Ces Musiques qui peuvent nous rassembler !

Réunir autant d’artistes venus du monde entier dans un même festival avec des cultures très différentes n’est pas toujours facile. C’est l’heureux pari qu’a tenté depuis 4 ans la ville de Grasse dans les Alpes Maritimes en présentant un festival de Musiques Sacrées du Monde.

 

Mavrigi
Mavrigi

Un festival qui peut donner un peu de baume au coeur dans le cadre du contexte politique international en pleine effervescence qui prouve encore une fois que nous ne sommes pas prêt à vivre ensemble, ni à respecter les « voisins » des différentes communautés ethniques ou religieuses et cela devrait être valable dans les deux sens. C’est d’ailleurs un peu le message que le maire de la cité des parfums Jérôme Viaud a formulé dans l’édito du programme « je veux que nous soyons nombreux à participer à la fête et que notre ville se fasse l’ambassadrice de la tolérance et du dialogue interculturel… » . Bien sûr, souvent, c’est dans le milieu culturel que le rapprochement des hommes des quatre coins du monde se fait le plus facilement…une goutte d’eau peut être mais à chaque fois, c’est un petit pas qui n’est pas négligeable, en regardant la programmation de ce festival le 20 septembre, on pourra entendre les artistes Epi pour la Mongolie et Linling Yu pour la Chine,

Epi
Epi
Linling Yu
Linling Yu

ils ne peuvent se rencontrer qu’ailleurs de leurs deux pays et , à Grasse, ils seront invités à jouer un instant ensemble comme l’espère toujours Jean Florès, le directeur artistique du théâtre de Grasse et de ce festival « …c’est toujours mon vœu le plus cher, vous savez l’an dernier on a fait jouer ensemble les groupes indiens et marocains, ces derniers qui la veille l’avaient fait avec des musiciens iraniens et français. C’est comme cela que l’on peut évoquer cet esprit d’universalité. Vous savez ce dialogue interculturel est indispensable, il évite un trop fort communautarisme où chacun reste avec ses traditions, ses rites, ses musiques que, nous, de l’extérieur voulons connaître et qui souvent pour les artistes donne une source d’inspiration inhabituelle à leur créativité…vous savez, mon histoire familiale fait que ce festival me tient à cœur avec des ancêtres juifs andalous qui avaient dû cacher leur religion et se convertir en changeant de patronyme et en prenant vraisemblablement celui de leur métier, peut être vendeurs de fleurs d’où « Florès ». des grands parents qui quittent l’Andalousie pour aller en Algérie et la quitte à l’indépendance et je me retrouve à Nice et je travaille à Grasse où je suis confronté au quotidien aux communautés souvent du Maghreb dont je ne connais pas toujours parfaitement leurs cultures notamment celles qui concernent la musique…avec ce festival, beaucoup d’entre eux viennent au théâtre, d’autres n’osent pas, c’est pour cela qu’avec la municipalité nous allons étendre les lieux de concerts, ouvrir des ateliers, inviter les scolaires, proposer à des adolescents une soirée plus près de la musique qu’ils écoutent habituellement, il y aura un DJ avec des musiciens marocains pour de ‘l’électro mix », un jeune violoncelliste indien associé au contrebassiste niçois Merakhaazan de son vrai nom, Jean Christophe Bournine pour une espèce de musique planante… » Bien entendu, autour de nombreux artistes étrangers, la présence française est là, une présence en complète osmose avec la définition du festival comme avec Pierre Hamon flûtiste qui fait découvrir de nombreux instruments utilisés par des civilisations anciennes, on entendra aussi le duo Silvia Peneva à l’alto et Alessandra Magrini à la harpe et, bien sûr, la cathédrale de Grasse sera un élément majeur pour ces Musiques Sacrées avec, entre autre, à l’orgue Laurent Fievet et Claire Gouton soprano. Restons dans le chant, au même endroit, un concert à ne pas manquer avec la chanteuse libanaise Ghada Shbeir pour un répertoire qui a traversé les siècles, celui du chant sacré syriaque.

Ghada Shbeir
Ghada Shbeir

Le but c’est aussi de sensibiliser les jeunes, ils devraient être comblés avec en plein air, sur le parvis de l’Office de Tourisme une soirée « Dance Floor » qui ne devrait pas manquer de panache avec le DJ Click et les Hamadcha de Fès, de la confrérie soufie marocaine Hamdouchiyia.

Hamadcha de Fès
Hamadcha de Fès

Il serait trop long d’évoquer la carrure de Click, en quelques lignes, il est celui qui depuis plus d’une décennie a travaillé avec les musiciens aux cultures anciennes (Balkan, rom, tzigane, flamenco, Egypte) en invitant sans cesse des groupes que l’on entend très peu sur les ondes, mixant leurs musiques avec la sienne à base de musique électronique et de sons très travaillés qui touchent la jeunesse et qui leur donnent une certaine fierté de voir leur patrimoine culturel sous les lumières que l’occident a souvent rejeté. Pour ceux qui ne connaissent pas ses enregistrements, il faut écouter Click Here Delhi to Sevilla, on reconnaît là le travail de recherche de l’artiste en suivant la route des roms, il a rencontré à chaque escale une multitude de communautés qui lui ont fait découvrir leurs trésors musicaux…je passe désormais toutes les frontières…aime-t-il répéter. En écoutant toutes ces musiques, les frontières tombent pour un moment et aller à ce festival c’est aller à la découverte de nos voisins…ils ne chantent pas comme nous, ils ne dansent pas comme nous, ils nous racontent des histoires qui nous échappent, mais, bon sang que c’est beau de les recevoir et de faire un pas ensemble !

Mavrigi
Mavrigi

 

 

Jean Pierre Lamouroux

 

Théâtre de Grasse : 04 93 40 53 00

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