Cinéma / BORDER ( Gräns ) d’Ali Abassi .

Présenté au Festival de Cannes 2018 où il a remporté le Prix « Un Certain Regard » , le film y a fait sensation. Par la tension psychologique et par son écriture défiant les codes, où le fantastique et le surréalisme cohabitent au cœur d’une enquête criminelle, ouvrant à des horizons insoupçonnés . A découvrir …

une scène de Border ( Eero Milonoff et Eva Melander ) – Crédit Photo : Metropolitan filmexport –

C’est le second long métrage du cinéaste Suédois d’origine Iranienne, dont le premier ( Shelly / 2016 ) qui l’a fait découvrir avait été présenté au Festival de Berlin . Le film est inspiré du roman de John Ajvide Lindqvist dont le cinéaste explique qu’il a choisi de l’adapter après avoir été impressionné par son univers du roman Morse ( 2009),adapté au cinéma  par  Thomas Alfredson. Ali Abassi est amateur de films de genre et d’un cinéma qui défie les normes ( il adore Luis Bunuel,,entr’autres… ) et les mélanges dont sa mise en scène se fait l’écho dans Border , où le réalisme et le fantastique , laissent percevoir la noirceur , et aussi  l’idée que les personnages puissent repousser les limites. Comme le reflète l’étonnant final qui concrétise les possibles …d’une autre vie qui va s’ouvrir à eux .Les éléments du fantastique , de l’absurde et du surréalisme qui permettent , dit encore le cinéaste «  de ne pas suivre les règles » et donc de défier les codes . Le récit est ici totalement lié à ces éléments dont on nous invite à suivre le développement jusqu’au final , où vont se concrétiser les choix . Ceux des pulsions irrépressibles auxquels ils sont soumis . A l’image de l’attirance inattendue à laquelle Tina (Eva Malander ) va succomber,  à sa grande surprise !. Celle-ci employée des douanes au contrôle , est devenue une référence pour détecter grâce à son odorat « hyper-développé » , les indices permettant de repérer les suspects. Et dans sa vie quotidienne,  lors de ballades dans la forêt , elle découvre le lien   que celui-ci lui permet de tisser à un univers animalier qui semble rôder (attiré ?…) par elle . L’intrusion du fantastique dans son quotidien  intrigue , qui va prendre une dimension encore plus étrange lorsqu’elle repère grâce toujours à son instinct infaillible des indices possibles aboutissant à la découverte de pratiques sectaires pédophiles, dans le secteur. L’enquête criminelle qui va se déclencher. Le mystère qui s’épaissit encore , lorsque se présente cet inconnu au contrôle de l’aéroport et que Tina « subodore » quelque chose d’étrange qu’elle a du mal à définir . Puis ce dernier , arrêté puis libéré qui viendra à plusieurs reprises dans les parages …et cette« étrange » attirance qui va les rapprocher , suscitant des relations qui le seront tout autant. Et dont , le secret qui les lie , va renvoyer à Tina le souvenir d’un passé et d’un secret que son père lui a caché , finissant par révéler à cette dernière la vraie nature qui est la sienne ,et qui finira, par changer son destin, . La transgression des « règles et des codes » , le récit la conduit ici de manière hypnotique et avec une belle maîtrise par le cinéaste , ouvrant les horizons des mystères et des possibles … civilisation, différence , sauvagerie et monstruosité . Superbe …    

(Etienne Ballérini)

BORDER d’Ali Abasi – 2018 – Durée : 1h 50

AVEC : Eva Melander , Eero Milonoff, Jörgen Thorson , Ann Petren ..

LIEN : Bande -Annonce du film : Border d’Ali Abassi .

 

 

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