au rendez vous.

 

Quels sont les prochaines grands rendez-vous du Théâtre de Grasse ?

La Théorie des prodiges
La Théorie des prodiges

Jean Florès : Je ne peux pas parler de tous les spectacles mais je suis obligé d’évoquer celui de la Compagnie Castafiore pour Théorie des Prodiges [ndlr : les 22 et 23 janvier]. C’est une histoire qui a commencé il y a 15 ans et on a cette vertu, s’il en est, d’être fidèle à leur esthétique et au monde imaginaire où ils nous emmènent à chaque fois. Alors, qu’est ce qui se passe avec Castafiore ? A la base, c’est une bande de bricolos avec un metteur en scène qui est aussi compositeur et bidouilleur de sons, Carl Biscuit, une chorégraphe d’origine brésilienne, Marcia Barcelos formée avec certains chorégraphes dont Decouflé et Alvi Nicolais. Elle a une écriture chorégraphique très singulière. Le système Castafiore explore de plus en plus un monde numérique virtuel. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, leurs spectacles sont sur des scènes nues sur lesquelles, ils effectuent un très important travail sur les Arts Numériques, notamment l’image en 3D. Des projections sont faites à travers de grands tulles qui sont à l’avant-scène et permettent de rajouter du texte ou des formes avec toujours une bande son ou une création musicale extrêmement originale. Parfois, c’est à base de bruits de la ville qui ont été distordus ou encore de discours d’hommes.

Carolyn Carlson
Carolyn Carlson (photo Laurent Paillier)

Restons un instant encore sur la danse mais dans un registre très différent avec la venue de Carolyn Carlson les 12 et 13 mars…

Elle ne passe pas souvent dans les autres théâtres de la région mais nous lui vouons, comme beaucoup de gens de la danse, une admiration importante. Cette grande dame, à un moment donné, a été directrice des ballets de l’Opéra de Paris. Elle a toujours un rapport très fort au choix de ses musiques. Elle a longtemps travaillé avec des compositeurs qui écrivaient une musique originale pour ses chorégraphies. Il y avait quelque chose de très fusionnel entre son choix de musiques et l’écriture chorégraphique.

Vous avez aussi un programme de grands auteurs avec des pièces que l’on voit peu à l’affiche mais qui sont jouées par de grands comédiens, qu’en est-il ?

Oui, par exemple, Dispersion d’Harold Pinter est jouée par Carole Bouquet et Gérard Desarthe qui est aussi le metteur en scène… C’est un beau dialogue au sein d’un couple en crise. Sans effusion, il va se mettre un peu en difficulté. Dans ce couple, c’est l’histoire de la mémoire collective par rapport à la Shoah… On sait qu’il y a un drame familial qui a été vécu et que, peut être, un autre homme était là. Est-ce un amant réel ou putatif, ou sublimé, ou inventé ? Pendant une heure, ce couple va se faire face avec les dialogues d’Harold Pinter [ndlr : 26 et 27 avril].

Dispersion (photo Dunnara Meas)
Dispersion (photo Dunnara Meas)

Comme tous les ans, vous essayez de programmer des soirées qui réconcilient toutes les communautés, où en êtes-vous ?

Oui, ça fonctionne toujours. On en a eu et on en aura encore. Ce sont souvent des spectacles issus des différentes communautés qui peuplent la ville de Grasse, notre région et la France et qui prennent d’ailleurs en considération les nouvelles tendances : le Hip Hop, le Slam, toutes ces nouvelles formes de spectacles dont les interprètes n’ont pas forcément suivi un cursus classique, n’ont pas fait d’école de théâtre, pas fait d’école de danse. Et ils sont riches de ce potentiel là. Après ces élections régionales, nous tenons à ce que cela continue d’être présent. Tout d’abord parce que le score du Front National nous a bousculés et ébranlés.  Il nous remet aussi en question. Cela veut dire que le travail de la démocratisation culturelle n’est jamais fini car rien ne doit être réservé à une élite.  La démocratisation culturelle dans les années à venir, sera un enjeu toujours présent.

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Pour confirmer les propos de Jean Florès, il y aura le 23 mars, le dernier spectacle de Fellag qui avait présenté en 2013 Petits chocs des civilisations. Cette fois ci, il présente Bled Runner les 23 et 24 mars. Il y aura aussi quelques pièces un peu déjantées comme celle de Matthieu Loos où, là aussi, il est question de pluralité culturelle et de l’absurde (Déplacés, le 2 février). Un autre fidèle de Jean Flores, le comédien Jacques Gamblin viendra dans un rôle inédit de coach sportif avec 1heure 23’14 » et 7 centièmes (3 et 4 mars).  Pour terminer, une invitation à la musique, celle de Prokofiev mais avec… un Big Band, The Amazing Keystone, quinze musiciens pour apprendre le jazz en vivant l’aventure de Pierre et le Loup (3 mai).

A vos agendas…

 Jean Pierre Lamouroux

 

Théâtre de Grasse : 04 93 40 53 03 – info@theatredegrasse.com

 

 

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