TEL PERE, TEL FILS de Hirokazu kore-Eda.
Présenté au Festival de Cannes 2013, le film du Cinéaste Japonais y a fait sensation y remportant le Prix du Jury. Cinéaste de l’enfance ( Nobody Knows/ 2004, Still Walking / 2009) il explore , ici , les conséquences psychologiques dans les familles respectives de la révélation six ans après , de l’échange de leurs enfants due à une erreur humaine à la maternité. Questionnement sensible, sur les repères qui volent en éclat, sur la paternité et les liens du sang …

D’emblée nous sommes plongés au cœur d’une famille de la Bourgeoisie Japonaise avec ce père Ryota ( Masaharu Fukuyama ) architecte , sa jeune épouse ( Machiko Ono ) au foyer, et Kaita, leur enfant des six ans. Une famille qui jouit de la réussite professionnelle d’un père très accaparé par son travail et qui espère retrouver chez sa jeune progéniture, cette ambition et cette volonté qui fut la sienne dans ses études et activités artistique, et qui s’avère …être un doux rêveur !. Puis , un jour ce semblant d’harmonie familiale va voler en éclats lorsque la maternité où a vu le jour Kaita va apprendre au couple que leur enfant a été malencontreusement échangé avec celui d’un autre couple !. Chez Ryota et son épouse le séïsme va se révéler encore un peu plus intense lorsqu’ils vont découvrir que leur fils biologique a été élevé par un couple ( Franky Lily et Yoko Maki ) de condition modeste , épiciers de banlieue, qui – eux- ont trois enfants , deux filles …et un garçon qui serait donc le véritable fils de Ryota . Les deux familles , vont devoir affronter la nouvelle situation…tout comme leurs enfants contraints de changer de parents .


Hirokazu Kore-Eda qui manie habilement l’humour et la gravité , trouve , dans les oppositions de classes en même temps que dans l’exploration des liens du sang , les éléments qui lui permettent d’approfondir le thème central de la cellule familiale et des rapports qui s’y inscrivent , thème qui est au cœur de son œuvre depuis ses débuts comme cinéaste . Une approche dont les éléments du réalisme viennent nourrir la fiction et offrent un ancrage particulier à la dimension ( morale?) de la fable portée, ici , par un récit et une mise en scène , tout en nuances . Une dimension qui se retrouve dans ce que va révéler , la rencontre entre les deux familles. A la fois , sur la perception de la paternité et la place de la femme dans la cellule familiale , comme , sur les rapports parents- enfants , sur l’instinct paternel et ( ou ) maternel , sur l’éducation …ou encore cette interrogation sur la paternité fruit des liens du sang ou du temps ? . Autant de questionnements qui , au fil des séquences , s’inscrivent comme des remises en question d’une certaine morale et de ce qui serait ( ou ferait ) , partie de l’acquis…ou de l’inné. En filigrane , cet échange d’enfants à la maternité ouvre même une réflexion … sur l’adoption , dans la mesure où ces enfants « échangés » se retrouvent élevés par des parents qui ne sont pas leurs géniteurs !.

C’est dans cette dimension que le film du cinéaste trouve sans doute son écho le plus original . D’autant que le cinéaste donne à voir , et à comprendre en parallèle à celui des deux couples de parents , le ressenti et le vécu de ces deux enfants perdus face à une situation qu’ils subissent , et se retrouvent tout à coup confrontés à des liens familiaux remis en question. C’est avec un humour empreint de gravité que Kore-Eda, l’illsustre avec les belles séquences où l’on voit par exemple , Ryota l’architecte , confronté à son vrai fils qu’il découvre si rebelle , résistant et mécontent… de devoir changer de père !. Pas facile! , d’autant que ce même Ryota découvre face à lui un père épicier qui se montre aussi attentif au bonheur de ses enfants…. que lui pouvait être égoïste !. . Une autre manière ( sociale ? ) de vivre avec et d’élever ses enfants?. Une autre perception et vécu , de la paternité qui lui renvoie , en pleine figure, une forme d’éducation et d’autorité paternelle qui fait prendre conscience à Ryota de son « implication » paternelle laissée au second plan par la focalisation sur la réussite sociale . Et à laquelle fait écho cet instinct maternel qui , lui , par contre, se retrouve plus naturel chez les deux mères dont l’entente semble , elle , briser les barrières des différences sociales.
Une perception , un constat sur lequel le cinéaste ne porte pas de jugement , mais pose une interrogation reflet d’un «vécu » personnel ( en tant que père d’un enfant de 5 ans au moment du tournage du film ) qu’il a voulu faire partager « A partir de quel moment devient-on réellement un père ?. Est-ce le fait de partager son sang ou le temps qu’un père et son enfant passent ensemble ? . J’avais envie d’évoquer la vraie signification des liens du sang c’est une problématique qui me tenais à coeur (…) Le sujet de mon film est né de ce dilemme en personnel, c’est la première fois que je déverses ces émotions avec une telle candeur … » , avoue-t-il dasn le dossier de presse. Et ce partage, offre au film sa dimension Universelle , et il l’exprime au travers des multiples séquences qui illustrent toutes les problématiques qui s’y attachent, par un subtil va et vient entre les deux familles et la manière dont elles vivent ce « tremblement » d’un lien biologique rompu auquel elles sont confrontées. Et auquel il leur faut faire face …
(Etienne Ballérini)
TEL PERE TEL FILS de Hirokazu Kore-Eda ( Japon ) – 2013-
Avec : Mashasharu Fukuyama ( Ryota ), Machiko Ono ( Midori, sa femme) , Lily Franky ( l’épicier ) et Yoko Maki ( sa femme )
Sélection Officielle Festival de Cannes 2013 – Prix du Jury –
Que dire de cet article qui ma veritablement scotchez … sublime ?
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