Expo Photo / Jazz ! à la Cave Romagnan

La cave Romagnan et le jazz, c’est fusionnel. Ne me dites pas que vous n’êtes jamais allé vous gaver de la « blue note » aux soirées jazz de la dite cave, avec des musiciens même pas je vous dis, je ne vous crois pas ! Mais ces temps-ci, la terrasse est relativement indisponible : des travaux sur le long du trottoir… En été, c’est bien agréable d’écouter du jazz assis tranquillement sur ladite terrasse plutôt  qu’à l’intérieur. Donc, foin des soirées jazz… pour le moment. Car Manu, le taulier, a plus d’un tour dans son sax, pardon, dans son sac. On ne peut écouter du jazz ? Bien, l’expo photo – jusqu’au 30 juin, faites fissa- y suppléera.  Vingt formats 30×40 en noir et blanc signé Jean Michel Emportes, des clichés de la plus belle eau.
Jean-Michel Emportes a commencé sa carrière de photographe par la presse. Il y a ensuite œuvré dans pratiquement tous les domaines : sport, spectacle, grands chantiers, vie publique, tourisme, industrie, mode, pour le compte de journaux, d’agences de photo, de maisons d’édition, d’organismes publics, d’agences de publicité, d’offices de tourisme…
Dans ses travaux personnels, Jean-Michel Emportes avait jusqu’à présent abordé les thèmes de la nature, du paysage urbain (exposition 1986 des photographes professionnels de la côte d’azur, prix spécial du jury), de la fête (publication en 1992, du livre « Nice Carnaval et les carnavals du monde à Nice ») et plus récemment des paysages bretons (exposition « La Bretagne vu par un photographe du Sud » – Arzon, 2011).
Son parcours personnel a eu pour sujet récurrent la nature sous ses différents aspects (nature morte, paysages, couleur en milieu urbain) avant de toucher à la fête qui marque un important contraste entre le calme de la nature et cette bouillonnante activité humaine qu’est le carnaval de Nice.
L’équilibre est ensuite trouvé lors de son exposition de photo consacrée au jazz qui l’amène pour la première fois à exposer en noir et blanc, paradoxe d’une émotion de l’instant s’inscrivant dans la légende de cette musique. Un voyage dans les « pointures » qui ont illuminé les soirées de la Grande parade du Jazz, du temps où il s’agissait vraiment d’un festival, et non maintenant d’une série de concerts. Bon, moi, j’dis ça, j’dis rien.

Vingt portraits qui explorent toutes les palettes du noir et blanc. Et quand je dis « portraits » ce n’est pas seulement des portraits de musiciens mais aussi des photos d’instruments, comme s’ils avaient une vie propre, un vécu intime, je pense à cette photo avec la trompette de Winston Martialis.

Et puis ce rapport presque charnel entre le musicien et son instrument : Dizzie Gillespie et sa trompette coudée, Manu Di Bango et son sax, Lionel Hampton et sa batterie,  la voix avec Dee Dee Bridgewater, Michel Petrucciani et le clavier de son piano, et cette troublante photo d’une bassiste, avec l’intensité de son regard, ainsi que cette étonnante photo d’une chaise, vue de dos, vide, qui attend-elle ? Nous, sans doute.
Cette exposition nous fait entre de plain-pied dans l’empathie du regard de Jean-Michel, cette capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent.  Je dirai, en parodiant Boileau, « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, les photos pour le dire arrivent aisément ».  Jean-Michel, votre  art nous importe, nous emporte.
Au fait, nul n’est besoin d’être amateur de jazz pour goûter cette exposition : il suffit d’aimer la musique, il suffit d’aimer la vie.

Jacques Barbarin

 

Exposition de photos de Jean Michel Emportes, Cave Romagnan, 22 rue d’Angleterre, 06000 Nice,
07 69 54 08 06

Illustrations : (photos Jean Michel Emportes)

Manu Di Bango
Dizzie Gillepsie
Michel Petrucciani
La bassiste de jazz

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