Un nouveau médaillé…Laurent Coulondre

Il aurait pu être le 43ème médaillé français aux dernier JO de Rio si la musique de jazz était au programme car le jeune pianiste Laurent Coulondre, après avoir à 28 ans remporté une dizaine de récompenses dont la dernière lors des Victoires du Jazz avec le prix Frank Tenot, Révélation Jazz de l’année. Une étoile montante du jazz français qui n’a pas échappé à Frédéric Ballester, Directeur Artistique de Jazz à Domergue qui a proposé quatre soirées dans les jardins de la superbe demeure cannoise qui appartenait au peintre Jean François Domergue,un rendez vous pour des découvertes musicales .

Un prix Révélation de l’année qui pourrait faire sourire Laurent Coulondre car, depuis 2010, il a joué avec quelques grands noms du jazz, foulé les scènes internationales, il a même eu l’honneur de voir ses compositions interprétées par le grand orchestre d’Harmonie (80 musiciens ) de Friedrichshafen en Allemagne. Cette belle envolée musicale n’avait pas échappé à l’organisme Génération Spedidam (1) qui croit à l’avenir de certains artistes en les aidant à se produire en début de carrière. Une carrière où le natif du Gard n’a pas choisi la facilité en jouant du piano et de l’orgue Hamond et ce qui montre son talent, c’est de jouer dans un même temps des deux instruments et puis, il y a ce sens rythmique de haute voltige où à aucun moment, on ne ressent que ces improvisations sont soigneusement écrites, de plus il entraîne sans cesse du regard ses deux complices (2) afin qu’ils s’éclatent eux mêmes dans des phrasés pas toujours académiques et…tant mieux. Bref, de la tête aux mains et aux pieds, oui, c’est un sportif, musicien de haut niveau.

Laurent Coulondre
Laurent Coulondre

Laurent Coulondre

Vous êtes sympa de me comparer à un sportif de haut niveau mais, vous savez, j’aime le sport, j’ai même failli devenir basketteur professionnel après mes débuts à Nîmes et pour être précis, j’ai même étais arbitre.

JP Lamouroux

Vous êtes pianiste, vous jouez du sax, de la batterie, pourquoi avoir ajouté l’orgue ?

Laurent Coulondre

Je me suis rendu compte en y réfléchissant que dès 9 ans, j’ai joué en big band jeune à l’école de musique de Marciac, je faisais les basses au synthé, il n’y avait pas de bassiste et à 12 ans on faisait des stages de jazz, j’avais un petit clavier Hamond, alors, je m’amusais, je n’étais pas du tout dans la dynamique de faire de l’orgue, je ne savais même pas à quoi ça ressemblait et, je n’en avais jamais vu et ça s’est mis de côté. Je suis allé étudié à Barcelone et en fait, çà s’est fait comme çà, j’étais dans une répétition et le bassiste n’est pas venu et, du coup, j’ai du assurer les basses et il y a un saxophoniste qui est passé exactement à ce moment là, il avait des concerts réguliers dans un club à Barcelone Bel Luna Jazz Club, et il m’a dit…Ah on a une galère, est ce que tu joues de l’orgue…c’est super, la semaine prochaine, j’ai trois concerts et, je m’y suis mis comme çà, à l’arraché…comme çà et, après, j’ai tellement adoré que je me suis dit, c’est super.

JP L

Sauter du piano à l’orgue, coordonner ses doigts sur les deux instruments tout en choisissant un pied sur les pédales de l’orgue, comment ça se passe dans votre cerveau ?

Laurent Coulondre

C’est vrai qu’il y a une gestion assez hard, c’est vraiment un truc à part que juste le piano, juste l’orgue, j’essaie d’en faire un peu plus ma spécificité, de creuser ce truc là.

P1050784

JP L

On sent une immense osmose dans ce trio, qu’en est-il ?

Laurent Coulondre

Moi, je n’ai jamais eu envie d’un trio (3)avec juste des musiciens qui accompagnent le leader, je me suis dit, fait de la musique avec des gens, des amis, il faut partager et, du coup pour partager, il faut se laisser la place et réagir avec ce qu’ils vont proposer …c’est çà que j’ai envie de transmettre au trio…moi, j’arrive avec une partition de base, des idées plus ou moins intéressantes, des fois je fais des maquettes, je joue un peu la basse, la batterie comme çà, juste pour faire écouter, après on façonne tout çà ensemble, il y a un vrai travail de groupe. A la base du morceau en répétition, le bassiste va me dire, moi je ferais plutôt çà, regarde cette partie là, tu pourrais rajouter un break et, en fait, on façonne petit à petit, moi j’aime bien avoir une musique écrite avec des rendez vous mais comme je laisse de la place à l’impro, il peut y avoir des soirées plus ou moins classiques, la dernière fois, j’ai fini avec en rappel, j’ai joué la Bohème et, en fait, c’est cool de décider au hasard , au dernier moment ,çà permet au moins d’avoir toujours une fraîcheur dans chaque concert.

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JP L Comment naissent vos compositions, c’est dans la vie de tous les jours, la lecture,la politique, la pêche, le théâtre, le cinéma

Laurent Coulondre

Alors moi, les premières compositions, c’était vraiment, en fait, apprendre des choses, j’avais envie de travailler au tout début de mesures asymétriques par exemple celles qui sont un peu tordues, pas habituelles, c’est du 4/4 ou 3/4 Je me suis dit, j’ai envie de travailler le 5/4 et bien, je vais écrire un morceau 5/4 exprès mais, en fait, je me mettais des barrières, des obstacles pour travailler et, à chaque fois que j’arrivais à franchir…hop, j’écrivais une nouvelle compo avec des nouveaux obstacles, j’ai fait comme çà au début , au bout d’un moment, je tournais un peu en rond, il faudrait peut être aller avec une émotion, un voyage, c’est un peu tout çà qui se mélange.

JP L

Vous êtes le plus souvent en trio, y a-t-il des projets avec des formations plus conséquentes ?

Laurent Coulondre

Pas en big band pour l’instant mais j’aimerais bien, mais vous savez, j’ai fait partie de cette belle école de Jazz de Marciac où une fois, nous étions 12, j’avais joué une compo et j’ai aussi appris à écrire pour un big band à Barcelone…en attendant mon prochain album où je vais invité de nombreux musiciens pour qu’ils puissent encore faire surpasser notre trio…

En attendant, le trio continue sa tournée en proposant à chaque fois quelques titres du dernier CD (3) Schizophrenia comme Spring Bloom à écouter en regardant tranquillement la pochette, vous comprendrez mieux le jazz de celui qui va faire parler très vite de lui.

                                                           Jean Pierre Lamouroux

 

1 Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes Interprètes fondé en 1959. Parmi les derniers artistes aidés, l’accordéoniste Ludovic Beir, le saxophoniste Pierre Bertrand et son fameux Caja Negra, la trompettiste Airelle Besson, la chanteuse Agathe Iracenia

2 Martin Wangermée à la batterie, Remy Bouyssière a la basse et contrebasse

3/ Schizophrenia sosui 509

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