Eli WALLACH , le Truand Magnifique….
il fut l’inoublaible Truand « Tuco » dans Le Bon la Brute et le Truand de Sergio Leone. En Soixante ans de Carrière et près de 150 films , il a été une des grandes figures du Cinéma Américain . Accumulant rôles titres ou seconds rôles , il a travaillé avec les plus grands cinéastes. Il s’est éteint à l’âge de 98 ans …

Né en 1915 à New York de parents juifs Polonais , dans le quartier italo-Américain de Brooklyn à New-York où il a passé sa jeunesse . Après Des études Universitaires et Diplômes ( Masters of Art de la ville de New-York et Université du texas) , il va se tourner vers le théâtre, où il fera des débuts retentissants à son retour de la seconde Guerre mondiale. Un Conflit dans lequel il s’est engagé et où il se distingue comme sergent à Hawaï ( hôpital militaire ) , puis , comme Lieutenant en Afrique du Nord ( Maroc ) et en France. La vie civile retrouvée, il va se consacrer à sa passion du Théâtre et se perfectionner au célébre Actor’s Studio où il va côtoyer ceux qui vont devenir des grands noms de la scène et du Cinéma avec lesquels il fait ses débuts à Broadway. Dans cet Univers de travail et de créativité il trouve sa place et la consécration en jouant The Rose Tatoo de Tenessee Williams qui lui vaudra de décrochrer le prestigieux Tony Award en 1951. Il y trouve aussi le bonheur sentimental avec la comédienne Anne Jackson qui deviendra, la fidèle compagne de sa vie .

Des planches à la Télévision , puis au Cinéma, pas étonnant de s’y retrouver quand on a débuté avec , et côtoyé, Montgomery Clift ou Marlon Brando !. La télévision qui s’ouvre aux comédiens et aux séries , va lui faire à lui aussi les yeux doux et il lui restera fidéle jusqu’à la fin en tournant de nombreux téléfilms.
Et pour le passage au cinéma quand on a du talent, il n’y a qu’un pas…surtout quand on a la chance de travailler à l’Actor’s Studio où il y a un certain Elia Kazan- qui en est le co-fondateur avec Robert Lewis – qui ne manque pas de recruter pour ses films. Le réalisateur d’ Un tramway Nommé Désir ( 1951 ) et A l’Est d’Eden (1955) qui a fait débuter Marlon Brando et James Dean , va faire appel à Eli Wallach pour lui offrir le rôle qui va lui ouvrir les portes d’hollywood et de la célébrité . Il sera en effet le riche et pervers propriéraire qui va jeter son dévolu sur le belle et jeune Baby Doll ( la poupée de Chair / 1956 ) interprétée par Caroll Baker , afin de la soustraire à son mari , Archie Lee ( Karl Malden) . Question de séduction , de pouvoir et d’argent. Dans le rôle du propriétaire – prédacteur , Silva Vaccaro , Eli Wallach fait merveille et décrochera le Golden Globe du Meilleur second rôle .

Les traits secs de son visage et la subtilité d’un jeu qui offre une belle dimension ambigüe à son rôle fait merveille , et va lui ouvrir une carrière qu’il saura , aussi , ne pas seulement cantonner a ce seul registre de personnage antipathique , cherchant à varier les rôles , il se tourne vers la comédie : Milliardaire Américain obsédé chez William Wyler ( Comment voler un million de Dollars) ou drame chez John Huston ( Les Désaxés) en Mécanicien automobile ami de Marylin Monroe , ou , se glissant dans la peau de Benjamin Franklin dans Indépendance de John Huston (1976 ) , participant aussi à des fresques historiques ( Les Vainqueurs , la conquête de l’Ouest , Genghis Khan ) ..s’autorisant même quelques « pastiches » de ses personnages de méchant dans quelques Westerns Spaghettis ou Polars . Mais c’est le personnage ambigu et brute que les specateurs vont plébisciter et dont il ne rechignera pas à multiplier les facettes De chef des pillards contre lequel les paysans mexicains se révoltent ( Les Sept Mercenaires de John Sturges ) , en truand sadico-psychopathe ( The Liner de Don Siegel ) , en Général pervers ( Lord Jim de Richard Brooks ) et , jusqu’à celui du Truand Tuco dans le film de Sergio Leone qui le place à jamais dans le cœur des spectateurs et des cinéphiles. Il y est confondant en brute épaisse et truculente , sachant aussi bien manier l’art de la vengenace que celui de la survie . On pourrait y ajouter , le portrait savoureux qu’il décline du Mafieux Italien , Frankie Scannapieco dans Le Cerveau de Gérard Oury.

On pourrait ainsi multiplier les exemples déclinés dans les nombreux autres films, parfois mineurs , où il est cantonné dans des seconds rôles qui pourtant semblent avoir étés écrits pour lui . On retiendra , pour finir, ceux plus subtils , qu’il marqura encore de son talent inimitable exploité par des grand cinéastes : Le roman d’un voleur de cheveaux d’Abraham Polonski ( 1971 ) , La Théorie des Dominos de Stanley Kramer (1977), Folie, Folie de Stanley Donen ( 1978) , The Two Jakes de Jack Nicholson( 1990 ) ou
Le Parrain 3 de Francis Ford Coppola ( 1990 ). Et en cadeau à ses admirateurs , ses dernières prestations dans Mystic River de Clint Eastwood ( 2003) , The Ghostwriter de Roman Polanski ( 2010) et Wall Street , L’argent ne dort Jamais d’Oliver Stone (2010.
Merci Monsieur Wallach….
(Etienne Ballérini )