Arnaud Despléchin, Philippe Garrel, Miguel Gomes, Sharunas Bartas, Jaco Van Dormael, Philippe Faucon et Takeshi Miike , en tête d’une sélection très prometteuse qui devrait offrir de belles sensations à tous les cinéphiles, et il y en aura pour tous goûts du 14 au 23 Mai sur la Croisette…

La section parallèle du Festival de Cannes créée par La Société des Réalisateurs de Films suite aux événements de 1968, dans un but non compétitif et destinée à la « découverte de Jeunes auteurs et à saluer les œuvres des réalisateurs reconnus » poursuit, depuis , son travail qui a permis hier de faire découvrir les premiers fils de Spike Lee, Martin Scorsese, Rainer Werner Fassbinder, Nagisa Oshima, Michaël Haneke…et tant d’autres .
Le critique de Cinéma Edward Waintrop qui , depuis Juillet 2011 a été nommé par la SRF à la responsabilité de la Quinzaine, poursuit ce travail essentiel qui a permis lors de l’édition 2014 de mettre en avant, par exemple, des films tels que : National Gallery de Frédérick Wiseman , Refugiado de Pablo Lehman , Whiplash de Damien Chazelle , A Hard Day de Kim Seun Hoon , et les films français : Bande de Filles de Céline Sciamma, Les Combattants de Thomas Cailley, Mange tes morts de Jean Charles Hue et Le p’tit Quinquin de Bruno Dumont .
Sur le papier, l’édition 2015 semble tout aussi prometteuse, faisant la part belle à certains cinéastes déj confirmés, et, ouvrant ses portes à des jeunes cinéastes et cinématographies dont on est mpatients de découvrir les Univers, les styles et les formes de rapports de langage qu’ils sauront tisser avec le public, ainsi que les thèmes qui leurs sont chers et avec lesquels ils veulent, en artistes créateurs et citoyens, interpeller les spectateurs .
La variété des sujets sera au rendez-vous, avec des films qui abordent les thèmes de société et politiques, mais font également la part belle aux sujets plus intimes, de la même manière que la variété de styles et de récits ( fiction , documentaire, réalisme, genres..) sera révélatrice des formes employées par les cinéaste pour chercher à interpeller ou toucher le cœur du Public.

Avec son premier film la cinéaste Chilo-Mexicaine, Marca Tambutti Allende évoque dans Allende , My abuelo Allende, l’exil et la douleur , et l’intimité d’un passé tragique resté longtemps enfoui, celui de son Grand-père : Salvador Allende victime du Coup d’état de Pinochet. De son côté , dans Dope Rick Famuyiwa dans le style intimiste évoque la détermination de son héros à vouloir survivre dans un quartier « chaud » de Los Angeles. Tandis que le Colombien Ciro Guerra avec El Abrazo de la Serpiente, va nous plonger dans la réalité de la jungle Amazonienne et des populations en voie d’extinction. On suivra avec curiosité ,également , les univers et les récits de La chinoise Chloé Zhao ( Songs my Brothers Taught Me ) , et du Suédois Magnus Von Horn ( Le lendemain) qui s’est fait remarquer avec ses courts notamment à Sundance et à Locarno. Ou encore ceux, de Denis Gamze Ergüven ( Mustang) remarquée pour ses courts la Ciné fondation Cannoise et à Locarno .
Les qualités de Scénariste de Thomas Bidegain qui a travaillé avec, entr’autres , Jacques Audiard ( pour De Rouille et d’Os et Le Prophète ) et Bertrand Bonello ( St Laurent) pourraient faire l’événement, ainsi que celles du chef-opérateur chef Jéremy Saulnier , qui lui, voudra confirmer avec Green Room , la performance et les qualités de Blue Ruin présenté à l’édition 2013 de la Quinzaine qui lui ont valu de recevoir le prestigieux Prix de la Fipresci . On retrouvera à ses côtés le scénariste Espagnol Fernando Leon de Aranoa avec sa sixième réalisation ( A Perfect Day ), plusieurs fois primé dans son pays et en quête de reconnaissance internationale.

Et enfin il y aura le « salut » de la Quinzaine aux cinéastes reconnus, qui constitue chaque année, l’autre point fort de la programmation. Cette année ce sera encore du lourd. On y retrouve en effet, un Français que l’on aime beaucoup et habitué de la Croisette où il fut en sélection officielle à quatre reprises , Arnaud Despléchin. Il présentera son très attendu dernier film, Trois souvenirs de ma jeunesse où l’on retrouve son comédien fétiche et habitué de ses films Mathieu Amalric , aux côtés de jeunes ( très) prometteurs . On connaît le style et l’univers du cinéaste de La sentinelle et de Rois et Reines … celui-ci sera encore au cœur de son voyage sur son enfance et adolescence, dont le « pitsch » et les premières images ( de la bande annonce ) , semblent très prometteurs. On en frémit d’impatience de la même manière qu’on attend l’événement que constituera la projection du nouveau film du cinéaste Portugais Miguel Gomes dont personne n’a oublié le superbe Tabou , et dont la Quinzaine présentera la « saga » en trois volumes de son adaptation des Mille et Une Nuits . Une « visite » du célèbre récit dont Pier Palo Pasolini avait déjà exploré les arcanes, et auquel l’univers, tout aussi visionnaire du cinéaste Portugais devrait nous réserver de belles sensations cinématographiques. On y ajoutera celles que nous proposeront également les autres invités de La quinzaine : Philippe Faucon ( Fatima ) dont le regard intimiste et politique est toujours passionnant , comme l’est celui de Jaco Van Dormael fêté en Compétition officielle pour son Huitième jour (en 1996) et qui présentera à La Quinzaine son dernier film : Le tout Nouveau Testament.

Autre Univers passionnant avec le cinéma très esthétisant et travaillé de Sharunas Bartas ( Peace to Us in our Dream ) qui proposera autour des ses personnages une immersion au cœur de solitudes et des renoncements. Tandis que le Marocain Nabi Ayouch après Les Chevaux de Dieu sur les attentats terroristes de 2003 à Casablanca, se penche cette fois-ci avec Much Loved ,sur les violences subies par les femmes prostituées dans une société qui « les utilise et les condamne » . Et le prolixe Cinéaste Japonais au cent films réalisés, sera à l’honneur avec une séance spéciale pour son dernier film , Gocudo Daisenso ,évoquant la destinée d’un chef Yakuza légendaire .
Enfin , l’honneur de l’ouverture de la Quinzaine reviendra à un de nos plus grands cinéastes Philippe Garrel qui poursuit depuis ses débuts une œuvre personnelle de out premier ordre, où politiqu,e, marginalité et vie sentimentale sont au cœur, tout comme la place et le rôle des femmes sur lesquelles il revient avec son dernier film l’Ombre des femmes , où dans un milieu modeste des liens et relations sentimentales complexes cherchent à se dénouer …

Pour compléter le programme :
-le Prix « Carrosse d’or » récompensant un cinéaste par ses pairs sera remis au Cinéaste Chinois Jia Zangké qui sera suivi de la projection de son chef d’ œuvre Platform .
-et , La quinzaine qui a souhaité avec la « factory » mettre en valeur l’émergence de nouveaux talents consacrera aux cinéastes Chiliens associés dans la réalisation a des cinéastes d’autres pays, La « Chile Factory » rassemblant une sélection de Courts métrages. Les Courts qui seront d’ailleurs comme toujours à l’honneur à la Quinzaine avec une sélection de 1 courts qui permettront de découvrir les œuvres des jeunes créateurs d’aujourd’hui, qui deviendront peut-être les talents de demain.
(Etienne Ballérini )
Nota : Les détails des horaires et jours des séances et des lieux de projections ( Théâtre croisette, Cinéma les arcades , Salle Alexandre III , Studio 13 MJC Picaud, Théâtre de la Licorne et Cinéma Le Raimu ) , sont à retrouver sur le site officiel de la Quinzaine des réalisateurs .