Installées à Coaraze, village perché des Alpes Maritimes, l’Amourier, petite maison d’édition poétique, atypique et sensible fête ses vingt ans à l’occasion de son festival annuel : Les Voix du Basilic.

Ce sera du 5 au 7 juin prochain avec notamment la sortie d’un livre sur Louis-Auguste Blanqui.
Amourier, amourier… quelle drôle de nom pour une maison d’édition. Et d’abord, qu’est-ce que ça veut dire, Amourier ? L’amour y est ? Vous le direz, pour créer une maison d’édition, il en faut, de l’amour… Mais c’est pas que ça.
D’abord, il faut remonter au commencement. Si les éditions de l’Amourier s’appellent ainsi c’est dû tout simplement au quartier du village de Coaraze* où elles sont situées. C’est dans un lieu jadis planté de mûriers (amourier en occitan) que cette maison d’édition a ouvert ses portes en 1995. Il faut dire que rien ne destinait Jean Princivalle, le fondateur de L’Amourier éditions, au métier d’éditeur. Rien, sauf son amour de la lecture, de l’écriture et de la gravure sur bois.

Après avoir travaillé dans la fabrication d’instruments de musique anciens, cet autodidacte a créé sa maison d’édition en août 1995. Il s’est lancé dans cette aventure sans rien connaître du monde de l’édition ni de ses contraintes, avec pour ambition de « faire des livres originaux ».
Les publications de L’Amourier éditions ne se limitent pas à un genre littéraire comme la poésie ou un thème comme la littérature régionale. On y trouve des poésies, mais aussi des textes en relation avec des œuvres plastiques, des proses atypiques et des formes narratives courtes. Les différentes collections de la maison sont conformes à cette ligne de conduite : variées et atypiques.
Toutes sont le résultat d’un choix subjectif effectué par un comité de lecture de 5 à 6 personnes.
L’ambition de cet éditeur est en effet d’accueillir une grande diversité de voix et de « dire là quelque chose du monde qui ne se dit pas ailleurs ».

Et c’est ainsi que Coaraze, un charmant village de moins de 800 habitants à même pas 30km de Nice, est ainsi devenue un lieu de diffusion de la littérature contemporaine. Les mots des livres de cette maison d’éditions auront peut être été tissés avec la soie produite par les vers à soie, chenille du bombyx du murier…
Et nous voilà. Avec le 20ème anniversaire. Comme le dit Bernadette Griot, « 20 ans de travail éditorial, plus de 200 titres publiés avec 102 auteurs, rencontrés tous dans leur singularité et approchés dans une délicate confiance. On connaît maintenant la ligne éditoriale de la maison, ce qui bruit derrière chaque livre, ou sourd le long de son fil d’Ariane… un désir de littérature en mouvement, en questions, jamais installée, qui conduit naturellement à s’aventurer vers les écritures atypiques ; ses chuchotements, ses écarts, ses sauts par delà les genres établis. 20 ans de passion au service du livre, afin de transmettre et de rendre ce que l’on a reçu de lui. »
Bernadette Griot, petite-fille de canut, est née en 1950 à la Croix-Rousse, à Lyon où elle habitait avant d’arriver à Coaraze. Plasticienne, auteure et éditrice de livres d’artistes (avec Martine Cribier au sein de L’Entretoise jusqu’en 2003), son travail a doucement glissé vers un engagement total au sein des éditions L’Amourier au côté de Jean Princivalle.

Revenons au 20ème. Mais aussi au « Basilic », on va dire « l’organe de presse » de l’Amourier. C’est un fait acquis : tous les premiers week-ends de juin le Basilic passe nonchalamment sur la Place du Château de Coaraze et donne de la voix. Et la littérature est en fête. Une littérature en train de se faire s’incarne au gré des lectures, des débats et des rencontres dans l’amitié et les bonnes saveurs du Sud.
Inutile de vous dire de vous dire que cette solidari-convivialité (j’ai encore en stock pas mal de mot-valise) sera en mode démultipliée pour la teuf des vingt berges , du vendredi 5 juin au dimanche 7: randonnée poétique, atelier d’écriture, atelier de lecture – mise en voix (voir pièces jointes)spectacle de théâtre, rencontre lecture autour de Louis Auguste Blanqui rencontre avec des auteurs publiés cette année, rencontre avec deux premiers auteurs (Michaël Gluck et Raphaël Monticelli) et lecture en bouquet de tous les auteurs de l’Amourier présents…
Pour tout ce qui est réservation, renseignements, voir lien ci-dessous !
Jacques Barbarin
Retrouvez le programme de la manifestation ici :
http://amourier.raynette.net/pub/ftp/pdf/VoixBasilic/ProgrammeVoixDuBasilic2015.pdf
* Coaraze, c’est aussi la malédiction de la Reine Jeanne, qui pour assister à la messe de minuit à Coaraze nous sommes en 1348- quitta le château de Rocca Sparvièra, surplombant le village. Au retour, elle trouva un plat succulent, ses enfants que ses ennemis avaient tués pour les rôtir, et en avaient confectionné un plat… « O ròca, ròca roquina, un jorn vendrà que sus li tieu cimas canterà plu ni gal ni galina, mas solets lu esparviers e autres aucèus sarvatgiers ! » Et encore, je ne vous parle pas de la « queue à ras» du diable…
merci, Jacques, pour cet article chaleureux et documenté.
rm
merci, Jacques, pour cet article chaleureux et très documenté.
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