Musique / L’énergie Lee Fields

#photo_concert_Lee_Fields&the_Expressions(a)©www.pascaleroubaud.com_(13)
(crédit photo Pascale Roubaud)

 

Certains l’appellent « Little JB », en rapport à la ressemblance impressionnante du timbre de voix avec le « Godfather » James Brown, mais c’est plutôt à « Big Lee » que le public azuréen a eu à faire. Un concert de Lee Fields and The Expressions commence toujours semble-t-il avec The Expressions tout seuls. Les six musiciens font monter la température doucettement avec un riff blues/soul qu’on a tous déjà entendu des milliers de fois, tant ce genre de musique nous est familier. Puis, la star arrive, presque timidement, modestement, sur une scène qui d’ailleurs ne l’est pas moins pour un artiste de son ampleur.

Injustement méconnu. Très injustement même. Il n’a rien à envier aux plus renommés du genre. Et dire, en plus, que sa carrière dure depuis près de cinquante ans ! Comment est-ce possible qu’un artiste comme lui ne remplisse qu’à peine l’auditorium du conservatoire de Nice ? Le succès est une donnée bien relative décidément, et bien mystérieuse…

Une bonne heure de show soul s’écoule où les morceaux les plus romantiques laissent place aux plus dansants. Et les titres des derniers albums procurent un sourire indéfectible au public galvanisé, et une sorte de main invisible, infiniment plus sympa que celle d’Adam Smith, semble faire remuer les popotins ou les visages, d’avant en arrière.

Scotché dans l’époque d’or des années 60, Lee Fields nous emmène avec lui dans une sorte de voyage vers le passé. Une trompette et un sax représentent la section cuivre, très importante. Reste un clavier qui use des nappes sonores comme un taxi tunisien de son klaxon, et la traditionnelle fondation basse, guitare, batterie. Un matelas bien confortable pour la voix incroyable de Big Lee. Faithful man, Clap your hands, Don’t leave me this way, et les autres morceaux des deux derniers albums parus chez un petit label américain (Truth and soul records), laissent à ravir son timbre aigu rocailleux s’exprimer. On note qu’en dehors des nappes du clavier sur lesquels il se repose allègrement, ou les cuivres qui lui soufflent leur façon de voir les choses, les chœurs sont uniquement assurés par le guitariste et le bassiste. Minimaliste ? Au contraire, du grand art ! Surtout dans une musique comme celle-là où ils revêtent une sacrée importance.

Grandement apprécié. Est-il besoin d’évoquer la joie du public lorsque les artistes sont revenus pour un (malheureusement unique) rappel ? La mission relevée par La Ruche semblait réussie. Bien que quelque peu hardie. Proposer, en automne et en pleine crise, autant de dates de concerts de qualité, mais pas forcément très vendeurs, fait montre d’une certaine volonté. D’une volonté certaine même. On fera le bilan à la fin de l’automne en espérant que cette initiative s’inscrive dans la durée. En attendant, place désormais aux concerts de Michel Portal et de Steve Coleman, entre autres.

Quelle chance on a finalement nous, les Niçois !

Rafael Fardoulis

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