Cinéma / Journal de CANNES No 4

JOURNAL DE CANNES No 4. 

En Compétition ,le Saint Laurent de Bertand Bonnello bien reçu su la croisette,  où;  la satire et le rire ont pointé le bout de leur nez avec le film Argentin Relatos Salvajes . Deux premiers films très intérréssants ont également marqué la section un Certain regard avec Run de l’ivoirien qui évioque le conflit politico- Militaire , et The Deseaparance d’Eleanor Rigby sur le « désamour » d’un jeune couple…

Compétition : SAINT LAURENT de Bertrand Bonnello

Une  scène de  SAINT  LAURENT  de  Bertarnd  Bonello
Une scène de SAINT LAURENT de Bertarnd Bonello

Après la version de Jalil Lespert sortie il y a quelques mois , c’est celle très attendue de Bertrand Bonnello dont l’univers des précédents films laissait supposer qu’elle aurait une tonalité différente, et c’est le cas . Les choix stylistiques et de récit s’éloignent en effet de la version plus classique de Lespert où la tonalité de la Biopic était plus présente avec un panel de la vie de l’inventeur du prêt à porter tandis que Bonello le concentre principalement sur les années 1965 à 1976 et leur renvoie en écho final une superbe évocation de la fin de la vie du couturier , Yves  Saint  Laurent  ( Gaspard  Uliel ,  excéllent )  où le spectre de la disparition est par une mise en scène qui évoque le Visconti de la Mort à Venise . Evidement on retrouve les passages obligés sur l’ascension du couturier et sa vision d’une moderne dont ses collections on profondément contribué à modifier l’image de la femme , de même que ses rapports avec Pierre Bergé et cette autre passion pour ce Jacques ( Louis Garrel ) égérie de Lagerfeld , ou , encore son addiction aux différentes drogues .
Mais le réalisateur de Tirésia (2003 ) et de Souvenirs de la maison close ( 2010) , dont on connaît les qualités de précision dans les détails de la mise en scène s’attache ici à une reconstitution minutieuse d’époque qui offre au film une étonnante authenticité que complète un superbe travail sur la photographie .
On a apprécié également son  sens du montage qui apporte le rythme et la fluidité nécessaires à un récit où les sauts dans le temps et les flashs-backs permettent à l’auteur de faire s’entrechoquer les différents thèmes dans une réflexion qui inscrit la création et la modernité du couturier dans un contexte d’époque auquel Bertrand Bonello fait admirablement écho . Ainsi la créativité d’Yves Saint Laurent s’y retrouve confrontée à toute une modernité et créativité naissante . Au Cinéma ( les robes de Deneuve pour un film de Truffaut ) la chanson ( les robes de scène de Françosie Hardy) évoquées au début du film , et puis on retrouve la peinture et l’art moderne en général ( Andy Wahrol , Mondrian ). Très réussie également la frénésie créatrice de Saint Laurent   lorsqu’il  n’hésite pas à  se  faire violence  pour « chiper »   le  beau modèle  à   Coco Chanel  . De la même manière qu’est superbement transcrite la frénésie des coulisses où travaillent les ouvrières . On n’oubliera pas ,enfin, le final avec le dernier défile superbement traduit en Spleet Screen ( hommage à Mondian ) et les scènes où un Saint Laurent Vieillissant incarné par Helmut Berger,  renvoie les échos Viscontiens …

Compétition : RELATOS SELVAGES de Damian Sziffron – Argentine-

Une scène de  RELATOS  SELVAGES   de  Damian Szifron
Une scène de RELATOS SELVAGES de Damian Szifron

C’est une comédie déjantée que nous a présentée le cinéaste Argentin dans son film co-produit avec l’Espagne ( les frères Almodovar) et qui est construit en une récit à épisodes dans la style des films à Sketches dont jadis la comédie Italienna nous avait gratifiés de quelques perles comme Les Monstres de Dino Risi . La satire ici fait dans la contestation sociale enrobée  de dérives   loufoques où les dérapages des personnages dans la violence font parfois dans le gore . A l’image de cette séquence où un banal doublage sur la route qui rappelle le Duel de Spielberg, , finit par basculer dans une surenchère de violence inattendue . La satire sociale qui se retrouve souvent au départ des sketches se décline assez habilement par exemple dans celui où un automobiliste excédé par les enlèvements de fourrière pète un plomb et décide de se venger . La vengeance est également au rendez-vous du sketched’ouvertue ( le meilleur ) où un homme humilié par différentes personnes les convie à un voyage sans retour, en avion . Mais parfois la surcharge et les effets rendent certains d’entr’eux beaucoup moins éfficaces , Dommage …

Un Certain Regard : RUN de Philippe Lacôte ( Cote d’Ivoire )

Une  scène de  RUN  de  Philippe  Lacôte
Une scène de RUN de Philippe Lacôte

Au cœur du conflit politico-militaire en côte d’invoire qui a fait près de 3000 morts , le cinéaste Ivoirien dont c’est le premier film , construit un récit sur l’itinéraire de son héros dont la fuite emblématique consécutive aux différentes situations auxquelles il est confronté,   constitue comme un constat sur un pays qui a traversé des périodes tragiques  de violences . Elles sont évoquées au cœur d’un récit en flash-back , après l’ouverture qui anticipe sur un final comme aboutissement d’un périple où le  hérosn va répondre à cette violence dont il a été victime . De son enfance avec son maître faiseur de pluie  dont il veut suivre l’exemple , en passant par ses aventures avec Gladys la mangeuse ou son passage comme milicien jeune patriote , à chaque fois la violence qui le rattrape l’oblige à courir vers une autre voie . Pour tenter de trouver   celle de  la liberté . C’est ce questionnement sur la violence dont le jeune cinéaste dit vouloir comprendre les raisons «  Au bout du compte il n’a pas d’autre choix que de basculer dans celle-ci . C’est à travers celle-ci  que je m’intérroge sur l’histoire de mon pays : il ne s’agit pas de dire qui a raison ou qui a tort , mais comment nous avons basculé dans cette  violence . D’où vient-elle? . Existait-elle dans les époques dites d’harmonie ? »,  , dit-il dans le dossier de presse . Ainsi son héros qui va investir les habits du fou qui lui permet par son statut particulier de circuler n’importe où sans qu’on lui demande les papiers » , va pouvoir approcher le premier ministre pour le tuer . Car celui-ci représente l’image d’une perversion du pouvoir via la création de ces milices de Jeunes patriotes commettant exactions , actes de racismes et de rejet . Se libérer de ces vies de Violence qu’il n’a pas choisies et qui l’ont happé , il va le  faire  par son acte ultime en forme de prise de conscience de sa liberté «  je m’appelle Run , et si je  m’enfuis c’est pour défendre ma liberté » , dit-il .

Une Certain Regard : THE DESAPARANCE OF ELEANOR RIGBY de Ned Benson

Une  scène  de  ELEANOR  RIGBY  de  Ned Beanson
Une scène de ELEANOR RIGBY de Ned Beanson

C’est au cœur d’une relation de couple qui bascule du fusionnel vers le désamour et dont le récit est construit comme une sorte de polar psychologique déconstruit par des flashs-backs qui viennent s’inscrire dans la chronologie d’un récit qui suit tour à tour les raisons et points de vues de chacun . Lui ( James  McAvoy), elle  (  Jessica  Chastain )  étaient  faits  pour  vivre  longtemps  ensemble  , mais  quelque chose  a fait basculer  leur  Love Story, et le  silence , le malaise  et la  distance ce  sont  installés…puis   un  jour  el  tente  de se suicide, et  disparaît  de  la vie de  lui  qui ne comprend pas  …  On ne saura  pas les  raisons de  cette fuite  et  de  ce désamour  soudain  car  le mystère  pour le  psectateur planera  jusqu’au  final , personne ne voulant  l’affronter .                                                                                       Douleur  et  repli  sur  soi ,   et  refus  d’affronter   la  ( les)  raisons    qui  ne font  que creuser  le  fossé ,.  c’est  le  choix  des  auteurs   d’un  récit   laissant   entrevoir  petit  à petit  au spectateur   ce  que  l’une et  l’autre  reufusent  d’affronter …et  ils  ne seront pas  aidés  par  leurs   familles  respectives  qui  , elles aussi  , ont   mis  la   chappe de plomb.  Ned  Benson  dont  c’est  le premier film   réussit  habilement  à  inscrire  au coeur  du  récit  cette  situation   inextricable   et  le malaise  qui s’ y amplifie  ,  le  faisant  sourdre  au  coeur des  séquences  où  il  s’insinue   comme  par  éffraction…et  la brêche  va finir  par  s’ouvrir   s’inscrivant aussi -par  petites  touches  et  non-dits-   et  trouvant  des  échos dans le refus  d’un  happy-end , qui  ,  en  même  temps  que le  mystère résoudrait  le  désamour . Il  y a  des  bléssures  qui   demandent  du  temps, mais  le  premier  pas  de l’espoir  a été  franchi.

(Etienne Ballérini)

Aujourd’hui :

En Compétition :
THE HOMESMAN de Tommy Le Jones et LE MERAVIGLIE de Alice Rorhwacher

Un Certain Regard :
TURIST de Ruben Ostlund et HERMOSA JUVENTUD de Jaime Rosales

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