Cinéma / Journal de CANNES , No 1.

JOURNAL DE CANNES No 1.

C’est parti pour la 67 éme édition du Festival de Cannes avec l’ouverture très attendue du film d’Olivier Dahan   Grace  de  Monaco, contesté par le Palais princier . Accueil mitigé lors de la séance de presse et présentation en grande pompe pour la soirée officielle avec la montée des marches où Nicole Kidman –  magnifique en Grace de Monaco – a reçu un accueil chaleureux des spectateurs massés devant le Palais des Festivals .

1-Affiche  grace de  Monaco
l’ Affiche du Film

On vous le disait hier , on était très curieux compte tenu des polémiques qui ont précédé le films avec les désaccords manifestés par les autorités Princières déjà dès le tournage et confirmées par les déclarations récentes estimant que le film a «  détourné a des fins commerciales », certains faits. Nous disions hier à ce sujet que nous jugerions sur pièce , compte tenu des conditions de tournage et de la polémique qui a enflé ces jours -ci , nous étions curieux de savoir si Olivier Dahan avait réussi a tirer son épingle du jeu . Nous vous dirons d’emblée , même si nous avons quelques réserves , que nous faisons partie de ceux qui ont étés agréablement surpris . Surpris parce que le film ne correspond a ce que les commentaires (  ou la bande- annonce  qui ne  le sert  pas  beaucoup ) qui l’ont précédé laissaient supposer à savoir une vision plutôt glamour . Alors que le cinéaste nous propose avant tout le portrait d’une Star de cinéma qui va vivre une expérience déroutante en endossant , par amour le rôle de princesse dont elle s’apercevra qu’il est le plus difficile pour la comédienne qu’elle a été , d’ entrer dans les habits de cette princesse de conte de fée ( la star et le prince charmant) qui découvre un royaume qu’il va lui falloir apprivoiser….

Nicole  Kidman et Tim  Roth  (  en Rainier )
Nicole Kidman et Tim Roth ( en Rainier )

En ayant choisi la période charnière des années 1962/ 1963 où se joue doublement le destin de la principauté et celui de la princesse tiraillée entre une nouvelle vie  et qui  a du mal à endosser les habits, et, son retour sollicité par son mentor Alfred Hitchcock devant les Sunlights, dont elle est restée nostalgique . Et se concentrant sur ce double aspect , Olivier Dahan réussit assez habilement ce double pari d’un film où les deux destins cités ci-dessus, trouvent leur vraie dimension et résonance à la fois dans ce qu’ils révèlent d’un contexte historico-politique qui fait la particularité de la Principauté , et celui d’une artiste qui va être confrontée à des choix difficiles de femme et de Souveraine d’un royaume Princier où elle est considérée comme étrangère et où elle va devoir se faire sa place et se faire accepter .

Pour ce qui concerne le contexte historique et le conflit qui opposa le prince Rainier et le général De Gaulle en 1962 où la révision des accords sur les relations entre le gouvernement Français et la principauté établis en 1902 , avec en toile de fond la guerre d’Algérie qui s’envenime et dont le coût entraîne le Président Français à demander à réviser les accords en mettant sur le tapis , la question qui va fâcher sur l’établissement d’un impôt auquel les citoyens monégasques jusque là exonérés , seraient désormais soumis . Guerre d’influences qui , au delà de l’épisode amusant d’une frontière de trois jours qui désorganisa la circulation entre la France et l’Italie qui fit beaucoup de bruit à l’époque , permet à Olivier Dahan d’illustrer quelques aspects interéssants des luttes intestines , d’influences et de pouvoir   ( le jeu de déstabilisation de la sœur de Prince ) au sein de la famille Grimaldi .
Et en miroir de celui-ci,  cette place de Princesse que Grace Kelly depuis son Mariage en 1956 ,  n’a pas encore réussi à incarner. C’est , à notre sens le plus réussi des éléments du portrait , servi par une Nicole Kidman qui lui offre une magnifique dimension . Superbe séquence où on la voit répéter devant le miroir une scène du film pour lequel Hitchcock l’a sollicitée , se posant la question si elle pourrait être à la hauteur et réussir son retour . De la même manière que le sont les séquences où elle va apprendre les règles d’un protocole qui doit lui permettre de s’imposer dans un monde qui n’est pas le sien, en même temps que d’aller au contact de la population . C’est dans ce jeu de miroir où la Comédienne confrontée à sa nouvelle vie , va devoir apprendre son nouveau rôle qu’olivier Dahan réussit les plus belles scènes , car c’est le cinéma qui pourtant est écarté de sa vie , qui y reste  très  présent  . Celui d’une Comédienne qui  aurait  du mal  à incarner,   le  rôle  de sa vie …  Et c’est quand elle va trouver sa place avec son investissement dans las causes humanitaires ( l’hôpital pour les enfants , le gala de la croix rouge ..) que sa place de femme ,et de mère  et d’épouse  trouvera son accomplissement, en même temps qu’elle influencera le destin de la Principauté .

Nicole  Kidman
Nicole Kidman

Au final , un bel hommage rendu à la comédienne et à la princesse , dont on comprend qu’au delà de inexactitudes qui ont pu heurter ( la visite d’Hitchcock en principauté , puis celle de De Gaulle au premier gala de la Croix rouge ) mais , qui finalement ne sont utilisées que comme éléments de scénario et servent d’arguments plausibles pour illustrer le propos général sur les choix que Grace Kelly va devoir faire .
Par contre on mesure mieux que certains aspects du film aient pu déplaire quand sont évoquées par  exemples certains travers  et secrets des coulisses de la vie du Palais sur lesquels on sait que du côté du rocher on est très regardant. Comme c’est le cas  par exemple lorsqu’une  phrase de  dialogue   va  laisser entendre que la princesse a   songé , un moment , à Divorcer… mais qu’elle ne pouvait le faire parce que si c’était la cas elle ne reverra jamais ses enfants ! … ou  encore d’évoquer les luttes de pouvoir au sein de la famille Grimaldi  dont on a parlé  plus  haut.

(Eienne Ballérini )

Aujourd’hui , une journée chargée attend les Festivaliers avec les deux premiers films de la compétition , MR Turner de Mike Leigh et Timbuktu de Abderrhamane Sissako . Et l’ouverture également de la Section Un Certain Regard avec Party Girl  de Claire Burger , Samuel Theis et Marie Amachoukeli et le film de Krene Yedaya, Loin de Mon père .

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