Je me souviens du samedi 6 octobre 2012
Je me souviens du dimanche 7 octobre en fin de matinée où j’arrivais en gare de Mouans- Sartoux, pour la dernière journée du festival du livre.
Je me souviens que le thème de ce festival, cette année, était Et si on rallumait les étoiles ?
Je me souviens qu’ à peine arrivé, Richard Cairaschi me téléphonait.
Je me souviens qu’il m’annonçait la catastrophe de son départ, juste la veille.
Je me souviens qu’elle a dit, deux jours avant l’aller sans retour : La guerre est déclarée.
Je me souviens que je venais de perdre une amie.
Je me souviens de sa joie de vivre et de ton mental, de sa puissance de conviction.
Je me souviens des films vus ensemble au Rialto ou aux Variétés.
Je me souviens des premières au Théâtre de Nice.
Je me souviens qu’elle m’avait fait le bonheur, l’honneur et le cadeau d’un rôle dans sa pièce, Une page à part.
Je me souviens du Nouveau Testament de Guitry au Théâtre de Nice, elle y jouait un petit rôle mais elle irradiait du bonheur d’être sur scène.
Je me souviens de la « trilogie niçoise » avec Richard Cairaschi.
Je me souviens du petit restaurant près du stade du Ray où je vous avais interviewé sur Cent ans de Gym.
Je me souviens que le beaujolais nouveau venait juste d’arriver.
Je me souviens qu’avec ta pièce Les fumistes, tu as réhabilité tout un pan oublié de notre littérature de la fin du XIXème siècle.

Je me souviens qu’elle avait repris des études. Il fallait ne pas en manquer, de courage ; mais  elle aurait pu dire : Je suis une force qui va !
Je me souviens de toi, Martine Pujol.

Jacques Barbarin