Le Sept Off de la photographie méditerranéenne a débuté depuis plusieurs semaines dans le département des Alpes Maritimes. Installé durablement dans le paysage culturel de la rentrée azuréenne, ce festival de la photographie amateur venait à l’époque se plaçait en contrepoint du festival « In » de la photographie. Mais comme le In a disparu, le Off est devenu le In. Vous suivez ?

Cependant l’esprit est toujours resté le même en invitant photographe confirmés et amateurs à exposer dans différents lieux, et par forcément des lieux d’expositions. La volonté est de démocratiser l’accès à l’art et à la photographie en l’emmenant vers la population.
Ainsi l’ouverture s’est déroulée fin septembre avec quatre photographes confirmés exposant autour du thème de cette édition 2013 « Rituels » à la faculté Nice Saint Angely.
Françoise Maunoury tout d’abord dans le couloir de l’entrée présente des images ramenées de ses voyages en Inde. Inspirée par la psychologie et les civilisations archaïques, elle montre une sensibilité spirituelle très forte par un travail autour de la couleur qui d’ailleurs compose l’image. Elle explique d’ailleurs être venue à la photographie par la peinture et la couleur. « Cela me permet de relier le monde sensuel au monde rituel »
Chanette Manso, quant à elle, montre à voir une poignée de photos, grand format ramenées du Burning Man il y a 20 ans. Cet événement se passant dans un désert américain rassemble pendant quelques jours milliers de personnes pour vivre de musique, d’amour et d’eaux pas fraiches. Rituel de purification par le feu, ce fut surtout pour elle le début de son travail de Light Painting. Elle fera pendant le Sept Off une performance de cette pratique photographique.

Il y avait ensuite le travail très graphique d’Ivana Boris autour de ces poissons argentés. « J’ai été touché par la faconde de ces poissons de refléter la lumière. Symboles de notre société avec leurs rituels de chasse et de leur art de se dissimuler. » Ce sont de belles images assez envoûtantes grâce à un accrochage soigné.
Enfin, le plus beau travail de cette exposition est sans doute à mettre au crédit de John Hall. Ces portraits, scènes de vie ou rituels catholiques d’Amérique du Sud et du Mexique sont empreintes d’humanisme par leur cadrage et la captation des regards perdus ou investis de ces hommes, femmes et enfants. On pense évidemment à Sergio Larrain et ses enfants du Pérou ou du Chili dans cette manière de se mettre à la hauteur des sujets. Seul petit regret, les photos auraient mérité un meilleur tirage que celui-ci. On perd ainsi en qualité de noir et blanc et en précision. Cela aurait été sinon splendide.

Ailleurs dans le département, vient de se vernir les Sâdhus d’Olivier Remualdo, à la médiathèque intercommunale

de Saint Jean Cap Ferrat. Depuis quelques années, ce photographe « vit » spirituellement avec ces religieux indiens dont il a fait les portraits et qu’il expose aux quatre coins de la France. Magnifiques grand format noir et blanc. Ces Sâdhus prennent âme et spiritualité dans le travail de Remualdo, qui va d’ailleurs en sortir prochainement un livre.
C’est ce même photographe qui avait réalisé la très sympathique et populaire exposition en extérieur dans le quartier de la République à Cannes. Il avait photographié dans la rue les gens du quartier sur un bout de tapis rouge. L’humanisme respire dans son regard d’artiste.
A la chapelle des Pénitents Blancs à Vence, il y a la magique exposition des Chamans d’Amazonie de Zia Zeff et son travail merveilleux autour de la lumière.

Enfin, on ne saurait terminer sans l’hommage que le directeur du Sept Off a rendu. Robert Matthey, qui se bat chaque année pour qu’une nouvelle édition se tienne, a dédié cette édition 2013 à un compagnon de route disparu cette année, Mathias Girard.
Julien Camy
http://sept-off.org/
Jusqu’au 20 octobre