Présenté En compétition au dernier Festival de Cannes , Le film de Guillaume Nicloux, Valley Of Love , sort en Salles cette semaine . Nous vous proposons ci- dessous, la critique à chaud , que nous en avions faite à l’issue de la projection Cannoise Nous avions aimé le film , Isabelle Huppert et Gérard Depardieu y sont remarquables , ne le manquez pas …

Isabelle ( Isabelle Huppert ) et Gérard ( Gérard Depardieu ) sont séparés depuis de nombreuses années , mais un être cher, leur fils Michaël photographe qui s’est suicidé leur a laissé à chacun une lettre -testament , leur demandant d’exécuter sa volonté « être présents tous les deux dans la vallée de la mort le 12 Décembre 2014 . c’est ma seule chance de revenir, c’est le contrat, il faut que vous soyez là, il y a un planning des endroits où vous devez , le jour précis et les horaires où vous devez m’attendre , car je vais revenir , pour peu de temps , mais je serais là », leur intime-t-il .
Un programme initiatique qu’il ne peuvent refuser , Isabelle en est bien consciente , et se persuade « si , si ça doit se passer comme il l’a écrit », et Gérard plus sceptique « Mais c’est juste des mots ». Et ils sont là , portés l’un par l’autre dans la chaleur torride de ce désert à attendre les signes dans une sorte de rêve éveillé comme pris au piège désormais « un piége à vérité » dit Guillame Nicloux . Et cette vérité d’une épreuve imposée ce sera , aussi , celle qui va finir par les rapprocher , via un deuil qu’ils n’ont pas fait ensemble ( Isabelle n’était pas aux obsèques de son fils arguant , « je ne vais plus aux enterrements depuis celui de mon père » ) et dont le rendez-vous concocté par leur fils en un parcours initiatique où la déambulation dans l’espace ( superbe mise en espace et dans le temps , où s’entrechoquent le réel et l’imaginaire et les signes d’une présence …) offrent à celle-ci , une dimension étonnante amplifiée par la bande sonore qui les utilises en rupture dans l’immensité et le silence comme des manifestations .

De la même manière qu’il y a ces scènes, encore plus explicites qui laissent les indices ( les marques sur les bras d’Isabelle ) d’une approche et d’une présence de ce « je serais là » évoqué par le fils dans la lettre . La manifestation de ce fils qui hante Isabelle et Gérard avec ses résonances qui peuvent interférer dans la vie réelle de tout un chacun qui porte le deuil de la mort d’un proche , où la douleur et la culpabilité y font écho … et l’affronter en passant la croyance, comme Isabelle qui finit par passer le relais à un Gérard ( dans la scène finale) père sceptique .
Le fil d’Ariane posé par le fils , est retendu, faisant s’estomper avec l’appui des scènes de comédie , la distance et la solitude du couple. que le bout de papier a fini par relier . La victoire du fils est là , elle est émouvante et superbement portée par les deux comédiens . .. et par l’approche du regard de Guillaume Nicloux , dont l’oeuvre ne cesse d’être originale et surprenante ( films expérimentaux politiques , drames comédies ou films noirs …) , qu’il décline depuis ses débuts avec un talent certain et toujours en éveil… qu’on apprécie .
(Etienne Ballerini )
VALLEY OF LOVE de Guillaume Nicloux – 2015-
Avec : Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Dan Warner , Aurélia Thiérée…
[…] du « boboland hexagonal« 😉 ) à Venise en 2019. OCS Max à 20h40 – Valley of Love de Guillaume Nicloux (2015 – 1h35). Dans un motel californien, Isabelle attend Gérard, son […]