Cinéma / DETROIT de Kathryn Bigelow.

La cinéaste de Démineurs (2009) et Zero Dark Thirty (2012) nous transporte avec son nouveau film au cœur des émeutes raciales de 1967 , à Détroit . Au centre de son récit sur les événements dramatiques et ses exactions insoutenables, une superbe réflexion socio-politique sur la violence , ce « mal » qui n’en finit pas de ronger la société Américaine . Un très grand film…

l‘affiche du Film.

Dans la continuité de ses deux derniers films cités , c’est avec ce troisième volet qu’elle poursuit sa réflexion sur laquelle la « naissance » de la Nation Américaine s’est construite                         ( colonistaion et exactions sur les peuplades indiennes, guerre de sécéssion , esclavagisme et racisme …) avec la violence des armes . Une violence qui persiste aujourd’hui dont ses films sur la guerre d’Irak ( Démineurs ) et sur la traque de Ben Laden ( Zero Dark Thirty ) , ont pointé les dérives de la politqiue extérieure des Etats-Unis Ce troisiéme volet , qui en est la prolongement se penche sur la politique intérieure et sur les conséquences de l’expansion économiques dy pays , au XX ème siècle , et les bouleversements que sa mutation a entraînés , accentuant la ghéttoïsation de certaines classes sociales et raciales de la population . Une brève séquence introductrice du film , sous la forme d’animation s’en fait l’écho explicatif et clair , ayant entraîné la ghettoïsation des population noires se concrétisant en « tensions et émeutes raciales » qui vont se durcir dans les années 1960 donnant lieu à des émeutes tragiques . Des événements et affrontements où le racisme et les armes ont parlé , mettant en lumière ce double fléau qui ne cesse de continuer à « miner » le pays et sa démocratie. Pour la cinéaste cette histoire des émeutes de Détroit faisant suite à d’autres qui ce sont inscrites dans la continuité jusqu’à aujourd’hui, est devenue un nécéssité . Ce sont les émeutes récentes ( comme celle de Baltimore dans le Maryland qui ont eu lieu après le décès d’un jeune noir -Freddie Gray- après son arrestation par la police ) , et d’autres révélatrice du « mal » , qui l’ont poussée à passer à l’acte et tourner ce film dont sa réflexion sur les violences d’hier, est destiné à interpeller, sur l’aujourd’hui et le futur du pays qui y est plus que jamais , confronté.

Détoit , été 1967 : émeuteirs et policiers face à face . ( Crédit Photo :Mars Films)

D’autant qu’elles sont révélatrices du même mal à l’origine de celles qui embrasèrent, la Ville de Détroit , du 24 au 28 juillet de l’été 1967, au bilan desquelle on déplora 43 morts et de nombeux bléssés . Après la scène introductrice , c’est au cœur des émeutes que nous immerge la cinéaste , où à la violence  collective  (  émmeutiers et policiers )  des  affrontements , va faire écho  à  celle de la violence inidviduelle qui s’y inscrit , symbolisée par la scène du tir à « arme réelle » , par un policier qui va devenir un des personnags majeur de l’intrigue . Associé , à d’autres destinées individuelles dont le récit et la dramatrugie, avec ses questionnements se retrouvent  au cœur du film, comme élements majeurs permettant d’en synthétiser les enjeux , au long d’une nuit d’horreur. Celle à laquelle les individus réfugiés à L’Algier’s Motel , vont être confrontés. La cinéaste , habilement , construit à partir de situations réelles qui y ont conduit , un huis clos insoutenable et d’une intensité rarement vue au cinéma,  ces dernières années. Les instincts les plus bas empreints du  sadisme des uns y sont auscultés ,  confrontés à celui de survie de ceux qui y sont soumis sans autre choix . La force de ce huis-clos et de ce qui s’y joue , tient surtout au travail en amont , de la cinéaste et de ses collaborateurs ( et de son scénariste attitré Marc Boal)  , qui ont recueilli les témoiganges des survivants , témoins et participants aux émeutes                  ( habitants  noirs de la ville , policiers et militaires de la garde nationale ) de chaque camp. Et les ont complétés par tous les documents à disposition « des  coupures de presse, des reportages radiophoniques et télévisés, des archives judiciaires, des PV d’investigations menées par le FBI et le ministère de la Justice, des témoignages de manifestants, des résultats d’enquêtes sociologiques, et d’autres documents qui n’avaient jamais été rendus publics par le Detroit Police Department et la University of Michigan ». Une recherche d’authenticité nécéssaire, à la cinéaste…

Krauss ( Willy Poulter ) le policer raciste , au ceour du réct – Crédit Photo, Mars ditribution –

Celle-ci , s’est entretenue elle-même avec les rescapés , désireuse de « transposer à l’écran leur « vécu avec justesse et sans jugement de valeur » , ajoute : « Lorsqu’on raconte une histoire vraie comme celle-ci, on doit le faire avec un grand sens des responsabilités morales, non seulement envers la vérité historique, mais surtout à l’égard des hommes et des femmes qui l’ont vécue ». Une démarche dont la volontée affichée, fait,  au delà de l’authenticité, le prix du film et le « choc » qu’il provoque à sa vision qui vous laisse littéralement remués et K.O. Par le réalisme brut dont la mise en scène fait preuve enrichi  par ce travail en amont , dans ce quelle révéle à la fois des événements , du vécu et du « ressenti » des personnages pris au cœur des événements. Permettant d’individualiser chacun d’entr’eux au cœur du chaos et de la tragédie qu’ils vivent. Nous révélant les vrais visages de ce qu’ils représentent et reflètent dans ce contexte de tension extrême rendant emblématique , la violence faite et subie . A l’image de ces deux jeunes filles de passage , Julie et Karen ( Hannah Muray et Kaitlyn Dever) qui s’y retrouvenr prises au piège . Comme ce sera le cas aussi , des deux jeunes membres du goupe « les Dramatics » dont la première  expérience sur scène sera annulée … pour cause d’état d’urgence et , qui , pris dans la confusion pour éviter d’être arrêtés se réfugieront dans ce motel où d’autres Afro-Américains , séjournent . Tous vont se retrouver confrontés à une « descente » des policiers alertés par des coups de feu . Parmi eux , un flic blanc raciste  , Krauss  ( Will Poulter ) accompagné de ses camarades de service du maintien de l’ordre , et par intermittence , des soldats de la garde nationale qui viennent s’enquérir du déroulement déroulemetn des intérrogatires , auquel s’ajoute ce gardien de sécurité noir , Desmikes            ( John Boyega ) chargé de protéger du vandalisme, un magasin proche du Motel…

Au coeur de huis clos e l’hôtel et la longue nuit de l’intérrogatire … ( crédit Photo: Mars Distribution)

Le face face qui va virer au cauhemar avec , notamment ce policier raciste qui n’hésitera pas décidé, coûte que coûte, à faire l’exemple et utiliser tous les moyens, pour arriver à trouver le coupable. Au cœur de ce huis-clos de l’horreur dont la cinéaste explore les plus bas instincts de la violence psychologique et physique, qui s’y font jour , au fil des séquences. La cinéaste, y cristalise tous les possibles des comportements  et dérives violentes , y compris les réitcences   de certains policiers  en désaccorde avec la méthode  employée par  Krauss. A l’image des tentatives modératrices  du  policier gardien de sécurité , Dismukes ( John Boyega) et  de la ronde des soldats de la Garde Nationale , trop occupés par  ailleurs, pour éviter que la situation ne dérape . Les supplications et les cris des deux jeunes filles assistant aux sévices que  Kraussce  fait subir aux jeunes garçons afin d ‘obtenir les aveux , ne font qu’attiser sa rage et sa violence,  qu’il va aussi diriger envers « ces prostituées des nègres ! » . L’horreur et la barbarie , dès lors en marche et qui ne se donne plus de limites et laisse  libre court  aux instincts  les plus abjects , fait froid dans le dos !.   Au coeur du chaos et de l’émeute , le  cadre  justificateur  ( la sécurité et l’ordre public )  au nom de cette finalité  , qui peut permettre à certains de déraper,  vers l’innommable .  Conduisant  à l’inévitable  fossé   de la haine , qui, les affrontements passés, va se creuser encore  un peu plus. La haine qui attise la haine . La police discréditée oar les « bavures » de certains des leurs , la défiance envers un justicesous influence . Comme le  souligne et l’analyse , la dernière partie du film où le procès qui aura lieu suite au dénonciations, va voir  ( belles séquences de préssiosn et de corruption… ) de toutes sortes ( politiques, avocats , lobbys .) , va donner lieu a des jugements indignes…aboutissant à la « non culpabilité », des accusés !. Exemple à méditer que la cinéaste renvoie à la nécéssaire prise de conscience de la population Américaine , d’un « état des lieux », et d’une « impasse » à méditer . L’urgence  est là … .

Larry ( Algee Smith ) un des jeune du groupe musical , pris au piége de la violence ( Crédit Phoro:Mars distribution )

Une question gênante que la cinéaste renvoie à la « méditation » d’une pays , où les récents événements ( émeutes consécutives à bavures , ou tueries de masse … ) , mettent en lumière , le racisme , les conséquences de l’utilisation des armes à feu , dont certains citoyens , « shérifs »  se  servent pour faire leur propre loi . Sujet « tabou »  s’il  en est , dont le rejet manifesté envers le  film et  le procès  qui a été fait à la  cinéaste, au prétexte de «  la légitimité d’une femme blanche , traiter de ce sujet« ,, est honteux , sexiste ..et indigne! . D’autant que son film   par la qualité de sa mise en scène et l’approche dramatique de la réflexion qu’il propose sur l’usage de la violence des armes,et le  racisme , s’inscrit dans la lignée et l’héritage du grand cinéma Américain progréssiste  d’hier, dont les cinéastes et hommes blancs  se sont emparés. Celui des  films de : King Vidor, John ford, Herbert J. Biberman , Anthony Mann, Richard Brooks , Sidney Lumet , Raoul Walsh , Stanley Kramer , Samuel Fuller, Delmer Daves… auxquels s’ajoutent celui des cinéastes – blancs ou noirs – d’aujourd’hui . Depuis quand , le signe distinctif  du sexe ( masculin , féminin , Bi , trans ..)  ou de  la  race (  John Ford qui n’était ni Noir , ni Indien , a réalisé deux des plus beaux films anti-racistes  : Le sergent noir /1960 et  Les Cheyennes /1964 ), justifie -t-il la légitimité de faire oeuvre crétarice et cinématographqiue ? . Pour nous , son film Détroit,  s’élève sur le sujet à la hauteur des plus grands films de ses aînés . C’est un film choc, un film exemplaire, nécéssaire … à tous points de vues . Pour cette raison ,  il faut vous précipiter  dans la salle de cinéma la plus proche  ,pour le voir …

(Etienne Ballérini )

DETROIT de Kathryn Bigelow – 2017- Durée 2h 23
Avec : John Boyega , Will Poulter, Algee Smith, Jacob Latimore, Jason Mitchell, John Krasinsky, Anthony Mackie, Hannah Murray , Laitlyn Dever , John Krasinsky …

LIEN : Bande- Annonce du film , Détroit de Kathryn Bigelow.

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