par Jacques Barbarin
Voilà ! Arrivée en Avignon, entrée par la porte de la République. Cours de le République, des bouquinistes en tous genres et mon stand préféré, un stand d’affiches polonaises également en tous genres, théâtre, cinéma, opéra, expositions… Il faut dire que les affichistes polonais sont les plus créatifs. Pour vous en convaincre, si vous êtes par là-bas, allez voir ce stand : vous ne pourrez pas rater les lunettes cerclées de rouge de son propriétaire ni son chapeau de paille… ni évidemment les affiches.

Ca y est : je suis à mon bercail, j’habite chez l’habitant – je ne vais pas vous donner mes tuyaux, non ? La petite ruelle où je loge ne fait même pas deux mètres de large – c’est vous dire si elle est calme- elle est à 200 mètres de la Place des Carmes. Les proprios prennent le frais pratiquement toute la journée dans la ruelle dans ce qui est – ou qui était- le « Little Italy » d’Avignon d’Italie. En sortant je tombe un peu plus loin sur un bus qui affiche comme direction « Les Italiens ». Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rencontres.
Je passe par la Caserne des pompiers, qui, comme son non ne l’indique pas, est un théâtre. En fait, il s’agit de l’ancienne Caserne, récupérée par la région Champagne Ardenne. Il y a toujours une programmation pointue et de grande qualité. Ainsi, l’an dernier, j’avais été stupéfié par La Solitude dans les champs de coton, de Koltès, mis en scène par Marine Mane qui, en traitant l’espace en quadrifrontal, en quelque sorte comme un ring, incluait acteurs et spectateurs dans une même dramaturgie.

Quant à mes deux premières pièces vues, ce sont les deux premières d’une trilogie. Rassurez-vous, ce n’est pas Pagnol, mais Vaclav Havel, dont la Compagnie Libre d’esprit présente Audience, Vernissage et Pétition… écrites entre 1975 et 1978. Il s’agit dans les 3 d’un personnage qui est comme un double dramaturgique de Havel, Ferdinand Vanek, auteur dramaturge récemment sorti de prison, et qui ne trouve un travail que dans une brasserie. Dans les 3 pièces, il se trouve confronté à trois pouvoirs… lequel est le pire ? Ces pièces ont en toile de fond le basculement vers le totalitarisme.
Si vous êtes en Avignon, c’est à l’Espace Alaya, 31, bis rue Guillaume Puy, 04 90 27 28 23 Vernissage 16h30, Audience (jours impairs) et Pétition (jours pairs) 18h05.