Inscrire en filigrane – trait après trait comme autant de lignes de sonde – creuser les apparences, mettre à nu, dépouiller comme s’il s’agissait de toucher le nœud de l’apparence, et sa mort, surtout que l’image ne s’immobilise pas, qu’elle reste ouverte, vivante, propre à laisser surgir ce que l’on n’attendait pas. Au tirage. C’est le secret que Michel Joyard a su transmettre à Claude Morini.
Il y a un tragique de l’homme barbu, en supens dans les fonds, qui tient sans tenir, qui est présent/absent. Rien ici pourtant ne sombre. On sent dans ce travail comme une force d’insoumission, de soulèvement. Affirmation et éveil malgré les marques d’érosion qui semblent tout emporter. Reste cette force de détachement.

Les gravures de Claude Morini nous provoquent, nous appellent devant. Nous contraignent au regard de face. Le questionnent. Le jettent dans ce silence qui nous doué de lointain.
Les manifestations autour de son œuvre gravé et du très beau catalogue raisonné – quelques 117 gravures reproduites accompagnées des textes toujours très éclairants de Philippe Claudel, Jacques Simonelli, Raphaël Monticelli, Bruno Mendonça, Katy Remy, Michel Joyard et François Bourgeau; photographies de Claude Gourmanel et François Bourgeau – publié à cette occasion par les Editions de l’Ormaie, les Editions stArt et l’Association des Amis de Claude Morini se poursuivent .

L’exposition des gravures et autres documents est toujours en place à la BMVR Louis Nucera de Nice jusqu’au 3 février 2014 où aura lieu également le 25 janvier à 15h la projection du film « En souvenir de Claude Morini ».
Signalons enfin le vernissage de l’exposition « En l’absence de l’artiste » à la galerie Eva Vautier, 2 rue Vernier à Nice, le 18 janvier à 18h.
Alain Freixe
Catalogue raisonné
Editions de l’Ormaie et Editions stArt
Association des Amis de Claude Morini