Cinéma / LA TORTUE ROUGE de Michaël Dudok De Wit.

Présenté et primé ( Prix Spécial ) à la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes , le film nous avait séduit par son originalité et son travail superbe de l’image animée. Sorti dans les salles cette semaine , ne manquez pas ce conte de toute beauté, plein de fantaisie et de poésie , sur les étapes et péripéties de la vie humaine…

l'Affiche du Film.
l’Affiche du Film.

Co-produit par  les  Studios  Ghibli  devenus mythiques et  par  la  France  , le   film d’animation  de   Michael Dudok De Wit  est  une grande première  qui  réunit  la  collaboration de  l’animation Japonaise  et  Française  autour d’une esthétique qui a  fait le succès de leurs qualités respectives dans le travail sur l’image animée traditionnelle. Le résultat serait-il à la mesure de l’attente et de la curiosité qu’une telle collaboration pouvait soulever ? . Autant vous le dire tout de suite : il est à la mesure de l’exigence et du défi qu’il leur fallait relever . Sans doute même au delà , tant le résultat final est sublime dans l’osmose proposée à la fois dans le travail de l’image, celui du récit , comme celui de la bande sonore qui l’accompagne . L’idée de la collaboration est née d’une rencontre – celle du  réalisateur Michaël Dudok De Wit ,  qui s’est rendu célèbre par  ses  courts métrages  : Le  moine et le poisson  réalisé par les  studios Folimages de  Valence  ( César 1996  et Nomination aux oscars  )  et Father  and Daughter   ( 2001 ,  Grand prix d’Annecy ,  d’ Hiroshima  et   Oscarisé ) – qui s’est rendu  au Japon et  fait la rencontre  à Hiroshima du cinéaste Isao Takahata ( souvenez-vous du magnifique Tombeau des Lucioles / 1989 ou encore de Mes Voisins les Yamada / 2001 ) , suivi   d’ une correspondance  va naitre, et  se  concrétisera par  le projet d’une  collaboration . Et voilà ,  La  Tortue  Rouge  est née  ….

Naufragé seul sur l'île
Naufragé seul sur l’île

Histoire  de ce naufragé , qui ,  à la suite d’une tempête se retrouve   sur une île  tropicale  déserte peuplée  seulement de  crabes , de  tortues  et d’oiseaux , va être livré à lui- même et aux éléments  . Tentant de se construire  un radeau pour quitter l’île , mais  va   devoir y renoncer ,   voyant celui-ci attaqué à plusieurs reprises et détruit par un monstre ( la tortue en question ) surgit des profondeurs de la mer. Dès lors , comme Robinson Crusoé , il va lui falloir s’adapter et y vivre seul . Le récit raconte l’histoire de son « adaptation » forcée à cette île et terre inconnue dans laquelle il va lui falloir se construire sa future vie et destinée solitaire . A moins que … le destin n’en décide autrement .
Et c’est celui-ci qui va intervenir via la thématique du mystère , « lien » très présent dans l’animation Japonaise , et qui trouve son origine dans la tradition culturelle Japonaise des récits et contes oraux, puis littéraires. Thématique dont les films d’animation Japonais des grands auteurs ( Hayao Miyazaki ,  Isao Takahata …) se font souvent l’écho . Ici , la tortue  mystérieuse  qui  fait basculer le radeau , va être un des « liens » (  le mystère ) s’inscrivant dans la continuité des films des studios Ghibli,   qui va intervenir et changer le cours de la vie du héros naufragé .

La rencontre avec la Tortue Rouge
La rencontre avec la Tortue Rouge

Représentation de quelque chose qui semble inaccessible , aspiration d’un désir profond qui pourrait être ici celui qui permettrait de pallier à la solitude du naufragé . Désir qui se concrétise et qui naît peut-être de cette longue attente du héros face à la mer …. ( où le temps ( la durée ) finit par s’estomper et ne plus exister. Cette idée de l’intemporel que le film suggère . Dès lors le passé , le présent et le futur peuvent être investis par l’imaginaire, et ( re) trouver le chemin de la vie et de la mort . Celui du cycle de la vie sans cesse renouvelé . Le  film  sans dialogues   utilisant uniquement les bruits et les  sons , et le mystère  qui fait partie  de l’intrigue,   comme les comportements des personnages  , de la nature très présente  ( forêt de bambous , tempête …) , et des animaux .  La  tortue , qui   (  vous verrez  comment … ) va  apporter la vie   qui  permet  de  faire  repartir  le  cycle, après  l’attente  du  héros   face  à la mer  . Le  cycle de celle-ci   qui pourra repartir   accompagné de  la belle idée rythmique ( gestes , mouvements )  du  suivi par  les  animaux  curieux              ( notamment les petits crabes …) , et l’enfant  qui reprendra les   gestes de ses parents    et  devra affronter les  mêmes dangers  (   forêts , rochers  , crevasses  où l’on  tombe ) , et la nature   qui perpétue  son son cycle   des saisons  ( pluie , tempête , soleil )  , de  la même manière que les animaux   qui déroulent leur rythme prédatif  :  le poisson mort qui  nourrit la mouche  qui va être mangée par  l’araignée …

Le cycle de la vie qui reprend
Le cycle de la vie qui reprend….

La poésie , la beauté  du dessin traditionnel  (  à la main , au  fusain et  à l’aquarelle )  , le  récit  simple décrivant l’histoire de l’homme et  de  la nature. le cycle de la  vie  et de la mort ., et la – belle -musique (  de Laurent Perez Del Mar )  qui  enveloppe  les  images  et leur poésie . On se  laisse  emporter, on est subjugués par la beauté et la perfection du travail . Un vrai  travail d’orfèvre . A déguster de 7 à 77 ans et plus, comme on dit ….

(Etienne Ballérini)

LA TORTUE ROUGE de Michaël Dudok De Wit. -2016- Adaptation : Pascale Ferran et Michaêl Dudok De Wit . Producteur Artistique : Isao Takahata . Chef Animateur : Jean-Christophe Lie –

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