Cinéma / JODOROWSKY’S DUNE de Frank Pavich.

Le captivant récit rempli de témoignages dont celui du cinéaste lui -même qui  raconte les différentes péripéties de son projet ambitieux en 1975 d’adaptation du livre  Dune  ( Cliquez ci pour voir la bande annonce ) de Frank Herbert publié en 1965 et devenu un succès mondial. Mobilisant un « casting » incroyable d’artistes et créateurs pour y donner vie , il se heurtera à la frilosité des studios Hollywoodiens qui refuseront d’apporter les 5 millions nécdssaire  à la finalisation du projet , craignant l’exigence et le tempéremment du cinéaste refusant  tout compromis. Un document  à  ne pas manquer…  

l'Affcihe du Film.
l’Affiche du Film. 

Dans les années 1970 le cinéaste Alejandro Jodorowsky, s’était fait une réputation de visionnaire et de créateur atypique dont l’ambition artistique et la démesure de ses films n’était bridée par aucune retenue , ni formalisme . La liberté revendiquée de sa créativité était la source de sa conception de l’art et du cinéma qui devait selon lui , servir n’être bridé par aucune forme de pression ou de retenue ou d’intervention extérieure ,  celle, qui consiste pour l’artiste à participer à « changer le monde avec l’art ». Le parcours du cinéaste touche à tout (mysticisme , spiritualité , psychanalyse , arts martiaux, pratique du Zen , tarot …romancier , dessinateur , mime , poète ) , grand lecteur des classiques dès son plus jeune âge , à la fois créateur de théâtre de marionnettes, clown , influencé par le mouvement surréaliste puis qui s’en détache dans les années 1960 en créant le groupe « panique » avec Roland Topor et Arrabal , puis créant au Mexique un Théâtre d’avant-garde et se lançant dans la foulée dans la mise en scène de cinéma, en y inscrivant un univers où se mêlent fantastique et réalisme fustigeant institutions, religion et dictature(s) , avec  symboles et métaphores au rendez-vous. Ses premiers films ( Fando et Lis / 1968, El Topo/ 1970, et  La Montagne sacrée ( 1973 ) l’inscrivent aussitôt comme un auteur génialement provocateur et inventif , et rencontreront à la fois l’adhésion des cinéphiles , de la critique et du grand public avec un succès mondial au rendez-vous. Un succès qui peut désormais lui permettre de trouver les financements plus importtants afin  d’aller encore plus loin dans sa volonté créatrice. L’opportunité  d’une rencontre qui lui est suggérée  par  le producteur  Michel Seydoux , avec un Univers , celui de Frank Herbert , d’autant plus stimulant qu’il rejoint les thèmes qui lui sont chers et peut lui permettre de franchir encore un cap , est  une  opportunité qu’il saisit «  je voulais créer quelque chose de sacré , de libre , avec une vision Unique , je voulais ouvrir les esprits » , dit-il . L’art comme expression ultime de cette expérience de liberté dont le spectateur serait au cœur de l’aventure fantastique qu’il voulait sublimer…

Alejandro Jodoroxski dans son bureau , raconte l'aventure
Alejandro Jodorowsky dans son bureau , raconte l’aventure de  DUNE.

Dès lors , avec la  carte blanche de  son producteur ,  et , plus déterminé que jamais à frapper un grand coup et à révolutionner l’univers de la création cinématographique « Jodo »  comme vont l’appeler ses  futurs collaborateurs  va se mettre au travail et à contacter tous les plus grands spécialistes du moments susceptibles , chacun dans leur domaine , de donner corps à «  sa vision » de l’Univers de Dune pour lequel , comme l’expliquent la plupart des intervenants du film , il savait dire précisément et avec détails, ce qu’il souhaitait. A ses « guerriers spirituels » , comme il les appelle qui devaient l’accompagner , destinés à  donner corps et âme à sa vision . Il les approche un à un , en fonction de ce qu’il connaît et sait qu’ils pourraient par leurs spécialisations enrichir sa vision . Chaque personnage , chaque décor , chaque Univers du roman  devait se concrétiser par une perception et une vision bien précise qui l’individualise et le définisse . Le fameux story-board qui doit en donner la vision générale est confié à Jean Girault ( Moébius ) qui comporte plus de trois mille dessins ( dont deux volumineux exemplaires existent ) , qui permettent d’entrevoir par leur richesse détaillée les mouvements de caméras envisagés , les gros plans , l’approche des différents univers. Les auteurs du documentaire en font une superbe utilisation animée qui permet de donner un aperçu du rendu final imaginé par Alejandro Jodorowsky. Des séquences qui  rendent la frustration encore plus forte sur ce qu’aurait pu être ce film , avorté . Pire encore , lorsque les collaborateurs qui y ont participé en racontent les détails de ces deux années de travail et laissent aller à rêver à ce qu’il aurait rendu sur l’écran , sous la direction de « Jodo » . Les regrets de tous sont plus que « palpables » marqués à l’évidence par l’arrêt de l’expérience ,  dont  la dépréssion  et le passahe en hôpital psychiatrique  de  Dan O’ Bannon  qui avait travallé pour les  effets  spéciaux   et qui plus tard , remis,  travaillera sur  Alien  »  tous ceux qui  ont participé à la montée  et à la chute de  Dune , ont appris à une et mille fois avec obstination farouche , jusqu’à apprendre  à se tenir  debout« ,  explique Jodorowski

Déssin du Palace de l'Empereur de DUNE par Chris Foss (1975 )
Déssin du Palace de l’Empereur de DUNE par Chris Foss (1975 )

Alors «  Jodo » nous racontant avec force détails et anecdotes les rencontres avec ceux qu’ils a choisis pour apporter le « note » désirée, nous procure un plaisir de specateur incroyable qui permet de mesurer en même temps la capacité qui est la sienne à savoir trouver la « bonne » personne pour incarner tel personnage ou fabriquer tel décor et  traduire l’univers musical désiré . On rêve dès lors, emportés par ce qui nous est dit à ce qu’aurait été   sur l’écran ,  le personnage de Leto Kaynes incarné par David Carradine     ( célèbre alors, pour la série Kung Fu ) , et celui de Feyd Rauta par Mick Jagger , on imagine la stature d’Orson Welles incarnant le monstrueux Baron Harkonnen ennemi du Duc Leto , et celle de Salavador Dali ( qui veut être payé 100 000 dolars la minute!) pour incarner l’empereur Shaddam . On imagine ce qu’auraient offert comme dimension fantastqiue les décors confiés à l’Artiste Suisse H.R Gigger qui plus tard imaginera la créature d’Alien de  Ridley Scott . On se laisse aller à rêver la musique qui aurait enrobé ce Space-opéra surréaliste , porté par les envoûtements des Pink Floyd ( étonnante rencontre entre le groupe et Jodorowsky ) et celle du groupe « Magma » dont Christian Vander livre quelques indications . On se laisse emporter ( envoûter ) par Jodoroxsky et ses « guerriers » d’hier qui témoignent face à nous de cette aventure et nous en restituent les détails des deux ans  qu’elle a duré et  qui les a passionnés et marqués à jamais …et qui s’entendent tous pour affirmer que le film à continué à vivre , comme l’illustrent la confrontation des images du story-board et celles de certains films qui s’en sont à l’évidence inspirés , comme le précise un intervenant certain que «  le storyboard a circulé ensuite sous- mains , dans le studios Hollywoodiens  » .Et comme le confirme clairement le recours aux « guerriers » de Josdorowski , appelés a participer par la syite aux aventures de Blade Runner , Alien , Total Recall, Star Wars, Les aventuriers de l’arche perdue , et bien d’autres …

Dessin préparatoire de H.R Giger pour DUNE ( 1976 )
Dessin préparatoire de H.R Giger pour DUNE         ( 1976 )

Mais surtout le film est un constat , que le témoignage passionné de Jodorowsky rend encore plus fort , celui de la liberté créatrice qui se retrouve bridée par les décideurs d’une industrie cinématographique dont les yeux ne sont fixés que sur le box-office , et qui sont incapables de prendre des risques et d’ouvrir un véritable espace à une vraie, vision culturelle et a des œuvres exigeantes destinées a un public qu’ils préfèrent enfermer dans le « formatage » au lieu de l’ouvrir à des horizons nouveaux . La reprise par le studio du projet de Dune par David Lynch et de son échec  tant public  qu’artistique ,  est selon Jodorowski le résultat de cette pression que le studios font peser sur les cinéastes amenés à céder à leurs désidératas. Pour refuser de le faire il en a payé le prix devant traverser de nombreuses années de silence cinématographique , compensée par la Bande Dessinée et un retour au cinéma par le superbe film autobiographique La Danza de la Realidad ( 2013 , voir la critique sur  notre Blog , Septembre  2013) pour lequel il retrouvera Michel Seydoux .
Ne manquez surtout pas, ce superbe documentaire…

(Etienne Ballérini )

JODOROWSKY’S DUNE de Frank Pavich
Avec : Alejandro Jodorowsky , Brontis Jodorowsky , Michel Seydoux, Jean-Paul Gibon, Hans Rudi Giger , Chris Foss, Christian Vander , Drew McVinny , Nicolas Winding Refn…

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